I am not your negro_Synopsis
I am not your negro_Propos du réalisateur

  EXTRAITS CRITIQUES


C’est un film empreint de colère mais aussi nimbé de sagesse, à la croisée de l’intime et de l’universel. La méditation d’un homme noir sur sa condition, qui, à force de lucidité, rejoint la cause de tous les opprimés. Raoul Peck, réalisateur haïtien au parcours rigoureux (Lumumba, Quelques jours en avril), l’a construit exclusivement à partir des mots de James Baldwin, écrivain noir et penseur majeur de la question raciale aux États-Unis. Il s’appuie d’abord sur un manuscrit de 1979 (Remember this house), projet de livre qui ne verra jamais le jour tissé autour de trois leaders de la lutte pour les droits civiques, Martin Luther King, Malcolm X, Medgar Evers, tous assassinés avant 40 ans. À partir de ce socle traumatique, il remonte aux sources de l’exclusion et de la violence, indissociables de l’identité américaine.

Parce que « les Blancs doivent chercher à comprendre pourquoi la figure du nègre leur était nécessaire », Baldwin déconstruit l’image du Noir dans le cinéma hollywoodien, brillante et glaçante analyse d’extraits de films qui nous renvoie, a posteriori, à notre rang de spectateur complice. Percutantes, ses interventions à la télévision exhortent — hier comme aujourd’hui — l’Amérique blanche à un douloureux examen de conscience. Votre rêve est un leurre ; votre histoire, une fiction ; votre mode de vie, le témoignage d’une « pauvreté émotionnelle abyssale », assène l’écrivain au fil d’un vertigineux entrelacement d’archives où dialoguent les luttes du passé contre la ségrégation et les flambées actuelles de violences raciales.

Lumière crue jetée sur la nation américaine, jusque dans ses structures politiques et mentales les plus profondes, ce vibrant film hommage dénonce, secoue, autant qu’il montre la voie d’une possible fraternité.

Isabelle Poitte, Télérama

 

Le porte-parole de tout un peuple

C’est l’affaire Dorothy Counts, cette jeune Noire de 15 ans qui se rend en 1957 au lycée Harry Harding, suivie par une foule de camarades blancs agressifs, qui pousse James Baldwin, expatrié en France pour échapper à la ségrégation, à retourner aux États-Unis. Il revient pour payer ses dettes”, comme il l’écrit. “Raoul Peck fait de James Baldwin un champion de l’égalité entre les hommes et le porte-parole de tout un peuple”, commente le journal communautaire africain-américain Afro.

 

Le film mêle des images d’archives des années de combats pour les droits civiques, des extraits des interventions de James Baldwin à la télévision et à l’université avec des images plus récentes du mouvement antiraciste Black Lives Matter (Les vies des Noirs comptent). À travers les écrits de Baldwin, le film décrypte le racisme anti-Noirs – notamment véhiculé par le cinéma hollywoodien des années 1930 et 1940 – et ses effets pervers.

“Quoi que vous pensiez des relations entre Blancs et Noirs ou plus exactement entre la toute-puissance blanche et ses opposants aux États-Unis, ce film vous obligera à les repenser et peut-être aussi à changer d’avis”, écrivait le New York Times en février dernier, à quelques jours de la sortie du documentaire outre-Atlantique.

 

“Des vérités qui dérangent”

Et le journal américain de poursuivre : “Il vous sera même difficile de trouver un film plus en phase avec l’instant présent, avec autant de force et de lucidité, qui met le doigt sur des vérités qui dérangent en tirant les sévères leçons des ombres du passé.”

Courrier International

 

Œuvre indispensable pour comprendre les États-Unis et être noir aux USA. Baldwin force le respect, nous ouvre les yeux et nous met en face de nos préjugés. C’est intelligent, émouvant, et surtout porte à réfléchir.

Critique de spectateur

 

Un film visuel et musical

I Am Not Your Negro utilise principalement des images d’archives à la fois publiques et privées, des extraits de classiques hollywoodiens, de documentaires, d’interviews filmées, de programmes télé populaires, de débats télévisés ou publics et des images contemporaines. Un montage kaléidoscopique, frénétique et poétique (un medley) dans un style propre à James Baldwin. Ainsi, Raoul Peck a voulu son film essentiellement visuel et musical : les images servent de ponctuation aux mots et à la musique et vice versa. "En revenant sur la traditionnelle iconographie « noire », avec ses clichés, les non-dits, les erreurs fondamentales d’interprétation voire, à certains moments, la pruderie paternaliste, nous voulons redéfinir sa signification et son impact. C’est pourquoi nous avons non seulement changé le cadrage de ces images mais leur usage traditionnel et leur   « montage » également", explique-t-il.

AlloCiné

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