VENDREDI 16 MAI : 14 h 30


UNE FAMILLE BRESILIENNE (Linha de Passe)


De Walter  Salles et Daniela Thomas

(Brésil ;  2008 ; 1 h 48 ; VOST ;  sortie en France : 18/03/2009 ; inédit à Troyes)

SYNOPSIS

Sao Paulo. 20 millions d'habitants, 200 kms d'embouteillage, 300 000 coursiers. Au cœur de cette ville en transe, quatre frères essaient de se réinventer de manières différentes.
Reginaldo, le plus jeune, cherche obstinément son père ; Dario rêve d'une carrière de footballeur, mais l'âge, 18 ans, le rattrape ; Dinho se réfugie dans la religion tandis que l'aîné, Denis, déjà père d'un enfant, gagne difficilement sa vie.

Leur mère, Cleusa, femme de ménage qui élève seule ses quatre enfants nés de pères différents, est à nouveau enceinte. A l'image d'un Brésil en état d'urgence et en crise identitaire, tous cherchent une issue.

WALTER SALLES


Né le 12 Avril 1956 à Rio de Janeiro, au Brésil, Walter Salles grandit en France et aux Etats-Unis avant de s'installer au Brésil. A la fin des années 80, il réalise plusieurs documentaires puis signe sa première fiction, A grande arte, en 1991. En 1995, Terre lointaine, qu'il écrit, et coréalise avec Daniela Thomas, remporte huit prix internationaux dont le Prix brésilien du meilleur film de l'année.

Avec Central do Brazil  (Ours d’or : Berlin 1998), il connaît la consécration internationale. Le film est un succès et remporte pas moins de 55 prix internationaux. Walter Salles écrit et réalise ensuite en 2000 Le premier jour puis le drame Avril brisé. En 2003, il signe Carnets de voyage, d'après le journal de Ernesto Che Guevara et de son ami Alberto Granado, sur leur périple à moto en Amérique Latine en 1952. En 2005, il signe Dark water. Un an après, il tourne Paris je t'aime puis Chacun son cinéma. En 2007, il réalise Linha de Passe sélectionné en compétition au 61ème Festival de Cannes.

DANIELA THOMAS

Dramaturge, réalisatrice, scénariste, créatrice de décors et de costumes, Daniela Thomas a notamment co-écrit et co-dirigé Terre lointaine, Le premier jour et un des segments de Paris je t’aime avec Walter Salles. Elle a également collaboré à de nombreux scénarios.

Avec Au théâtre et à l’Opéra, elle a mis en scène, dessiné les décors et les costumes d’une centaine de productions non seulement au Brésil mais également en Europe et aux Etats-Unis.

EXTRAITS CRITIQUES


 « L'extrême fragmentation narrative nécessitée par le passage incessant d'une histoire et d'un personnage à l'autre est-elle subjuguée par un sens du raccord et du rythme qui donne au film une grande fluidité.

Ce sentiment de continuité dans la rupture n'est pas qu'une question de forme. C'est aussi, finalement, le vrai sujet du film : comment continuer à vivre dans une société qui vous laisse au bord de la route ? Comment entretenir encore l'espoir de s'y intégrer sans renoncer à l'estime de soi que mille entraves quotidiennes vous incitent plus ou moins insidieusement à abandonner ? »

Jaques Mandelbaum (Le Monde : 17/03/2009)

« Une Famille brésilienne cherche à décrire l’urgence qui règne à São Paulo. Une urgence sociale autant qu’urbaine. Impossible de reprendre son souffle dans cette ville. Comme ses habitants, d’ailleurs. Personne ne dort vraiment, il y a toujours un drame qui vient les réveiller. Les plans de la ville la montrent haletante, bruyante et dangereuse. D’ailleurs, les premières scènes du film s’enchaînent avec rapidité, comme pour baigner très tôt le spectateur dans cet univers. » 

Belinda Saligot (Crtikat.com)

« … Tout cela ne fait pas, n’en déplaise au titre VF, un « film de famille », avec le côté rétréci et sentimental que cela suppose, mais bien un film collectif, au sens social, et au sens où les Brésiliens sont au foot les maîtres du jeu collectif. La sonorité footballistique du titre original suggère d’ailleurs bien cette circulation du récit par débordements, recentrages, gestes techniques éblouissants, changements d’ailes, accélérations et sciences des rythmes qui sont la marque du grand jeu de la seleçao. Le film de WS et DT joue comme ça. »

J.M. Frodon (Cahiers du cinéma N° 643 : mars 2009)


PROPOS

« Douze ans après Terre lointaine, le Brésil est devenu plus conflictuel, plus complexe aussi. Un pays où l’urgence et l'absurde peuvent devenir soudainement quotidiens. Quelque chose, cependant, n'a pas changé : un thème qui relie Une famille brésilienne à Terre lointaine, mais aussi à Central do Brasil : le manque chronique du père dans notre société. En l'absence du père (et donc d'une patrie), reste, peut-être, la possibilité d'une fratrie. »

WS et DT