Hadewijch_Extraits critiques

Synopsis

Choquée par la foi extatique et aveugle d'Hadewijch, une novice, la mère supérieure la met à la porte du couvent. Hadewijch redevient Céline, jeune parisienne et fille de diplomate. Sa passion amoureuse pour Dieu, sa rage et sa rencontre avec Yassine et Nassir l'entraînent, entre grâce et folie, sur des chemins dangereux.

« J'ai depuis son premier film beaucoup d'admiration pour le cinéma de Bruno Dumont, qui est je le crois sincèrement un très très grand artiste. C'est un cinéma d'insoumis, ce qui est pour moi une promesse de vie, de courage et de générosité pour le public. Je pense que très peu de cinéastes ont aujourd'hui dans le monde une telle puissance plastique, un tel art du récit, du rythme, du lyrisme et de l'utilisation de la musique. C'est un radical offert, un insoumis généreux, un intransigeant qui partage. Chacun de ses films est une expérience forte, inédite.

Depuis Sous le Soleil de  Satan de Maurice Pialat, la silhouette de Depardieu perdue dans les champs glacés du Nord, je ne vois nulle part ailleurs que dans un film de Bruno Dumont de personnages français qui me semblent prendre en charge le poids du monde, de l'univers.  Comme un grand hollywoodien classique, il sait chercher ce qui se joue d'universel dans un destin. Et combien sont-ils aujourd'hui les cinéastes français qui se soucient du monde, de l'homme et de son destin ? Dumont croit avant tout à l'émotion, il suffit de regarder le visage de Hadewijch pour le ressentir. C'est un sensualiste qui sait la transcendance, un homme de spectacle, de grand spectacle.

Ses films provoquent des réactions violentes ? Tant mieux. Son cinéma est optimiste car il espère que les spectateurs peuvent avoir le désir de fermer le robinet d'eau tiède des sous-produits d'une industrie qui croit souvent plus au marketing qu'à la vérité humaine, surtout si elle fait peur, si elle nous brûle. Son cinéma est incandescent car il filme des corps et des visages que personne d'autre ne filme, car il révèle une beauté loin des standards de représentation de l'époque. Son cinéma est magnifique car ses étendues d'un coin des Flandres deviennent mythologiques, qu'ils élargissent à la planète entière l'horizon d'une France qui a perdu beaucoup de son génie.

 Bref, chaque film de Dumont est pour moi une flambée d'espoir en l'Homme, celui qui vit et celui qui regarde. Mais qui aujourd'hui a encore envie au cinéma d'être surpris avec ce qu'il espère ?

Hadewijch est une love story moderne où une jeune fille cherche l'absolu d'un amour. Vous pouvez aller la découvrir dans une salle de cinéma. Vous voyez, c'est simple. »

Xavier Giannoli (réalisateur)

Né en 1958à Bailleul dans le Nord, Bruno Dumont  a d’abord enseigné la philosophie avant de réaliser ses premiers films :  une quarantaine de films documentaires et publicitaires depuis 1986 (pour des bonbons, des tracteurs, des notaires, du jambon, des ouvriers, des briques, du charbon.. .). En 1993, il signe son premier court métrage : Paris (Paris ) , puis l'année suivante, il écrit pour la télévision quatre volets de la série documentaire Arthur et les fusées, ainsi qu'un scénario de court métrage, Marie et Freddy. Ces deux personnages deviennent les héros de son premier long métrage, La Vie de Jésus (1997). Ce film a reçu de nombreuses distinctions (Mention Spéciale Caméra d'Or au Festival de Cannes, en 1997, Prix Jean Vigo, Nomination Meilleure Première Œuvres de Fiction, aux César en 1998, Prix du Meilleur Film de la Critique Internationale au Festival de Sao Paulo, etc.).   Il réalise ensuite en 1999 L' Humanité récompensé par le Grand prix du Jury au Festival de Cannes, doublé des prix d’interprétation masculine pour Emmanuel Schotté et féminine pour Séverine Caneele, deux acteurs non professionnels. Ce palmarès provoque un scandale et crééra la polémique sur la Croisette.

En 2003, il s’éloigne du Nord de la France pour tourner en Californie TwentyNine Palms  film où se mêlent violence et sexualité. Il revient dans le nord de la France avec Flandres en 2006, qui lui vaut également le Grand Prix du Jury à Cannes. En 2008, il sera président du jury pour la Caméra d’or.

Trois ans plus tard, Bruno Dumont signe avec Hadewijch  une œuvre sur le fanatisme religieux et les folies qui en découlent.

 Bruno Dumont est une figure atypique dans le cinéma français avec une œuvre d’une radicalité et d’une exigence peu communes.

« L’exactitude documentaire n’est pas ce qui m’intéresse. J’essaye plutôt de me situer sur le plan de l’énigme de notre condition humaine. Je me situe au niveau d’un cinéma qui cherche et qui n’a aucune certitude. »  Bruno Dumont

EXTRAITS CRITIQUES

BRUNO DUMONT

« Le cinéma a la possibilité d’entrer dans ce qu’on ne comprend pas. »