Dérrière la colline
Dérrière la colline
Dérière la colline _Extraits critiques
Dérière la colline _Extraits critiques

SYNOPSIS

Au pied de majestueuses collines rocheuses, vit un fermier, sa femme et son métayer.

Son deuxième fils débarque de la ville, avec ses deux enfants. La présence de nomades trouble bientôt leurs vacances.

La violence monte, après la découverte de chèvres abattues. Des coups de feu sont échangés, des hommes blessés.

L'ennemi rôde, invisible.

Ce premier long métrage d’Emin Alper est une jolie démonstration de less is more. Faire beaucoup avec peu. Utiliser trouées et béances dans la narration et le cadre pour y décharger de sombres affects.

Pourtant, tout y commence comme lors d’un pique-nique estival. On est en Anatolie, sur les terres d’un vieux fermier qui reçoit la visite de son fils et de ses petits-enfants. Une spirale d’événements va rassembler la famille contre un ennemi commun, des “nomades” selon le grand-père, source de tous leurs problèmes et planqués “derrière la colline”. (…)

Des coups de feu tirés, un petit éboulement : qui a fait ça ? Les fameux “nomades”, invisibles et vite mythifiés (…). De l’idée de frontière entre “nous” et “les autres”, propre au western, on bascule sur une absence, plutôt chère au fantastique.

Léo Soesanto, les INROCKS


La gageure du film était de maintenir sur la durée, sa tension, ce en quoi il réussit habilement et avec une vraie économie d'effets. Qu'y a-t-il "derrière la colline" du titre ? A cette question taraudante, le réalisateur répond par l'allégorie. Ce sont les personnages eux-mêmes, rongés par leurs pulsions et leur culpabilité.

La menace, de nature endogène donc, se niche au plus profond d'êtres frustrés, qui pour assouvir leurs instincts primitifs s'inventent un bouc émissaire. Emin Alper ne cache pas avoir eu pour ambition de parler de son pays, la Turquie, en proie aux divisions internes.

On pense bien évidemment à la question du rapport tortueux à la communauté kurde, qui cristallise les antagonismes nationalistes. En empruntant la voie de l'abstraction, le jeune réalisateur touche à la matière brute (et brutale) de son sujet.

Le MONDE


Derrière la colline met en scène une allégorie de la paranoïa stylisée en western anatolien. Récompensé du prix du Meilleur film au 62e Forum de Berlin, ce premier film n'en reste pas moins relativement aride.

Roland Hélié, Les Fiches du Cinéma

  

Emin ALPER


 BIOGRAPHIE


Né en 1974, Emin Alper étudie l'économie avant de faire une thèse en histoire contemporaine à l'université du Bosphore. Cinéphile depuis son adolescence, il ne poursuit pas dans ce domaine car le financement du cinéma turc dans les années 1990 rend difficile la possibilité d'y faire carrière. Il écrit toutefois des scénarios de films qui restent sans suite.

.À partir des années 2000, le ministère de la Culture turc développe un programme pour financer des films. Alper réalise deux courts-métrages : Mektup en 2005 et Rifat en 2006. Alper joue aussi dans deux courts-métrages. Il écrit et réalise son premier film Derrière la colline (Tepenin ardı) en 2012.

Celui-ci est récompensé par le Prix du meilleur premier film de la Berlinale de 2012. La même année, il obtient aussi le prix du meilleur film au Asia Pacific Screen Award. En 2015, il réalise Frenzy (Abluka). Alper est aussi enseignant à l'université technique d'Istanbul.


FILMOGRAPHIE


Réalisateur

2005 : The Letter (Mektup), court-métrage

2006 : Rifat, court-métrage

2012 : Derrière la colline (Tepenin ardı)

 

Scénariste

2005 : The Letter, court-métrage

2006 : Rifat, court-métrage

2012 : Derrière la colline

2015 : Frenzy