La tendre indifférence_extraits critiques
La tendre indifférence du monde

Adikhan Yerzhanov









En 1999, il écrit un scénario pour un épisode de la première série d’animation kazakhe Kozy-Korpesh et Bayan Sulu.

Après trois courts-métrages remarqués, il réalise plusieurs longs-métrages:

- Realtor, (2011): présenté en compétition internationale aux festivals de Dubaï, Almaty et Porto Alegre. Il obtient le Prix Spécial du Jury à Kinoshock (Anapa) et à Saint Pétersbourg, le Grand prix à Séoul et à Kinolikbek. Il remporte aussi le Kulager, prix du meilleur premier film kazakhe.

- Constructors: en compétition à Wiesbaden puis à Edinburgh en 2013.

- The Owners: en Sélection Officielle du Festival de Cannes en 2014, prix du Free Spirit à Varsovie, mention spéciale au Festival de Chicago, prix NETPAC au Festival de Beyrouth, prix spécial du jury à Minsk.

- La Peste du village de Karatas (2016): prix NETPAC à Rotterdam et le Grand prix à Sotchi.

- Night god: présenté en compétition au Festival de Moscou en 2018.

- La tendre indifférence du monde est présenté en Sélection Officielle du Festival de Cannes, Un Certain Regard, en 2018.


Aucun film d’Adikhan Yerzhanov n’a été projeté au Kazakhstan.


Note d’intention du réalisateur


Lorsqu’on raconte une histoire d’amour, on doit dépasser le pur sentiment intime et amoureux pour embrasser une idée plus globale. J’ai essayé d’imaginer deux amants d’un conte épique, venus des légendes des steppes. S’ils se rendaient dans une ville moderne, seraient-ils capables de survivre et de maintenir leur amour intact? Pourraient-ils vivre comme ils le souhaitent? Saltanat et Kuandyk éprouvent l’un pour l’autre un amour sincère, mais ne sont pas taillés pour vivre dans une grande ville, où le profit et l’argent mènent la danse. Leur pur et naïf sens de l’existence s’écroule devant les froides réalités de la cité. La seule chose qu’il leur reste, c’est leur poético-mythique amour: «’amour plus fort que tout» décrit dans les légendes et les pièces de Shakespeare. Celui-ci vaincra la ville et la mort

Réalisateur, Scénariste, Monteur


Adilkhan Yerzhanov est né le 7 août 1982 à Jezkazgan (Kazakhstan). Fils d'un mathématicien devenu inspecteur des finances et d'une professeure de littérature russe, il sort diplômé en réalisation de la Kazakhstan National Academy of Arts en 2009, avant de poursuivre sa formation à New York grâce à une bourse.

Kazakhstan, horizon lointain


Dans ce pays musulman souvent vu comme un semi-désert et paradoxalement le plus peuplé des républiques d’Asie centrale, il a fallu du temps pour que le cinéma existe. Si les films kazakhes sont moins nombreux que les films de beaucoup d’autres pays de cette zone, des pépites des steppes s’y révèlent, nettement plus envoûtantes que les productions internationales ayant galvaudé l’image d’un pays archaïque ou corrompu.


Au sein de l’Union soviétique, le cinéma kazakhe tente d'affirmer quelques traits légendaires ou son goût des grands espaces. Le premier scénario véritablement écrit par un kazakhe sera celui de Amangeldy en 1939, biopic d’un leader bolchevik local. La production se verra ralentie par la guerre malgré la création des studios d’Alma-Ata (1941) où Eisenstein tournera son Ivan le terrible. Dans les années 50, le «» du cinéma kazakhe, Shaken Aimanov va façonner le personnage kazakhe classique, en quête de sa destinée, aux antipodes de la fonction idéologique du cinéma socialiste. Se détachent aussi quelques œuvres traitant de la guerre, réalisées dans les années 60 (Récit d’une mère, A. Karpov, en 1963).


Pour le grand réveil national, il faudra attendre la perestroïka et l'arrivée d'une génération formée devant les films de la Nouvelle vague française au VGIK. L'enfance et l'adolescence sont des thèmes de prédilection d'un cinéma qui, tout en s'attachant à un chemin initiatique, commence à montrer comment vivait le peuple sous le joug soviétique. Plusieurs auteurs majeurs seront primés dans les festivals internationaux: Sergueï Dvortsevoy (Tulpan sur la vie d'éleveurs nomades dans la steppe et le désir d'émancipation de sa jeunesse, Highway, formidable road-movie documentaire aux côtés d'un cirque ambulant), Darejan Omirbaev (La route, Kaïrat, Tueur à gages…), Rachid Nugmanov et le cultissimme L’aiguille (1989) avec le chanteur de Kino, Victor Tsoï, Emir Baigazin (Leçons d’harmonie primé à Berlin en 2013). En France on verra aussi des films comme le Baïkonour de Veit Helmer ou Shizo (2004) de Gulshat Omarova


Dernièrement, une vague dite de Résistance tourne des films à micro-budgets sur des questions sociales contemporaines. Plusieurs films épinglent le sort des femmes dans la société traditionnelle comme le Kelin (2009) de Ermek Tursunov. On dénombre une intéressante production de films documentaires ou d'animation, et il faut enfin mentionner l'hallucinant film musical Vocals Parallels (2005) de Rustam Khamdanov qui mélange opéra et film expérimental.

Un cinéma du dépaysement qui donne furieusement envie de parcourir ses étendues…


Pierre Audebert, La Nouvelle Dimension


La belle Saltanat et son chevalier servant Kuandyk sont amis depuis l’enfance. Criblée de dettes, la famille de Saltanat l’envoie dans la grande ville où elle est promise à un riche mariage. Escortée par Kuandyk qui veille sur elle, Saltanat quitte son village pour l’inconnu. Les deux jeunes gens se trouvent entraînés malgré eux dans une suite d’événements cruels et tentent d’y résister de toutes les façons possibles.

SYNOPSIS

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