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Dans ma tête un rond-point

SAMEDI 20 MAI à 14 h

SYNOPSIS


    Le 14 juillet 1953, un drame terrible s’est déroulé en plein Paris. Au moment de la dislocation d’une manifestation en l’honneur de la Révolution Française, la police parisienne a chargé un cortège de manifestants algériens. Sept personnes (6 algériens et un français) ont été tuées et plus de quarante blessés par balles.

Cette histoire est quasiment inconnue en France comme en Algérie.


Ce film, est l’histoire d’une longue enquête contre l’amnésie.

Enquête au jour le jour, pour retrouver des témoins, pour faire parler les historiens afin de reconstituer au mieux le déroulement de ce drame mais aussi pour comprendre comment ce mensonge d’État a si bien fonctionné.

EXTRAITS CRITIQUES


   L’auteur conçoit son travail de documentation et de recherche d’archives comme une enquête sur des faits restés largement méconnus et dans l’ombre. Il ne s’agit pas ici simplement d’occultation ou de refoulement, le cas est plus complexe. Par son travail, D. Kupferstein réactive une mémoire vive, restée pendant un temps souterraine. Recueillir les témoignages avant la disparition des personnes qui assistèrent directement aux évènements n’est pas la dernière de ses motivations. Menée avec rigueur et méthode, l’enquête s’appuie aussi sur les travaux d’historiens qui viennent éclairer de leur expertise la recherche entreprise autour des « Balles du 14 juillet ».

Aggiormanemto


Analyses d’historiens, étude de la presse de l’époque et des archives mettent en perspective les témoignages. Cette enquête fournit tous les éléments permettant de reconstituer l’événement, mais aussi de comprendre comment il est tombé dans l’oubli. 

Jean-Luc Deryckx, Le Monde diplomatique

LES BALLES DU 14 JUILLET 1953

DANIEL KUPFERSTEIN

  PROPOS DU REALISATEUR


Si les massacres du 17 octobre 1961 et de Charonne sont désormais connus, celui du 14 juillet 1953, où six manifestants algériens et un métallo français tombèrent sous les balles de la police, reste plongé dans l’oubli. Cet hommage du mouvement ouvrier à la révolution française, alors traditionnel, fut d’ailleurs ensuite supprimé. Daniel Kupferstein a consacré à ce drame un film-enquête émouvant qui lui a demandé quatre ans de travail.


Qu’est-ce qui t’a amené à travailler sur ce sujet ?

J’avais déjà réalisé un film sur Charonne et un autre sur le 17 octobre. À l’occasion d’un débat suivant une projection, l’historienne Danielle Tartakowsky m’a dit « Tu devrais faire un film sur le 14 juillet 1953 ». Sur le moment, j’ai répondu que je ne voulais pas devenir le spécialiste des massacres parisiens. Ensuite, j’ai réfléchi et je me suis dit que les gens qui avaient vécu ces événements devaient avoir dans les 75 ou 80 ans, donc que les témoins risquaient de disparaître prochainement. Cela a été le déclic.


Comment as-tu procédé ?

J’ai utilisé le livre 1953, un 14 juillet sanglant de Maurice Rajsfus (Ed Agnès Vienot, 2003), malheureusement épuisé aujourd’hui. Puis j’ai consulté les archives, recherché des témoins, que j’ai trouvés, certains par relations, d’autres par Internet. J’ai même passé une annonce dans le journal algérien El Watan, ce qui m’a permis de contacter des manifestants et les parents de victimes qu’on voit dans le film.


Pourquoi ce drame a-t-il été occulté ?

Les causes de cet oubli sont diverses. D’une part, comme je le souligne dans le film, pour que la mémoire soit transmise, il faut qu’il y ait des gens pour s’en emparer, ce qui s’est fait presque immédiatement pour Charonne car les victimes appartenaient au PCF qui était un très grand parti, et beaucoup plus tardivement, à la fin des années 80, pour le 17 octobre. En ce qui concerne le 14 juillet 1953, d’une part il s’agissait d’une manifestation du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques dirigé par Messali Hadj) qui a ensuite scissionné. Le FLN qui en est issu et a déclenché la lutte armée à la Toussaint 1954 n’accorde aucune importance à ces événements qui se sont déroulés avant cette insurrection. Cela peut paraître délirant, mais les victimes du 14 juillet 1953 n’ont pas officiellement le statut de martyrs.


Quel rôle a joué ce massacre dans la conscience des Algériens ?

Il a probablement été un des éléments en faveur de la lutte armée. « Même quand on manifeste pacifiquement un jour symbolique de l’égalité, la liberté et la fraternité, on nous tire dessus, alors autant mourir en combattant » ...


Entretien donné au NPA

Filmographie de Daniel Kupferstein


2016 : Itsvan Peto, Une histoire de pyramide

2014 : La saga des Finkelsztajn / Les Balles du 14 juillet 1953

2013 : Harcelé à perdre la raison

2010 : Mourir à Charonne, pourquoi ?

2009 : Dans le regard de l'autre / Une maison pour les parents

2001 : Dissimulation d'un massacre / 17 octobre 1961 : dissimulation d'un massacre

1992 : Les Oubliés de l'histoire, les étrangers dans la résistance et la libération

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