L'incinérateur de cadavres
Programmation 2016

PROGRAMMATION 2017

Vendredi 20 janvier ( 14 h 30 & 20 h )

L'INCINÉRATEUR de CADAVRES


de   Juraj   HERZ


Tchécoslovaquie, 1969, 1 h 35


V.O.S.T.   inédit à Troyes

M. Kopfrkingl est un employé modèle. Incinérateur de cadavres de son état, il exerce son métier avec amour. Il aime ses morts, il est heureux de libérer les âmes et souhaite, par amour de son prochain, à tous une mort prochaine. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, un ami nazi le persuade qu'il doit avoir du sang allemand dans les veines. Et M. Kopfrkingl se prend à rêver d'une race pure. Son crématoire va pouvoir tourner à plein régime.


En 1968, alors que les tanks soviétiques arpentent le pavé pragois, se tourne dans les studios d'Etat L’Incinérateur de cadavres, film sombre et particulier. Le metteur en scène Juraj Herz est à l'initiative de ce projet et en signe le scénario avec Ladislav Fuks, auteur du roman dont s'inspire le métrage. Malgré l'écrasement du printemps de Prague, l’Incinérateur de cadavres sort dans les salles en Tchécoslovaquie et divers pays (dont la France). Il se voit même très bien récompensé au Festival du Film Fantastique de Sitges. Mais, trop insolite et dérangeant, il disparaîtra vite de la circulation dans son pays d'origine. Juraj Herz parvient encore à travailler dans son pays, avec beaucoup moins de libertés, tandis que certains de ses collaborateurs trop entichés des idées de réforme se verront purement et simplement interdire de poursuivre leur carrière.

Devil Dead.com, chronique, mai 2006


La guerre a entraîné la disparition de la Tchécoslovaquie et Prague, éphémère capitale d'un protectorat de Bohème-Moravie, s'est réveillée au son des bottes brunes claquant sur ses pavés. Pour Karl Kopfrklingl, un petit bourgeois tout à fait convenu, cela ne change rien. Employé au four crématoire de Prague, il continue d'incinérer les cadavres de la ville. Mais le conflit a changé la donne : des cadavres, il y en a de plus en plus et, surtout, le discours ambiant a changé. En fonctionnaire zélé, Karl veut entretenir de bonnes relations avec les autorités. Ainsi commence-t-il à prêter une oreille attentive au discours raciste en vigueur, auquel il finit par adhérer en tuant sa femme et son fils, qui ont du sang juif. Il ne s'arrêtera pas en si bonne voie...

À VoirALire, mai 2014


Le long-métrage achevé n’est finalement sorti que durant trois jours au début de l’année 1969, avant d’être purement et simplement interdit par des autorités sous haute surveillance soviétique. Sans jamais aborder de front le thème de la Shoah, Juraj Herz signe une métaphore particulièrement affreuse de cet épisode historique. En se concentrant sur le destin d’une unique famille, il fait prendre conscience de l’horreur d’une idéologie qui contamine peu à peu les esprits au point de leur faire admettre l’impensable. Par un renversement sémantique impressionnant, le monstre se persuade d’être un bienfaiteur et de servir l’humanité en la précipitant dans un gouffre sans fond.

Télérama, 14/10/2015


Le parcours d'un homme simple qui se voit en rédempteur du monde. C'est ce que lui offrira l’idéologie nazie dans laquelle il plongera aveuglément. […]  Un film audacieux qui na rien perdu de sa force, appuyé par des plans et un noir et blanc magnifiques.

Internaute, 2011


Incisif et puissant, riche et intelligent, L’Incinérateur de cadavres se distingue sans difficulté du tout venant du cinéma, offrant une horreur hors du commun, une forme créative et cinglante, portant un propos glaçant, d'une logique implacable dans sa démonstration : le mal et la brutalité la plus extrêmes sont latents au fond de l'homme le plus doux et le plus banal.

Emmanuel Denis, 2006

Vendredi 3 février (14 h 30 & 20 h )

L'IMPÉRATRICE ROUGE


Un film de Josef von Sternberg


(USA ; 1934 ; 1h45)


Avec Marlène Dietrich, John Lodge, Sam Jaffe

L'Impératrice rouge (The Scarlet Empress) est un film américain réalisé par Josef von Sternberg, sorti en 1934. Le film est le sixième du couple Marlene Dietrich - Josef von Sternberg, après L'Ange bleu et Cœurs brûlés en 1930, Agent X 27 (1931), Shanghaï Express (1932) et Blonde Vénus (1933).


En 1744, en Russie, la princesse allemande Sophia Frederica doit épouser le grand-duc Pierre III de Russie, neveu de l'impératrice Élisabeth Ire. Frustrée par le manque d'envergure de son mari, elle séduit le comte Alexei, puis le capitaine Orlov. À la mort de l'impératrice, elle fait assassiner son époux, et devient ainsi Catherine II, impératrice de toutes les Russies.


