Fidelio l'odyssée d'Alice_Propos de la réalisatrice
Fidelio L'odyssée d'Alice_Synopsis

EXTRAITS CRITIQUES


« Moi, je veux tout, tout de suite », disait l’Antigone de Jean Anouilh. A peu de choses près, c’est également ce que répond Alice (Ariane Labed), l’héroïne du premier long-métrage de Lucie Borleteau, lorsqu’on lui demande ce qu’elle attend de l’amour : « Je veux tout », sans cet énervement du « moi », ni l’impatient « tout de suite ». Alice a 30 ans. Elle a déjà eu le temps, il lui en reste encore, et le « moi » n’est pas la seule porte d’entrée dans son histoire.


[…] Inspiré par le parcours dans la marine d’une amie de la réalisatrice, Fidelio, l’odyssée d’Alice aurait pu être une chronique de la difficulté d’être femme en milieu masculin. Mais s’il aborde le sujet, c’est sans pesanteur didactique, comme un trait parmi d’autres de la vie d’Alice. Sous l’armure de sa blouse, elle devient un rouage humain comme un autre, plus efficace que d’autres, dans l’enfer des moteurs. Marquant les contrastes entre lumière et ombre, Lucie Borleteau trouve dans cet espace fascinant, qui vibre comme un être vivant, l’occasion de redire dans le langage symbolique de l’image toute la liberté de ce personnage qui n’a que faire des vieilles conventions de différenciation des sexes : les ténèbres qui y règnent avalent les hommes et les femmes de la même manière, floutent les silhouettes, et le bruit qu’on y entend en permanence estompe les différences de voix.

Noémie Luciani, Le Monde


La force du film, sa singularité, c’est son aspect documentaire, le fait qu’une équipe de cinéma s’est retrouvée sur un réel cargo naviguant en pleine mer. Outre la dimension purement technique – et presque fantastique : les machines du navire, ventre infernal de la bête – du récit, tous les aspects de la vie d’un équipage sont abordés en détail (bien qu’on doute que les marins aient une vie aussi festive que ceux du film). Cela confère une belle plus-value réaliste à l’imbroglio sentimental, assez littéraire, se tramant autour d’Alice, qui est à la fois le ciment et le piment dramatique de l’histoire. Le premier film abouti d’une cinéaste prometteuse. 

Vincent Ostria, L’Humanité


Premier long-métrage de Lucie Borleteau, qui s'est inspirée de l'expérience marine d'une de ses amies, Fidelio est un film au charme fou, tourné sur un vrai cargo, avec un équipage aux nationalités disparates, et sur lequel prend le large un scénario d'une grande beauté. Si vous voulez partir en voyage, des horizons aux sentiments, traverser les troubles et les tempêtes intimes, entendre un mot sur deux dans la salle des machines et retrouver la densité du rêve telle qu'en offre la pleine mer, Fidelio tiendra sa promesse. Ariane Labed y a décroché un prix d'interprétation féminine à Locarno. Les équipages de cinéma auraient bien tort, à l'avenir, de ne pas s'en disputer la présence.

Le Parisien

Quelques anecdotes (Allociné)


Naissance du projet

L'idée du scénario de Fidelio, l'odyssée d'Alice est venue à l'esprit de la réalisatrice suite à l'entrée d'une de ses amies à l'école de la Marine Marchande. Elle souhaitait réaliser un documentaire sur le sujet, puis s'est ravisée, lorsqu'en rencontrant des marins, elle découvrit les enjeux du métier. Lucie Borleteau raconte : "Longtemps j’ai pensé réaliser un documentaire. J’ai rencontré des hommes et des femmes qui naviguent ou ont navigué, je les ai écoutés parler du métier, du monde, des difficultés ou des joies à concilier la vie de marin et la vie amoureuse. Et je me suis lancée dans l’écriture d’une fiction."


À l'abordage !

Lucie Borleteau et la scénariste Clara Bourreau ont travaillé deux longues années sur l'écriture de Fidelio, l'odyssée d'Alice. Pour s'imprégner de la vie maritime, la réalisatrice a embarqué au bord d'un porte-container et pendant deux semaines, a navigué sur l'Atlantique. De véritables marins et experts maritimes étaient également présents sur le tournage du film en tant que consultants.

Tournage... compliqué


Tournage... compliqué

Ne souhaitant pas tourner le film dans un studio (par souci d'authenticité), Lucie Borleteau et son équipe ont investi un véritable cargo de la Marine Marchande : "Un bateau de l’âge du Fidelio (20 à 30 ans) encore en activité : un décor habité, patiné, qui avait une âme", explique-t-elle. Mais, tourner sur un bateau, en pleine mer qui plus est, n'a pas été sans difficultés. L'exiguïté du cadre, le faible éclairage et les nuisances sonores liées au vent ont quelque peu compliqué l'exercice.

  

PROPOS DE LA RÉALISATRICE

SYNOPSIS