La_Tumultueuse_vie_texte

« La tumultueuse vie d’un déflaté est un film né d’un auteur écrivain amateur — Grand Z — et de son ami réalisateur — Camille. Le premier, Burkinabé de cinquante-cinq ans, écrit un projet documentaire qui raconte sa vie de licencié des chemins de fer, « un déflaté », mais il ne veut pas être le réalisateur du film, il n’est pas cinéaste. À partir de son récit, son jeune ami français Camille, qui admire la dimension de « personnage » autant que la puissance de ses textes, fait le pari de filmer « ce Beckett africain ». Cela donne un film aérien sur un univers plombé où la misère sociale abîme les êtres, mais à laquelle l’incroyable vitalité poétique de Z, de ses textes, et de leurs interprétations, donne une profonde légèreté. L’entreprise Bolloré, en ne donnant pas l’autorisation de filmer les locomotives au réalisateur Camille et au cheminot Z nous prive d’un réel composé de pistons, de bielles et de voyageurs entassés, mais en cadeau laisse Camille mettre en danse le meilleur et l’élégance d’un poète ignoré. »

Jean-Marie Barbe (Etats généraux du film documentaire Août 2009)

 

« En saisissant sur le vif le vécu d’un paysan qui voudrait vendre sa récolte au meilleur prix pour pouvoir marier son fils, Pour le meilleur et pour l’oignon !, du Nigérien Sani Elhadj Magori, fait penser à une fiction, alors qu’il est résolument ancré dans le réel. On pourrait en dire autant de La Tumultueuse vie d’un déflaté que le Français Camille Plagnet a réalisé en tandem avec «Grand Z», qui a conduit la locomotive Ouaga-Abidjan durant vingt ans avant d’être « déflaté » (licencié) lors de la privatisation de la société. Poussé par la misère, «Grand Z» va kokoter (monter) une forme de mendicité bien structurée qui consiste à rendre visite à ses amis sur leur lieu de travail, sous prétexte de vouloir leur vendre quelque chose, mais en fait pour leur demander un petit soutien financier. C’est dans ces passages que cette mise en situation fonctionne étonnamment : on se croirait en plein « réel ». Et les scènes sont rythmées par un extraordinaire humour. » 

Olivier Barlet (Continental ; magazine panafricain)

 

Pour promouvoir le documentaire dans les pays d’Afrique

AFRICADOC,

La mise en scène des représentations du réel par le cinéma documentaire est plus que jamais un enjeu esthétique, politique et économique majeur. À l’échelle du monde, permettre aux jeunes générations de cinéastes du Sud de nous donner des nouvelles documentaires de leurs réels est une impérieuse nécessité.
L’objectif d’Africadoc est de développer avec les pays d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique Centrale et d’Afrique lusophone un ensemble de dispositifs de formation qui encadrent l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes, et la mise en place d’un tissu de professionnels du documentaire.

Les résidences d’écriture
Comment passer d’une idée à un projet, d’un projet à une écriture filmique, d’un film rêvé à un film possible ? Ce sont là quelques unes des questions essentielles à toute démarche de cinéaste que l’écriture doit dans un premier temps résoudre ou au moins éclairer. Celles-ci supposent aussi que les porteurs de projets sortent de leur isolement et se confrontent dès l’origine du projet au regard des autres, car si l’écriture se fait dans la solitude, le cinéma se fait toujours à plusieurs. Dans cette optique, les résidences d’écritures de films documentaires Africadoc sont des sessions de formation de courte durée, accueillant chaque fois un groupe d’une dizaine d’auteurs-réalisateurs d’Afrique francophone et lusophone. Ces résidences ont lieu dans des pays différents chaque année.

Site : http://www.lussasdoc.org/presentation,178.html

Extraits du texte du film