Soul kitchen

VENDREDI 29 MAI  : 20 h

SOUL KITCHEN

Film allemand de Fatih AKIN (2010 ; 1 h 39 ; VOST)

Réalisation: Fatih Akın ; Scénario: Fatih Akın et Adam Bousdoukos ; Photographie: Rainer Klausmann ; Montage: Andrew Bird. Avec : Adam Bousdoukos(Zinos Kazantsakis), Moritz Bleibtreu(Illias Kazantsakis, le frère taulard de Zinos), Birol Ünel(Shayn Weiss, le chef expert du couteau). Distribution : Pyramide Films ;

sortie en France : 3/03/2010

Il commence dans le cinéma en tant qu'acteur puis réalise ses premiers courts métrages Sensin - Du bist es! et Getuerkt qui remportent de nombreux prix internationaux. En 1998, il réalise son premier long métrage Kurz und Schmerlos description de trois petits mafieux, amis d'enfance à Hambourg.

Après Julie en juillet (2000), Fatih Akin,  décrit dans Solino (2002) la vie d'une famille italienne en Allemagne. Head-on (2004), Ours d'Or à Berlin, lui apporte la reconnaissance internationale. Après Crossing the bridge - the sound of Istanbul (2005), documentaire sur la vie musicale de la capitale turque, Fatih Akin signe le remarquable De l'autre côté histoire de portraits croisés entre l'Allemagne et la Turquie, Prix du scénario au Festival de Cannes 2007. Il considère ce dernier film avec Head-On et The Cut, sorti en janvier dernier comme faisant partie d'une trilogie sur l'amour, la mort et le mal.


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PROPOS

«… L'idée initiale était de marquer une pause. Mes précédents films étaient graves et difficiles à mener à bien. J'ai payé le prix de ma conviction. J'avais besoin de prendre du recul. Faire une pause pour moi, c'était faire un film plus léger, ouvrir la fenêtre, laisser entrer le soleil, prendre une bonne bouffée d'air frais...

… Je ne viens ni de Turquie ni d'Allemagne, mais de la planète cinéma. C'est ça, ma patrie. Au départ, je voulais faire de Soul Kitchen un film sur le cinéma. Il fallait trouver une métaphore, je l'ai trouvée dans le monde auquel j'appartenais avant de devenir cinéaste. J'ai été serveur, barman, DJ dans un restaurant. Il y a une similitude entre ces univers. Le patron du resto, c'est le producteur ; le chef irascible, c'est le réalisateur ; les serveuses, les machinistes ; et les clients, le public…

… J'aime l'idée de faire du cinéma 3D sans la technologie ! Outre les cris, la danse, la cacophonie, il faut montrer la transpiration des gens qui dansent, qui cuisinent devant le feu, toute une dimension sensorielle pour que le spectateur soit embarqué dans le rythme vital des personnages. C'est un film très musical, mais où je table beaucoup sur le visuel, comme dans les films burlesques. Zinos, le héros, c'est un Charlie Chaplin d'aujourd'hui.»

Propos recueillis par Jean-Luc Douin

(Le Monde 16/03/2010)

FATIH  AKIN


Né le 25 août 1973, de parents turcs, Fatih Akin étudie la communication visuelle aux Beaux Arts de Hambourg en 1994.

SYNOPSIS

Zinos, jeune restaurateur à Hambourg, traverse une mauvaise passe. Sa copine Nadine est partie s'installer à Shanghai, les clients de son restaurant, le Soul Kitchen, boudent la cuisine gastronomique de son nouveau chef, un talentueux caractériel, et il a des problèmes de dos !

Zinos décide de rejoindre Nadine en Chine, et confie son restaurant à son frère Illias, fraîchement sorti de prison. Ces deux décisions se révèlent désastreuses : Illias perd le restaurant au jeu contre un promoteur immobilier véreux, et Nadine a quelqu'un d'autre dans sa vie !

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EXTRAITS CRITIQUES


« Après Head-on et De l'autre côté, Soul kitchen marque l'incursion de Fatih Akin dans un genre plus léger. "Avec ce projet, j’étais censé faire quelques gammes et me rappeler que la vie n’est pas faite que de douleur et d’introspection", explique le réalisateur. Si le tournage s'avéra plus ardu que prévu, Soul kitchen est au final une savoureuse comédie, avec un arrière-plan plus grave : les désillusions de Zinos s'accompagnent d'une critique voilée des projets immobiliers qui chassent les plus pauvres des zones populaires, illustrée par le décor du film - le quartier de Wilhelmsburg à Hambourg, la ville où a grandi le cinéaste. Heimatfilm (film de terroir) à la sauce Akin, Soul kitchen met en scène avec une virtuosité empruntée aux films de Scorsese (travellings grisants, rythme impeccable, bande son riche et groovy) les hauts et les bas d'une petite communauté attachante et sexy qui refuse de se laisser enfermer dans une vie trop formatée.» Arte magazine

«choisissant de tourner caméra à l’épaule, il s’inscrit dans une approche documentaire, qui ancre cette comédie dans une réalité tangible. Il esquisse un portrait d’Hambourg, sa ville natale et de ses habitants et tout particulièrement de la classe moyenne. Il dénonce les profonds bouleversements que vivent actuellement nombreuses villes européennes, dont les quartiers populaires sont voués à disparaître, pour être remplacés par de nouveaux complexes immobiliers reléguant leurs habitants en périphérie. Akin a voulu saisir l’âme de ces quartiers avant qu’ils ne disparaissent définitivement. Sur un ton amusé, en jouant sur plusieurs registres, empruntant à différents genres cinématographiques, Fatih Akin nous offre une comédie au style enlevé.»

Anaïs Vincent (Critikat  : 16/03/2010)