Tampopo

VENDREDI 29 MAI  : 14 h 30

TAMPOPO                              

Film japonais de Juzo ITAMI (1985 ;  1 h 44 ; VOST ; Inédit à Troyes)

Réalisation et scénario: Jūzō Itami ;  Musique: Kunihiko Murai; Directeur de la photographie: Masaki Tamura Montage: Akira Suzuki. Avec : Tsutomu Yamazaki(Goro), Nobuko Miyamoto(Tampopo), Ken Watanabe(Gun).

 Distribution : Films sans frontières. Sortie en France :23/11/1985

Il commence sa carrière en tant qu'acteur en 1960 sous le pseudonyme de Ichizô Itami et tournera dans plus d’une trentaine de films. En 1984, il réalise son premier film The funeral  avec lequel il obtient notamment le Nippon Akademī-shō du meilleur film en 1985. Il remportera cette même récompense avec son troisième film L'Inspectrice des impôts en 1987. Ses 10 films, qu'il a écrits lui-même, sont des comédies satiriques de la société japonaise. Sa femme Nobuko Miyamoto tient souvent un rôle central dans ses films. Il meurt tragiquement le 20 décembre 1997 à l'âge de 63 ans, officiellement suicidé après être tombé de la fenêtre de son bureau situé au huitième étage.

 On retrouva un mot destiné à la presse où il assurait, après avoir été accusé d'adultère avec une jeune femme âgée de 26 ans : "Je prouverai mon innocence en mourant. Il n'existe aucun autre moyen de prouver que rien ne s'est passé entre elle et moi".

 Mais une théorie existe comme quoi il aurait été éliminé par des yakusas mécontents du traitement que Itami leur avait réservé dans certains films, dont Tampopo, et qui auraient camouflé leur meurtre en suicide.

 Cinq ans auparavant, Itami s'était fait agresser devant son domicile par trois de ces gangsters armés de couteaux et il avait dû passer 8 jours à l'hôpital.


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«chaque film, tout en dynamitant la notion de genre, Itami traite  à fond d’un sujet. Ethnologue-bricoleur du Japon d’aujourd'hui, il a commencé par s’attaquer à la mort. Puis à l’argent.

Tampopo, au cas où l'on ne s'en serait pas douté, parle de nourriture.»

Louis Shorecki (Libération : 25/11/1987)


«Itami a mitonné un film irrésistible de drôlerie et de raffinement savoureux et gouleyant  à souhait, qui se déguste d’une pupille gourmande et ne laisse pas sur sa faim. Il a l’étoffe des grands plats.»

Pierre Grenard (Le Figaro :21/11/1987)

JUZO ITAMI (1933-1997)


Né en 1933 à Kyoto, Juzo Itami  est venu très tard à la réalisation après avoir exercé les métiers les plus divers, boxeur, monteur d'orchestre, designer commercial, rédacteur de magazine, traducteur, journaliste, animateur de télévision, acteur, écrivain.

SYNOPSIS

Une farce se tramant autour d'un restaurant de soupes de nouilles d'une jeune veuve nous fait découvrir un Japon peu orthodoxe. Tout se renverse dans les traditions quand Goro, routier à la dégaine de cow-boy, entre dans la vie de Tampopo et décide de lui montrer comment on fait une soupe de nouilles réussie. Alors que les ouvriers n'ont que dix-huit minutes pour déjeuner, Juzo Itami déclare: «Les seuls plaisirs auxquels les Japonais aspirent sont la nourriture et le sexe... parfois les jeux audiovisuels...»

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EXTRAITS CRITIQUES


«seulement quelques nouilles servies à toutes les sauces, en guise de scénario, Juso Itami fait griller les notions de genre et de bon goût . Western-spaghetti, thriller, parodie érotico-culinaire burlesque et philosophique,  Tampopo est d'une saveur inclassable. C'est un film qui donne faim et qui est quasiment aussi jouissif que de hurler "tampopo" devant son écran en accentuant le "am".»

Chef Simon (lemonde.fr)


«nos jours, au Japon, un routier sympa, sosie de Bronson, décide d’enseigner à la tenancière d’un boui-boui la cuisson correcte des nouilles… Voilà, l’incroyable mais vrai, ce que nous raconte pendant près de deux heures ce film qui est le plus divertissant, le plus talentueux, le plus amusant, le plus original de cette année. Il s’agit d’un véritable «essai» sur les rapports subtils et évidents entre trois plaisirs : la sexualité, la cuisine et le cinéma.. Tampopo est sur tous les plans un paradoxe d’utilisation du cinéma sans exemple et probablement sans imitateurs. Pourtant la caméra peut tout dire et tout montrer, il suffit d’un peu d’audace et de liberté. Vous ne risquez pas d’oublier ces digressions toniques qui, en prime, par des images somptueuses de «alimentaires» se haussent au niveau des plus stupéfiantes aventures interplanétaires.»

Philippe Collin (Elle ; 07/12/1987)


«Tampopo, Itami épingle les manies de ses contemporains. La recette a fait ses preuves: le film est le plus grand succès japonais jamais enregistré aux Etats-Unis. Dans Tampopo, les Nippons se montrent enfin tels qu'en eux-mêmes. Gourmets et goulus, voraces et gourmands. Français, quoi. Comme si, là aussi, ils nous avaient copiés. Ah ! Les braves gens !»

Sophie Grassin (L'Express :04/12/1987)