Nous,les vivants_Synopsis

SYNOPSIS

 EXTRAITS CRITIQUES

 

       « Nous, les vivants aborde des questions plus concrètes telles que “Comment se comporter en société ?”. Le film est construit autour d'une cinquantaine de scènes déconcertantes, qui confrontent des personnages récurrents à des situations souvent burlesques. Je crois que vivre est compliqué pour tout le monde et que c'est l'humour qui nous sauve. En ce sens, je vois Nous, les vivants comme une farce sur la condition humaine. »

Roy Andersson

 

       « Nous, les vivants  est un enchaînement de plans défiant les lois de la narration, ne reposant sur aucune histoire ou personnages principaux.  Mais il n’a rien d’un vulgaire collage de « spots ». Andersson a réalisé de nombreuses publicités pour la télévision suédoise, mais aujourd’hui, c’est un cinéaste, un grand, qui n’a pas peur de s’écarter des conventions pour créer un univers atypique basé sur une esthétique abstraite et onirique. Plus qu’avec une dramaturgie classique, c’est avec une idée générale et une façon de voir le monde que le réalisateur parvient à donner sens à son « non-récit ». Cinéma Utopia

 

       « A peine quatre films en près de quarante ans. Et sept ans d’attente entre l’ovni culte Chansons du deuxième étage et un nouvel opus. Définitivement, Roy Andersson n’est pas du genre pressé. A l’image d’ailleurs, ça se voit : le réalisateur suédois met un soin particulier à prendre son temps. Chaque plan est construit patiemment, avec un sens de l’observation, du détail décalé et du timing, qui évoque autant Jacques Tati qu’Aki Kaurismäki. Visages livides, gestes lents, costumes fades… Les personnages de Nous, les vivants évoluent dans un temps incertain, perdus dans le gris d’une ville reconstituée en studio, un décor sans vie, qui les étouffe et qui leur ressemble… Comme dans Chansons du deuxième étage, Roy Andersson compose un puzzle poétique et surréaliste, un miroir-kaléidoscope qu’il tend à notre humanité découragée. »

Cyrille Latour (Les Fiches du cinéma)

 


PROPOS DU REALISATEUR

 

       « Un Monde de gloire  et  Chansons du deuxième étage  ont été tournés sans scénario ni découpage. Avez vous répercuté cette façon de faire avec « Nous, les vivants » ?

« Pour tous mes films je procède de la même manière. J’ai une trame mais le scénario s’écrit au fur et à mesure du tournage. Pour « Nous les vivants », j’ai donc encore travaillé comme cela. 

 Il est difficile de définir soi-même son style. Mais je dois bien avouer que je me sens assez seul dans ma manière de faire du cinéma. Autant je suis fier de cette singularité, autant je me sens également perdu. Cependant, je suis très influencé par la peinture. En peinture, en littérature aussi,  il y a toujours des œuvres vers lesquelles on peut se retourner. Dans l’histoire du cinéma, je pense qu’il y a peu d’œuvres pour lesquelles on peut dire ça. J’ai une ambition de faire un cinéma vers lequel, justement, on pourra se retourner.

Vers quelles œuvres vous retournez vous ?

Il y a Buñuel ou encore Le Voleur de bicyclette de De Sica. La vague des films noirs en France. J’ai également beaucoup d’admiration pour Kubrick et en particulier Barry Lyndon. Laurel et Hardy sont aussi une grande source d’inspiration. Ils l’ont notamment été pour Beckett qui est lui-même une vraie source d’inspiration pour moi. Je suis aussi très influencé par Fellini, Amarcord notamment

En regardant vous films, on pense très souvent à Jacques Tati également...

Oui ! Tati ! J’ai une affection particulière pour Playtime. Ce qui m’intéresse particulièrement chez Laurel et Hardy, mais aussi chez Chaplin ou Buster Keaton, c’est que ce sont souvent des personnages qui essayent de s’élever socialement mais qui échouent. Je me sens très fortement attaché à ces personnages là, à ces histoires. »

 Propos recueillis par Benoît Thevenin à Paris, le 13 novembre 2007 pour Laterna magica