Les petites fugues_Synopsis
Les petites fugues_Propos du réalisateur

« Yersin ne s'inscrit pas tant dans le sillage du néo-réalisme qu'il n'invente une fantaisie de ton douce-amère, et néanmoins sociologiquement documentée. L'heure est en effet celle de la fin d'un monde, l'exploitation est en crise, les conflits éclatent au sein du clan. Entre le pater familias, constamment aboyant, et son fils qui veut réformer le métier, entre le même et sa fille qui flirte avec l'employé italien et ne rêve que d'émancipation, entre celui-ci encore et Pipe, dont les incartades motorisées protestent contre sa sujétion.

Construit comme une fausse chronique paysanne autour du personnage de Pipe (que l'acteur français Michel Robin incarne en se souvenant de Michel Simon), le film atteint au fur et à mesure de ses « fugues » (concours de motocross, usine de chocolat, survol du mont Cervin tant convoité…) à une hauteur et à une poésie plus essentielle. »

Jacques Mandelbaum (Le Monde : 9/12/2014)

 

« Trente-cinq ans après, le charme des Petites Fugues (quel titre délicieux...) reste intact. Il doit beaucoup à la performance de Michel Robin, à l'étonnante présence comique qui évoque autant le burlesque de Tati que le physique hors norme de Michel Simon. L'apprentissage de la conduite par Pipe, sa virée très alcoolisée, lors une course de motocross, sont irrésistibles. Le film est tout aussi réussi dans ses moments plus contemplatifs : Yves Yersin, brillant documentariste de formation, filme alors le quotidien de la ferme dans un style naturaliste ou s'autorise, au contraire, de belles parenthèses poétiques. Quand Pipe parvient enfin à dompter son « vélo », la caméra décolle du bitume pour prendre de la hauteur. Comme un envol vers la liberté... »

Samuel Douhaire (Télérama)

 

« Un rythme assez nonchalant sans pour autant être très lent, quelques séquences burlesques inattendues et d'autant plus drôles (l'apprentissage de la conduite du vélomoteur), d'autres peu avare en émotion comme la partie de cartes (hommage à Pagnol ?) avec comme enjeu les chocolats, du bonheur d'être bien ensemble les trois joueurs se mettant à chanter à tue-tête Etoile des neiges sans que ce soit aucunement ridicule. Des personnages richement décrits, une très grande justesse naturaliste, Yersin, en plus de son "intrigue", arrive sans peine et sans pittoresque à nous rendre perceptible à la manière d'un documentaire le vérisme des travaux et à nous faire ressentir le passage du temps. » Erik Morel (DVDclassik 10/12/2014) 


« Les Petites fugues, c'est la liberté à laquelle nous aspirons tous. La découverte de nouveaux espaces qui jusque-là nous étaient inconnus. C'est sentir le vent dans nos cheveux, la pluie sur notre visage, le soleil sur notre peau. C'est se sentir léger et avoir le sentiment de voler. C'est réaliser nos rêves. Et c'est monter jusqu'au sommet de La Berra avec son vélomoteur et écouter siffler les planeurs entre les sommets. C'est visiter une fabrique de chocolats. C'est assister à une course de motocross et tendre une belle pomme verte au vainqueur. Et c'est manger des glaces et gagner un appareil photo […] Les Petites fugues, c'est un concentré de poésie, une ode à la liberté. »

Stéphanie Tschopp (Cinécution)

 

« Le souffle du terroir peut-être aussi porteur de vérité profonde - sans la moindre coloration de vichysme culturel. Tant il est vrai qu'avec Les Petites Fugues, c'est de prise de conscience (et de prise de vue) qu'il s'agit. (…) Au-delà de tout régionalisme, Yersin sait nous rendre perceptible la réalité des travaux et des jours. Collant à cette réalité, il ne craint pas pour autant de recourir à l'imagination, au lyrisme et au chant. Il réussit même la synthèse des deux grandes tendances du cinéma suisse, je veux dire la poésie et l'ethnographie. »

Michel Boujut (Les Nouvelles littéraires : 20/09/1979)

 

« Alors que l'observation patiente et calme du monde et de la civilisation est la qualité principale du documentaire en Suisse allemande , les récits d'histoire d'émancipation  est le sujet favori des cinéastes romans (voir les genevois). Mais dans Les Petites fugues, Yves Yersin a créé la première synthèse véritable de ces deux tendances de la cinématographie suisse. La poésie n'y est pas étouffée par une description précise et maniérée de la réalité quotidienne. Les Petites fugues ne craint pas l'imagination. Le film ose décoller de la terre ferme pour accéder au rêve et à l'espace illimité des sensations et des visions. »

Martin Schaub (Dossier de presse)

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