L'institutrice_Synopsis
Michael Kohlhaas_Extraits critiques

SYNOPSIS


Au XVIème siècle dans les Cévennes, le marchand de chevaux Michael Kohlhaas mène une vie familiale prospère et heureuse. Victime de l'injustice d'un seigneur, cet homme pieux et intègre lève une armée et met le pays à feu et à sang pour rétablir son droit.


                                                 ______________




ENTRETIEN

avec Arnaud des Pallières


D’où vient l’histoire de Michael Kohlhaas ?

Michael Kohlhaas est une nouvelle de Heinrich Von Kleist, inspirée de l’histoire vraie d’un mar-chand qui, victime de l’injustice d’un seigneur, mit une province d’Allemagne à feu et à sang pour ob-tenir réparation. Michael Kohlhaas raconte l’histoi-re d’un homme seul qui s’oppose à la société toute entière, préfigurant en cela tout un pan de notre lit-térature moderne. Franz Kafka, dont c’était le livre préféré parmi toute la littérature allemande, disait que la lecture de Michael Kohlhaas avait été pour lui à l’origine de son désir d’écrire !


Comment avez-vous découvert ce livre ?

J’ai lu Michael Kohlhaas à l’âge de 25 ans. J’ai tout de suite pensé à un film mais je ne m’en sentais pas capable. J’étais jeune, un tel film risquait d’être cher, complexe à mettre en oeuvre et j’avais à l’épo-que trois écrasants modèles :


Aguirre de Herzog, Les Sept Samouraïs de Kurosawa, et Andrei Rou-blev de Tarkovski. Je pensais donc devoir attendre une sagesse et une maîtrise… qui ne sont jamais venues. Et j’ai fini par me dire, 25 ans plus tard, que si j’attendais je ne sais quel don du ciel, je pourrais bien ne jamais faire ce film. Et quelqu’un allait finir par le faire à ma place… Alors je me suis lancé.


Qu’est-ce qui vous a passionné, dans cette histoi-re ?

Le personnage, évidemment, sa dignité, sa fulguran-ce. On lit Michael Kohlhaas comme on suit les tra-ces d’une boule de feu. Mais par-dessus tout, je crois, ce moment incroyable où Kohlhaas, à deux doigts de renverser le pays, dissout son armée et rentre chez lui. Acceptant de redevenir un homme ordinaire, parce qu’il a soudain obtenu ce qu’il de-mandait depuis le début : le droit de voir sa plainte examinée par un tribunal. Cette rigueur, qui est la marque de Kohlhaas, m’a bouleversé et me boule-verse toujours. Qu’un homme gagne, par son coura-ge et sa détermination, la possibilité de prendre le pouvoir mais y renonce par droiture morale, est à mes yeux une des plus belles histoires politiques qu’on puisse raconter.


Cinéaste et scénariste français, né à Pa-ris en 1961, Arnaud des Pallières, après des études de let-tres et deux mises en scène de théâtre, réussit le concours d'entrée à La Fémis. Étudiant en cinéma, il invite Gilles Deleuze et filme en 1988 la conférence que le philosophe donne : Gilles Deleuze : Qu’est-ce que l’acte de Création ? Il réalise ensuite une douzaine de courts métrages, notam-ment La Mémoire d’un Ange (1989), Les Choses rouges (1993), Avant Après (1994).

En 1996, il tourne un premier long métrage, Drancy Ave-nir, enquête historique, poétique et philosophique sur les traces de l’extermination des Juifs dans Paris et sa banlieue aujourd’hui. Suivent deux moyens métrages pour la télévi-sion : Is Dead (Portrait Incomplet de Gertrude Stein) (1999) libre “autoportrait” de Gertrude Stein à partir de ses textes autobiographiques. Disneyland, mon vieux pays na-tal (2001) voyage au pays de Mickey et remontée sous for-me de cauchemar dans les sombres temps de l’enfance. En 2004, son second long métrage, Adieu, croise plusieurs his-toires, dressant le portrait douloureux d’une France inhos-pitalière, indifférente au sort des immigrés clandestins ren-voyés dans leurs pays d’origine.

Parc, est une adaptation d’un roman de John Cheever. Poussières d’Amérique raconte une histoire subjective de l’Amérique, avec l'aide d'images d’archives privées, de tex-tes romanesques, et de musiques. Après Michael Kohl-haas, adaptation de la nouvelle du même nom de Heinrich von Kleist, Arnaud des Pallières tourne actuellement son cinquième film, Orpheline, l’histoire d’une femme à quatre âges de sa vie, avec Adèle Haenel et Adèle Exarchopoulos,

Arnaud des Pallières est scénariste et monteur des films qu’il réalise. Il a travaillé régulièrement avec les mêmes collaborateurs comme : l’ingénieur du son Jean Pierre Du-ret (Adieu, Parc, Micheal Khoolhas), le chef opérateur Julien Hirsch (La Mémoire d’un ange, Les Choses Rou-ges, Avant Après, Drancy avenir, Is dead, Adieu) ; la chef opératrice Jeanne Lapoirie (Parc, Michael Kohlhaas) ; le musicien Martin Wheeler (Disneyland mon vieux pays na-tal, Adieu,

Arnaud des Pallières


« A cinquante ans, ce qui m’in--téresse, c’est toujours la question de la révolte. »