Synopsis

Un portrait de Sabine Bonnaire, autiste, réalisé par sa sœur la plus proche. Récit de son histoire à travers des archives personnelles, filmées par la comédienne sur une période de 25 ans, et témoignage de sa vie aujourd'hui dans une structure adaptée.

Le documentaire évoque une personnalité attachante dont le développement et les dons multiples ont été broyés par un système de prise en charge défaillant. Après un passage tragique de cinq longues années en hôpital psychiatrique, Sabine reprend goût à la vie, même si ses capacités restent altérées, dans un foyer d'accueil en Charente.

Née en 1967, septième d’une famille de onze enfants elle passe son enfance à Grigny dans l’Essonne. Orientée vars une classe pour enfants en retard scolaire, En difficulté scolaire, elle décide de suivre un CAP coiffure. A l'âge de quinze ans, elle se fait remarquer par Maurice Pialat qui  lui offre son premier rôle dans A nos Amours. Et qui lui vaut le César du meilleur espoir féminin.  Toujours avec Maurice Pialat, Sandrine Bonnaire tourne également Police  et Sous le soleil de Satan,  Palme d’or à Cannes en 1987. En 1993, elle interprète Jeanne d’Arc dans Jeanne la pucelle de Jacques Rivette.. Ils se retrouvent deux ans plus tard sur Secret défense.  Elle est l’inoubliable Mona dans Sans toi ni loi d'Agnès Varda, interprétation pour laquelle elle remporte le césar de la meilleure actrice. Puis joue dans Quelques jours avec moi de Claude Sautet, Monsieur Hire de Patrice Leconte ou  La Cérémonie (Prix d’interprétation à Venise en 1995) de Claude Chabrol. Après plus d’une quarantaine de films à son actif comme actrice, elle passe à la réalisation avec Elle s’appelle Sabine.

Sandrine BONNAIRE

Joseph DESBROSSE,

Directeur du Foyer d’accueil spécialisé vu dans le film, Président du Groupement  National des Instituts Régionaux du Travail Social.

« J’ai eu la chance de rencontrer Joseph Desbrosse. Cet homme qui accomplit un travail  formidable m’a dit : Je n’ai pas de place pour Sabine, mais si ça vous intéresse, vous pouvez être administratrice de notre association qui anime des structures spécialisées dans la charge des troubles mentaux. Avec votre notoriété et votre expérience, on pourra démarcher ensemble ce genre de petites structures d’accueil. » Sandrine Bonnaire

« Ce n'est plus du cinéma, c'est une caresse sur la joue, c'est un baiser sur le front. C'est incroyable qu'autant d'amour puisse passer dans des images aussi simples. Il y a quelqu'un derrière la caméra qui nous bouleverse parce qu'elle ne se laisse jamais aller, parce qu'elle se tient droite. Et s'il faut un signe de plus que Sandrine Bonnaire est une fille formidable, on voit que souvent son regard traverse sa sœur pour s'inquiéter du genre humain : hommage à l'armée des ombres des éducateurs, attention aux autres et notamment à Olivier, jeune épileptique qu'elle suit dans une promenade virant au calvaire. »

Gérard Lefort (Libération : 25 mai 2007)

Pourquoi avez-vous décidé de faire ce film ?

« Mon but premier avec ce film est de convaincre, ou en tout cas de sensibiliser les pouvoirs publics sur la prise en charge de l’autisme, et de témoigner au nom des familles en détresse. Donc ma démarche au départ est politique. En 2001, j’ai été marraine des Journées de l’Autisme. En m’investissant pendant plusieurs années dans cette fonction, j’ai pu voir combien de familles vivaient ce drame dans l’ombre. Il fallait en parler.»

A lire sur www.filmsduparadoxe.com, l’intégralité de l’entretien réalisé par Gaillac-Morgue.

« Il y a de la colère mais maîtrisée. Avec la droiture qui est sa signature, Sandrine Bonnaire témoigne, dit le manque alarmant en France de centres médicalisés adaptés aux autistes, rappelle que « l'hôpital n'est pas un lieu de vie » mais « un lieu de transition ». Elle le fait sans rien escamoter, ni sa honte passée vis-à-vis de Sabine, ni le comportement parfois retors de sa sœur, mais en évitant toute complaisance. D'où la force de ce documentaire (remarqué à Cannes et diffusé en septembre à la télévision), à la fois engagé et sobre...Elle s'appelle Sabine est une caresse poignante, une déclaration d'amour réciproque exprimée à fleur d'image.

Jacques Morice (Télérama ; février 2008)