Institut Benjamenta_synopsis
Institut Benjamenta_Propos des réalisateurs

EXTRAITS CRITIQUES

Reprise : Institut Benjamenta, ou le journal d’un homme de chambre.

Il ne faut pas se sentir gêné de ne pas connaître le cinéma de Stephen et Timothy Quay. Inspiré par les films de Buñuel, Dreyer, Tarkovsky et Bergman, leur univers onirique est injustement méconnu en France. Institut Benjamenta (1995) est un conte transgressif que ressort le distributeur ED. Auteurs d’une œuvre multiforme, les frères Quay sont surtout sculpteurs d’images dont le montage crée la narration.

C’est la première fois que les réalisateurs travaillaient avec des acteurs en chair et en os, choisis avec soin. Voici donc l’histoire d’un jeune homme, Jakob, qui s’inscrit dans une école pour domestiques comme on entre dans les ordres : il veut passer sa vie à obéir et à servir du mieux qu’il peut ses maîtres. Rien de plus. L’Institut Benjamenta, dirigé par un frère et une sœur, va lui en offrir la possibilité. Dès l’instant où Jakob frappe à la porte de l’institut, il bascule dans un étrange repaire où les apprentis domestiques apprennent autant à se laver le cerveau – répétant inlassablement les mêmes règles de soumission – qu’à frotter le sol et faire luire les chaussures. Les six ou sept élèves sont là par désir et n’attendent rien d’autre.

Clarisse Fabre, Le Monde

Système poétique ! Bienvenue à l’Institut Benjamenta, une école hôtelière pas comme les autres située quelque part en Europe vers le début du siècle. Les frères Quay ont élaboré une douce fantasmagorie, un cauchemar éthéré d’une grande perfection plastique, où les clairs-obscurs en noir et blanc recèlent des mystères insondables, où les humains ont un comportement aussi absurde que chez Kafka et Beckett, où l’on se meurt d’on ne sait quoi. À condition de ne pas s’attendre à un récit rationnel et de se laisser aller au plaisir des sensations, on fera un somptueux voyage dans une galaxie 100% poétique.

Vincent Ostria, L’Humanité

Le temps, les personnages, paraissent engourdis. On plonge dans une léthargie morbide, mais aussi curieusement paisible. Et si ce monde de la claustration, ce règne de l’infra-sensible, ouvrait sur une forme possible de salut harmonieux? Difficile de le dire, tant le film tient à protéger sa part d’ésotérisnie, un peu gratuite par moments, contrebalancée vers la fin par des explications pour le coup trop psycliologisantes. Mais la facture de cette féerie, teintée parfois d'érotisme, témoigne d'une esthétique résolument originale. Tout ici est bricolé, détaillé, orné avec un soin infini; de l'image crayeuse au son étouffé, du décor dédalé à la splendide partition musicale de Leszek Jankowski (mixte de valse, comptine, free jazz). Grâce aux frères Quay, on pourra désormais dire qu'on a traversé les limbes.Jacques Morice, Télérama

  

Un film construit comme un vertige, visuellement prodigieux, mystique et érotique à la fois, qui interprète avec une grande intelligence ce roman de Robert Walser que Kafka aimait tant. Seul, sans doute, l’univers si singulier et inventif des frères Quay le permettait.

François-Guillaume Lorrain, Le Point


Avec leur premier long métrage, les Quay perdent peut-être de leur singularité (...). Les métaphores, l’obligation de faire sens surgissent alors. Le symbolisme, si peu perceptible dans les œuvres précédentes, plombe le film et le déséquilibre.

Manuel Merlet, Fluctuat.net


… Avec humiliations et brimades quasi sado-maso, le tout filmé avec une maniaquerie frisant le maniérisme. Soit on admire, soit on s’énerve ; dans les deux cas de plus en plus.

La Rédaction, Première

SYNOPSIS

PROPOS DU REALISATEUR