Vengo
Vengo_Extraits critiques

SYNOPSIS


Caco, un Andalou, n’arrive pas à faire le deuil de sa fille. Il noie son chagrin en faisant la fête, accompagné de son jeune neveu, Diego, dont le handicap physique n’empêche pas la passion pour la bringue, les femmes et le flamenco. Nous sommes en Andalousie, dans le "Sud Sud", où l’honneur a ses racines. La famille de Caco a une dette de sang envers la famille des Caravaca. Quelqu’un devra payer


Plus que le Sud, c’est, pour emprunter l’expression de Tony Gatlif lui-même, le «Sud». Mieux que l’Andalousie, sa quintessence. Soleil vertical, chaleur et poussière, familles, fiestas et fatum... Flamenco. Tony Gatlif a tourné un film flamenco. […] Non seulement Gatlif a pour lui ses origines (l’Andalousie est le berceau lointain de sa famille gitane), mais, surtout, il évite absolument les pièges du ciné-tourisme. Dans Vengo, la musique populaire andalouse n'est jamais décorative. Elle est un personnage de premier plan ­ et l'unique vedette de la longue scène d'ouverture, avant le déclenchement de la fiction. Elle est aussi le chœur antique d'une tragédie ultra méridionale, aussi simple et archétypale qu'un livret d'opéra. C'est donc une histoire de deuil impossible, d'honneur et de vengeance. Caco l'Andalou, qui ressemble à Tony Gatlif comme un demi-frère, pleure feu sa fille Pepa dans les fêtes musicales, accompagné de son jeune neveu Diego, un jeune handicapé exubérant. Au fil de ces nuits chaudes et arrosées, peuplées de danseuses, de veuves toujours en prière et de demi-mafieux, il apparaît que la famille de Caco a une dette de sang envers le clan rival, les Caravaca, et que quelqu'un devra payer... C'est tout et cela suffit puisque, plus que cette intrigue aux accents archaïques, c'est le flamenco qui embrase le film et, peu à peu, soumet le spectateur à ses sortilèges. En live ou en cassette, à fond dans les Mercedes volées, en plein no man's land, c'est la même chanson qui répète: «suis de nulle part / Je n'ai pas de pays / Je n'ai pas de patrie»... Tony Gatlif est heureusement incorrigible. Même lorsqu'il signe un film «édentaire», [il] fait tonner la complainte viscérale et déchirante de l'éternel déraciné. Pour cela, son cinéma brut et cru ne ressemble à aucun autre.

Louis Guichard (Télérama


L’acteur Antonio Canales (Caco):

Célèbre danseur de flamenco qui, ici, ne danse pas….

Né à Séville en 1961, Antonio Canales est fils et petit-fils d’artistes - grand père chanteur – auquel il a emprunté son nom d’artiste, et une mère danseuse. Il commence la danse classique à l’âge de 13 ans, à Séville, est retenu à 17 par le Ballet National d’Espagne avant de se spécialiser dans le flamenco. Il a entamé une prestigieuse carrière internationale de danseur. Invité dans de nombreux festivals et galas, il a ainsi côtoyé les plus grands danseurs internationaux, parmi lesquels Maïa Plissetskaïa, Rudolf Noureïev, Sylvie Guillem ou Patrick Dupond.

Tony Gatlif

Michel Dahmani, dit Tony Gatlif est né à Alger d’une mère gitane et d’un père kabyle, Tony Gatlif a une enfance difficile.

Arrivé en France dans les années 60, il fera de fréquents passages en maison de redressement, ce qui lui inspirera plus tard le scénario de La Rage au poing. Fasciné par le cinéma, il passe de longue après-midi dans les salles obscures. La chance lui sourit lorsqu’il rencontre Michel Simon, qui le recommande à son imprésario. En 1966, Gatlif, alors âgé d’une vingtaine d’années, décide de prendre des cours d’art dramatique. Comédien au théâtre et à la télévision aux côtés d’un Depardieu débutant, il écrit ses premiers scénarios. En 1975, il réalise son premier long métrage, La Tête en ruine. Il enchaîne rapidement avec La Terre au ventre (1978), dans lequel il évoque la guerre d’Algérie. Mais c’est dans le film suivant, Corre Gitano, qu’il aborde son thème de prédilection : le peuple gitan, dont il devient le chantre, séduit par une « communauté en mouvement » et par un « univers sonore et musical » d’une très grande richesse et d’une grande diversité. Cependant, étranger à l’idée d’un rattachement exclusif à une communauté, Gatlif se définit lui-même comme un « méditerranéen ».

 

Gatlif et la culture gitane.

Premier volet d’une trilogie consacrée à ce sujet, Les Princes (1983) est le film de la consécration et remporte plusieurs prix à des festivals internationaux. Latcho Drom, voyage musical tourné en 1992 et Gadjo Dilo, qui révèle Romain Duris et Rona Hartner en 1997, viendront compléter cette trilogie. Le réalisateur s’est entre-temps essayé à d’autres styles, tels que l’histoire d’une fugue (Rue du départ, 1986), et le conte amoureux (Pleure pas, my Love, 1987). Il retrouve peu après Romain Duris pour Je suis né d’une Cigogne et Exils (prix de la mise en scène à Cannes en 2004). Féru de musique, Tony Gatlif réalise coup sur coup Vengo (2000) et Swing (2001), tourbillons auditifs et visuels de flamenco et de jazz manouche. En 2006, Gatlif revient avec Transylvania, puis enchaîne avec les films Liberté (2010) et Indignados (2012). En 2014, c’est avec Geronimo qu’il retrouve les salles obscures et le Festival de Cannes puisqu’il présente Geronimo en séance spéciale. La même année le festival International du film Entrevues à Belfort lui consacre une rétrospective.

Son prochain film Avril & Djam est prévu pour 2017.

Première

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