L'enfer Propos
L'enfer_synopsis

PROPOS  

EXTRAITS CRITIQUES


  « Dans sa folie des grandeurs comme des profondeurs, Clouzot embarque tout le monde. A travers plusieurs témoignages pertinents (notamment le réalisateur Bernard Stora , à l'époque assistant stagiaire), on mesure combien le tournage prend, au jour le jour, une dimension délirante autant qu'absurde : plusieurs caméras, plusieurs équipes qui attendent, et Clouzot le perfectionniste qui s'obstine sur des détails, qui « sadise » le pauvre Reg­giani. Dans un mouvement de spirale infernale, le film fonce dans le mur et personne n'est là pour l'arrêter. Cette fatalité en marche est le fil rouge captivant du documentaire de Bromberg et Medrea : montrer l'enfermement progressif d'un cinéaste à l'intérieur de sa création, perdant pied jusqu'à se confondre avec son personnage masculin. »

Jacques Morice (Télérama)  

«pour l'école impressionniste des années vingt, l'attention est portée moins au fond qu'à la forme, moins à la valeur de l'intrigue qu'à la façon de dépeindre plastiquement le désarroi des personnages. Le but est de faire exprimer par l'image la psychologie des personnages, d'imbriquer le présent et la passé, le réel et le fantasme et aussi d'utiliser le décor non plus comme une banale toile de fond pittoresque, mais comme un adjuvant de l'intrigue, à la fois réaliste et symbolique.»

Jean-Luc Lacuve (Ciné-club de Caen : 16/12/2009)


«à peu, à la vision du documentaire, on envisage que la maladie mentale est devenue celle de Clouzot, pris dans une surenchère de recherches esthétiques, puis enfin, la folie du film, qui se déchire progressivement, comme touché par une schizophrénie qui le fait passer sans cesse d’une composition équilibrée baignée d’éclairages veloutés, à un déchaînement hystérique. Grâce à l’habile gradation du récit de Bromberg et Medrea, et une fois passée la fascination de la prouesse technique, de l’audace expérimentale de certaines images, on envisage quel ratage aurait pu être le film de Clouzot achevé. L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot est une démonstration poussée à l’extrême que tout film est, comme le disait Rivette, «tout le documentaire de son propre tournage».


Raphaëlle Pireyre (critikat.com)


«faut prendre ce film pour ce qu’il est : un geste d’exhumation de fulgurances. Car ce qui est reconstruit n’est pas le film de Clouzot, qui de toute façon reste inachevé et ne peut être que rêvé, mais des bribes dans lesquelles les essais importent autant, voire plus, que les prises de tournage. Des plans isolés les uns des autres, exposés comme de grands tableaux– autant de portraits de Romy Schneider.»

Stéphane Delorme (Les Cahiers du cinéma N° 650 : novembre 2009)


«histoire, Bromberg nous la raconte en usant de trois sources. Les témoignages des rescapés de ce désastre, depuis l'assistant opérateur William Lubtanchsky jusqu'à l'actrice Catherine Allégret. Des fragments de dialogues originaux lus par les acteurs Jacques Gamblin et Bérénice Béjo. Enfin, et c'est assurément la partie la plus impressionnante, de nombreux extraits tirés des quinze heures de bouts d'essai et de rushes existants, dépourvus de son. Principal objet de l'expérience : Romy Schneider transformée en matière malléable à merci, surface de projection pulsionnelle à haute teneur érotique. Romy Schneider, telle que jamais on ne l'a vue : ligotée, dégradée, répulsive, fascinante, dominatrice, fragmentée, scintillante, hybridée, peinte de la tête aux pieds, captive d'un démiurge qui la soumet à ses plus folles visions.»

Jacques Mandelbaum (Le Monde : 11/11/2009)

SYNOPSIS