Rebelle_3

GERARD BLAIN

«Avec la société, depuis que je suis né,

je suis en état de légitime défense»

Jusqu’au bout de la nuit

Propos

«Mon travail consiste toujours à transposer des bribes et des fragments de souvenirs, à les charger sur le plan émotionnel et thématique, à les organiser dans un récit cohérent. Je serai bien incapable de faire un film qui ne me concerne pas intimement mais aucun de mes films ne raconte ma vie. Je pars de personnages concrets, réalistes, authentiques et je tends vers la simplification et l'abstraction qui désignent le style. Nous sommes dans une société pourrie. Il n'y a plus de foi, plus de morale, de sentiments élevés, nobles. Ne règnent que le plaisir, le fric, le sexe, tout ce qui fait appel aux sentiments les plus bas, les plus méprisables. J'ai toujours été préoccupé par le déclin des valeurs, et tous mes films, au fond, racontent la quête de ces valeurs perdues.»

«Je n’utilise que les matériaux qui sont propres au cinématographe, ceux qui ne doivent rien au théâtre, ni à la littérature, à la peinture ou à la musique, tout cela dans la simplicité, le dépouillement.»

«Si je prends mes films, je les trouve au contraire humains, à hauteur d’homme, accessibles, ne nécessitant ni référence intellectuelle, ni aptitudes particulières. Ils ne s’adressent pas à une classe d’esthètes ou de cérébraux. En même temps, ils ne prennent pas le public démagogique ment, au ras des pâquerettes, ils ne lui servent pas du rire ou de l’émotion faciles.»

«Je ne veux pas que l’œil soit distrait, je ne retiens donc que l’essentiel.»

Entretien avec Gérard Vaugeois (L’Humanité 12/1980)

«La beauté ne prend plus le temps de naître sous nos yeux, puisque l’accélération et le gâchis que l’on fait de tout  nous empêchent de regarder autour de nous et surtout en nous…. Les cinéastes qui comptent sont ceux qui nous rappellent à l’ordre Ils nous aident à voir plus clair et plus près. Ils nous enseignent la patience et la vigilance.»

G. B. 1978

Revue de presse