Porté par l'étourdissante Marlene Dietrich, un superbe tourbillon romanesque à la réalisation et aux décors grandioses.

Télé-loisirs.fr


Josef von Sternberg aurait peut-être fini dans les oubliettes du cinéma sans sa muse Marlene Dietrich et réciproquement. À eux deux, ils donnèrent à l’industrie hollywoodienne tout juste parlante six bijoux (et L’Ange bleu au cinéma allemand), associant deux idées presque contradictoires, l’art expressionniste et le glamour. Dans L’Impératrice rouge, avant-dernier film de leur collaboration, ils sont au sommet de leur art : les clairs obscurs de Von Sternberg n’ont jamais été aussi audacieux, et Marlene n’a jamais été aussi envoûtante...

Crtikat.


Marlene statufiée vivante dans une fresque pleine de démesure.


Sternberg n’y est pas allé avec le dos de la cuillère dans cette biographie dont on peut douter de l’historicité. Mais peu importe, il tenait avec ce "roman de formation" un sujet de rêve qui lui permettra de hausser Marlene Dietrich sur un piédestal olympien. Loin de la reconstitution, stylisée à l’extrême, bourrée d’images violentes et inoubliables (l’homme servant de battant à une gigantesque cloche), tournée dans des décors fastueux dus à l’imagination sans limite du metteur en scène, grouillant de personnages retors, sarcastiques ou immondes, cette fresque colossale, pleine d’excès en tous genres, de bruit, de fureur et de stupre, fait éclater le cadre de l’écran. Et bien sûr il y a Marlene, jeune fille un peu naïve devenant figure impériale inaccessible, statufiée vivante dans ce dernier plan, au sommet des marches du palais. Immortelle !

À voir à Lire

Vendredi 17 mars ( 14 h 30 & 20 h )

VENGO


Drame de Tony Gatlif


(Espagnol, japonais, allemand, français)


 2000 ; 1 h 30 ; inédit à Troyes)


Avec : Antonio Canales, Orestes Villasán Rodríguez, Bobote.

Caco, un Andalou, n'arrive pas à faire le deuil de sa fille. Il noie son chagrin en faisant la fête, accompagné de son jeune neveu, Diego, dont le handicap physique n’empêche pas la passion pour la bringue, les femmes et le flamenco. Nous sommes en Andalousie, dans le "Sud Sud", où l'honneur a ses racines. La famille de Caco a une dette de sang envers la famille des Caravaca. Quelqu'un devra payer.


Vengo n’est pas un film sur le flamenco, c’est un film viscéralement flamenco : ça bouillonne flamenco, ça hurle flamenco, ça aime flamenco, ça claque flamenco… Vengo n’est pas un film sur le sud, c’est un film médi-terranéen dans l’âme et le corps, qui appartient à cette terre où le sang s’échauffe pour un oui, pour un non, où l’honneur trouve ses racines, dans ce « Sud-Sud » entre orient et occident. Vengo, c’est l’Andalousie et son soleil de plomb, ses murs blanchis à la chaux, ses femmes tout de noir vêtues, ses nuits interminables et le son des guitares comme un deuxième langage.

Et puis il y a les hommes, ténébreux et fiers, attachés aux valeurs ancestrales, des hommes qui vivent pour deux trésors : la famille et le flamenco. Ils carburent à l’instinct, et la musique, toujours, est là pour les accompagner.

Corinne Savy (ethno-musicienne)


Voilà un film aux couleurs de sable et de sang qui vous laisse des pépites d’or plein les yeux. Et des frémisse-ments plein le cœur. Un film bouleversant et magnifique qui réussit à rendre, par écran interposé, l’essence même de cette musique qui est aussi une danse, à moins que ce soit l’inverse. Un film dont la puissance et l’originalité, la rigueur et l’émotion vous feront mordre la poussière.

Michel Rebichon (Studio Magazine)


Ce n’est d’ailleurs pas tant le scénario linéaire (le petit défaut des films de Gatlif) qui interpelle que l’énergie bouillonnante insufflée par les personnages, incarnés sans fausses notes par des non-professionnels, et la mu-sique live.

Christophe Narbonne (Première)


Dans Vengo, Tony Gatlif, gitan d'origine et compositeur de plusieurs de ses musiques de films, n'utilise pas le flamenco, il se coule à l'intérieur pour faire sentir le battement de son sang, le tourment de sa douleur et la pure-té rageuse de son lyrisme en sueur.

Eric Libiot (L'Express)


"Il n'y a probablement pas meilleur cinéaste français qui sache aussi bien filmer la danse, la musique et le chant que Tony Gatlif."

Jérôme Larcher (Cahiers Du Cinéma)

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