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VENDREDI 19 MAI à 14 h 30

SYNOPSIS


   En rencontrant ses anciens compagnons de combat, le film suit le parcours d’Yves Mathieu, anticolonialiste en Afrique Noire puis avocat du FLN. À l’indépendance de l’Algérie, il rédige les Décrets de Mars sur les biens vacants et l’autogestion, promulgués en 1963 par Ahmed Ben Bella. La vie d’Yves Mathieu est rythmée par ses engagements dans une Algérie qu’on appelait alors « Le Phare du Tiers Monde ». La réalisatrice, qui est sa fille, revient sur les conditions de son décès en 1966.

EXTRAITS CRITIQUES


   Beau travail historique et intime, ce documentaire explore les années d’espoir et de désillusions qui suivirent l’indépendance en Algérie. - Marguerite Debiesse – Les Fiches du Cinéma.


   La quantité des informations livrées en moins d’une heure trente est impressionnante. Tout autant que l’intelligence et l’habileté de leur assemblage. Le film captive de bout en bout. Il se signale aussi par une retenue, une distance, une discrétion, qui maintiennent, entre une histoire intime évoquée mezza voce et l’histoire du monde, un équilibre presque miraculeux. Dans un genre banalisé par un manque criant de discernement de la part des distributeurs, Algérie du possible s’apparente à une exception magnifique. - Pascal Mérigeau -

Le Nouvel Observateur.


   Ce documentaire pudique ne sombre jamais dans l’accusation facile, tout en évoquant beaucoup de sujets passionnants... Le tout éclairé par le commentaire sobre de la cinéaste Viviane Candas. Voilà un film qui fâchera les quelques nostalgiques de l’Algérie française, mais rappelle à tous les autres que c’est en sondant son passé que l’on prépare l’avenir. - Pierre-Julien Marest - Télérama.


   Si l’Histoire et la politique du pays sont évoquées dans les grandes lignes, ce documentaire instructif met surtout en lumière les engagements et les ambitions de cet homme au lendemain de l’indépendance de l’Algérie : de l’alphabétisation à la mise en place d’un système de santé et surtout de celui de l’autogestion promulgué par Ahmed Ben Bella en 1963. Au fil des témoignages se dessine progressivement un état de fait où l’on prend conscience que cette Algérie du possible n’est plus que l’image d’un rêve inabouti qui n’a plus rien à voir avec l’Algérie d’aujourd’hui.

Nathalie DASSA - Transfuge.

ALGÉRIE DU POSSIBLE

VIVIANE CANDAS

Elle se lance ensuite dans l'écriture de son premier long qui ne voit définitivement le jour qu'en 2002. Les Baigneuses, tourné en caméra numérique, suit le parcours de six filles qui travaillent dans un peep show et de leur rencontre avec un client pas comme les autres interprété par Jean-Pierre Kalfon.


PROPOS DE LA RÉALISATRICE 


Damien Aubel : Vous avez choisi le cinéma comme médium pour raconter l’histoire de votre père : pourquoi ?

Viviane Candas : J’ai terminé le film en suivant son fil rouge – interroger des gens qui avaient connu mon père, essayer de comprendre ce qu’il avait fait – mais je ne pensais pas que le résultat pourrait intéresser et émouvoir. C’est la force du cinéma : tout à coup rendre possible un débat que les historiens qui font un travail scientifique extrêmement sérieux depuis des décennies n’arrivent pas à faire passer. Le champ du cinéma, comme le champ artistique en général, permet d’aborder avec plus de liberté des thèmes comme la question postcoloniale – question difficile en France aujourd’hui. On n’empêchera pas la grande vague réactionnaire et fasciste qui est en train de s’abattre sur le monde, mais c’est aux artistes, et aux observateurs de la culture en tant que lieu d’une résistance, à créer le laboratoire d’un contre-pouvoir.

D.A. : Vous rencontrez des témoins de la vie de votre père en Algérie. A quoi ressemble la mémoire de la Guerre d’Algérie, vue, justement, d’Algérie ?

V.C. : La transmission, en Algérie, est un récit national, qui est une mythologie. Les gens ont beaucoup souffert pendant la guerre, il est normal que cette mythologie se soit formée, reste qu’il y a beaucoup de mensonges. Dans la production des images, il y a des films officiels, mais les plus importants ont été tournés après la guerre, dont la fameuse Bataille d’Alger (on en voit d’ailleurs un extrait dans mon film, car tout le monde a cru, lors du coup d’État du 19 juin, avec les chars dans la rue, qu’on était en train de filmer la bataille d’Alger...).

Damien Aubel - Transfuge.

Viviane Candas tourne plusieurs courts métrages du milieu des années 1980 à 1990 sur des sujets divers comme la jeunesse immigrée à Marseille ou la montée du Front National dans cette même ville. En 1994, la cinéaste réalise un moyen métrage sur la naissance de la peinture moderne entre 1870 et 1914, L'Estaque.

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