Dans les pas de 2001 : L'Odyssée de l'espace, les premières images de Gagarine s’envolent sur la valse viennoise du BeauDanube BleuJohann Strauss II. à mi-chemin entre le drame et la science-fiction, le teaser entremêle lumière et obscurité, solitude et communauté, rêve et réalité. On retrouve au casting la jeune révélation de Papicha, Lyna Khoudri, mais aussi Finnegan Oldfield, Denis Lavant et Farida Rahouadj...
Les Inrockuptibles, Faustine Chevrin
à travers son regard doux, un autre monde que celui du quotidien chahuté se déploie. Youri voit haut, regarde loin, scrute les étoiles, imagine des mondes et construit un ingénieux laboratoire à base de matériel de récupération, où s'exprime sa passion de l'espace. A la manière du Petit Prince de Saint-Exupéry, il se fait le traducteur de cette réalité éloignée, que peu sont capables d'appréhender. A sa manière, Youri est un authentique poète et la mise en scène du film lui emboîte le pas. Inventive, parfois un brin affectée, l'esthétique visuelle et sonore offre une alternative à la menace d'effondrement qui plane non seulement sur la cité (qui sera bel et bien détruite le 31 août 2019, sous le regard de ses habitants), mais sur le monde tout entier aujourd'hui même. C'est toute la force de Gagarine, qui, en bâtissant une passerelle entre le monde terrestre et les sphères célestes, entre le réel et l'imaginaire, nous exhorte à croire en notre propre pouvoir intérieur. On en ressort l'âme réjouie et le cœur battant.
Bande-à-part, Anne-Claire Cieutat
C’est sans discours que passe un demi-siècle de bétonisation, de grands ensembles qui portaient l’utopie de liens sociaux. Le film livre des bribes de scènes de banlieue où la violence, aussitôt qu’elle affleure, ne nous est pas donnée à voir. Gagarine a la beauté des premiers films qui s’autorisent les audaces, les collages d’images, les fulgurances qui font se rencontrer des mondes distants: une tour s’écroule, une fusée décolle, les détonations se fondent et se mêlent. La grâce de la mise en scène tient aussi aux mouvements de la caméra, laquelle, tel un fantôme, guide les pas de Youri… sur la lune ou le sommet du toit.
Le Monde, Clarisse Fabre
SiLiatardérémy Trouilh sont bien décidés à rendre un hommage évident à cette cité désormais disparue (elle a été détruite en 2019) et à même faire de leur film un outil de mémoire à part entière, ils ont eu la brillante idée de ne pas s’enliser dans le quasi-documentaire. Ainsi, le réalisme social est gargarisé par la touche fantastique s’emparant peu à peu du récit. Dès les premiers instants déjà, à traversmise en scène et l’ambiance sonore très mécanique, le film donnaità cette cité. Entre lesjouant avec la géométrie des bâtimentsles mouvements souvent verticaux de la caméra pour donner de l’ampleur aux imposants blocs, les réalisateurs en faisaient un personnage à part entière. Une sorte de vaisseau-mère perclus de défauts, mais source d’imaginaire, de rêves. En plongeant pleinement dans le délire spatial de leur héros, le duo s’aventure alors dans les confins d’une œuvre cherchant à percer l’âme des lieux et de ses habitants sous un prisme beaucoup plus poétique et un engagement plus audacieux.
écran large, Jacky Bornet
à mille lieues de la représentation stéréotypée de la banlieue, avec ses immenses barres d'immeubles suintant la pauvreté et les trafics illégaux, Fanny Liatard et Jérémy Trouilh présentent la cité sous un jour nouveau, empreint de douceur et de poésie, flirtant parfois avec le film de genre pour notre plus grand bonheur.
L'histoire, c'est celle de Yuri, jeune ado qui a passé son enfance dans la Cité Gagarine, et dont le rêve est de devenir cosmonaute. Une cité qui tombe en ruine et devient chaque jour davantage insalubre. Lorsque la nouvelle de la prochaine démolition de la barre d'immeuble tombe, le jeune homme devient rapidement le fer de lance de la résistance des habitants, attachés à leur quartier. à mesure que la cité se vide, la cité se transforme avec une magie enfantine en un vaisseau spatial. Envoûtant.
Sens critique, D. Styx
Entretien
avec les réalisateurs
EXTRAITS CRITIQUES
Synopsis