Winter_s_bone_extraits_critiques

EXTRAITS CRITIQUES

 SYNOPSIS

 

Ree Dolly a 17 ans. Elle vit seule dans la forêt des Ozarks avec son frère et sa sœur dont elle s'occupe. Quand son père sort de prison et disparaît sans laisser de traces, elle n'a pas d'autre choix que de se lancer à sa recherche sous peine de perdre la maison familiale, utilisée comme caution. Ree va alors se heurter au silence de ceux qui peuplent ces forêts du Missouri. Mais elle n'a qu'une idée en tête : sauver sa famille. A tout prix.


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REGARDS DE FEMMES (suite)


Dans le numéro  des Cahiers du cinéma consacré au cinéma réalisé par des femmes, (Où sont les femmes ?), après l’article de Mia Hansen Love (voir N° 61), huit réalisatrices, dont Debra Granik, ont été interrogées  sur leur place dans leur pays. Extraits.

 

« … A propos, voila un autre de mes dogmes : Il n’ya pas d’auteur. C’est débile et vous pouvez le dire dans un article français ! çA perpétue l’idée du génie solitaire, alors que le cinéma c’est un art collectif. Pour faire un film, j’ai besoin de mon peloton : mon associée productrice, qui est une productrice-créative, mon chef-op, et un noyau de participants créatifs qui, en travaillant ensemble, rend possible la création du film. Mais dans notre système, tout le monde veut un génie seul à qui on peut donner un contrat pour cinq films. Il y a bien sûr des mavericks : n’importe quel homme qui a réalisé plus de quinze films d’importance historique est un génie. Cela me fait penser à une autre réalisatrice qui m’a vraiment inspirée : Kira Mouratova. Cela m’aiderait dans cette catégorie des auteurs de génie, ainsi que Claire Denis, car elles continuent envers et contre tout, mais elles ne nieraient jamais qu’elles réussissent avec ce peloton de collaborateurs.

Quand je vois Claire Denis rencontrer son public, je me dis : « Ouah, elle est comme un mec ! » Ici à New York on lui demande : «  pourquoi vous avez mis une séquence de sept minutes du matelot qui danse seul dans un bar ? », et elle répond tout simplement : « parce j’aime ça », sans se soucier de ce besoin américain du causal. Silence absolu parce qu’une femme répond : « parce que j’aime ça. » Évidemment elle n’a pas les mêmes problèmes que nous, elle n’est pas obligée de couper six minutes parce qu’un comité lui dit : « Pour qui vous prenez-vous ?  Béla Tarr ? »

Entretien  avec Debra Granik réalisé par Nicolas Elliot.

Les Cahiers du cinéma N°681 (septembre 2012).

Elle se perfectionne aussi aux ateliers d'écriture et de réalisation du Sundance Institute, pour en faire un long métrage.
Elle assure en parallèle des postes techniques, au son sur Smear de Sam Zalutsky (1997), à la caméra sur Jorge de Joel Hopkins (1998), et comme directrice de la photographie sur 99 Thread Dwaxing de Margaret Brown (1998), Breaker de Lisa Robinson (2002) et Thunder in Guyana de Suzanne Wasserman (2003).
En 2004 elle réalise son premier long métrage Down to the Bone (2004), resté inédit en France, qui débute son parcours discret mais remarqué au Festival de Sundance. Le film suit les pas d'une jeune mère de famille accro à la cocaïne, qui fait tout pour soutenir ses enfants et ne pas couler, dans une petite ville de l'Etat de New York. Vera Farmiga trouve là un rôle clé dans son parcours d'actrice en pleine ascension.
Puis Debra Granik frappe encore plus fort avec WINTER'S BONE (2010), combat d'une adolescente en charge de sa famille disloquée dans une maison menacée de saisie dans le Missouri. Cette adaptation d'un roman de Daniel Woodrell, auteur adapté par Ang Lee dans CHEVAUCHÉE AVEC LE DIABLE, 1999), déclenche l'enthousiasme général, et mène sa réalisatrice et sa jeune actrice principale Jennifer Lawrence aux Oscars.


« ...Comme Truffaut, Miller resta toute sa vie un cinéphile. Je me souviens d’une conversation, quelques jours avant sa mort, dans sa chambre de l’hôpital des Diaconesses, où il m’avouait que les deux plus beaux films qu’il avait vus ces dernières années étaient Bright Sta2012)r de Jane Campion et Winter’s Bone de Debra Granik. Rien  de ce qui concernait le cinéma ne lui était étranger. »

Michel Ciment : hommage à Claude Miller

 (Positif N° 616 juin)


Née le 6 février 1963 à Cambridge (Massachusetts)  Debra Granik, d’abord étudiante au Massachusetts College of Art et aux universités de Brandeis et Edinburgh, se forme ensuite à la réalisation à la Tisch School of the Arts de la New York University, où elle écrit et filme le court métrage Snake Feed (2001), parcours au quotidien d'un jeune couple à la limite de la dérive et qui tente de tenir le coup. Le film remporte le prix du meilleur court métrage au Festival du film de Sundance en 1998.

DEBRA GRANIK