« Je filme ce qui disparaît ».

Après ses études, le metteur en scène dirige les courts-métrages, Nascente en 2005, Nor a Trot or a Canter en 2009 et co-réalise Passage en 2006 avec Clarissa Campolina. Ce parcours l'amène naturellement à mettre en scène son premier long-métrage en 2012, Tourbillon, toujours en co-réalisation avec sa complice Clarissa Campolina.

Clarissa Campolina, est diplômée en Communication sociale et s’est  spécialisée ensuite en Arts plastiques. Elle a cofondé TEIA, un centre de recherche et de production audiovisuelle basé à Belo Horizonte. Elle réalise le court métrage Trecho (co-dirigé avec Helvécio Marins Jr), le moyen métrage Notas Flanantes, l’installation vidéo Rastros – A paisagem invade et le court Adormecidos, qui ont été vus dans différents festivals internationaux (Locarno, Rotterdam, Oberhausen). Tourbillon est son premier long-métrage.

  

PROPOS :


« J’ai partagé le quotidien des habitants de la région pendant presque huit ans lorsque je préparais mes courts-métrages et d’autres projets. Ça a forgé mon regard d’une certaine manière. A partir de cette expérience, j’ai acquis et développé des techniques…

Le Brésil est en pleine croissance et c’est justement dans ces zones, à la périphérie, dans les favelas, dans l’intérieur des terres, que cette croissance se fait sentir. Girimunho montre un Brésil en pleine transformation. Je filme ce qui disparaît. Mais je ne voulais pas tomber dans la nostalgie. Ce film est aussi un legs que nous laissons à ces personnes âgées, quelque chose d’important pour la ville. »

Propos recueillis par Isabelle Boudet : Les Fiches du cinéma, 30 août 2012

HELVECIO MARINS Jr & CLARISSA CAMPOLINA

Samedi 17 mai : 14 h


TOURBILLON (Girimunho )

De Helvécio  Marins Jr et Clarissa Campolina

(Brésil ; 2011 ; 1 h 28 ; sortie en France : 15/08/2012 ; VOST ; inédit à Troyes)

Synopsis

 

Elle a 81 ans et elle danse encore. Au Brésil, Bastu vit au rythme des fêtes de son village, de la musique traditionnelle, de ses imaginations surréalistes et des rêves qui ont composé sa vie.

Un matin, elle découvre son mari décédé dans son sommeil. Malgré le deuil soudain et l'impression de réapparitions incessantes, elle conserve tout son esprit, ses notes d'humour, son envie de s'amuser et de vivre.

EXTRAITS CRITIQUES


« Tous non-professionnels, les acteurs jouent leur propre rôle. Ce beau portrait de femme possède une dimension ethnographique évidente. Mais, en lui façonnant un écrin à la plastique sublime — camaïeux de bleus et d'ocres, clairs obscurs presque irréels, les réalisateurs lui insufflent un peu de la magie chère à Carlos Fuentes et Gabriel García Márquez. De quoi enrichir de mystère ce film à la fois léger et contemplatif sur le deuil et les âges de la vie. »

Mathilde Blottière (Télérama : 15/08/2012)


«  Situé dans le nord du Minas Gerais, le village de Sao Romao. Autour de Bastu, une octogénaire dont le mari décède dans une des premières scènes du film sans qu’elle verse la moindre larme, le film porte une attention quasi-ethnographique sur la réalité villageoise mais y adosse avec justesse un récit magique pour mieux saisir le quotidien de cette terre aride et isolée. …Girimunho prouve aussi, avec discrétion et poésie, que le cinéma brésilien contemporain pourrait bien se régénérer à cette source-là. »

Jérôme Baron (Amerika-revues)