A voix haute_Synopsis
A voix haute_Propos du réalisateur

EXTRAITS CRITIQUES


Dans ce qui ressemble plus à du stand-up qu’au concours d’éloquence du barreau se dessine le portrait chaleureux d’une génération et d’une France nouvelles, affirmant à voix haute et de façon éloquente son identité.

Jean Serroy, Le Dauphiné Libéré

 

Enfin un film positif dont les héros sont des jeunes de banlieue ! Avec À voix haute, la force de la parole, Stéphane de Freitas et Ladj Ly dévoilent un pan méconnu de la Seine-Saint-Denis. Ils ont suivi un groupe d’étudiants en lice pour le concours du « meilleur orateur du 93 », initié par l’association Eloquentia que le premier a créée il y a cinq ans. « Ce film donne une image qui va à contre-courant des images véhiculées habituellement sur les banlieues, précise Stéphane de Freitas. Il y a 50 000 étudiants sur un petit périmètre pour moitié à l’université de Saint-Denis et l’autre à celle de Villetaneuse. » Mu par un esprit « militant » et sa passion du cinéma, pour son premier long-métrage, le trentenaire s’est penché sur une réalité qu’il connaît bien. Les jeunes ont applaudi le film. « Ils se sont sentis respectés », raconte Stéphane de Freitas. Cet ancien basketteur professionnel avait déjà tourné des clips conceptuels. Né aux Lilas (93), d’un père garagiste et d’une mère qui aide ce dernier à faire les comptes, il a fait des études de droit et une école de commerce avant de se consacrer à son amour du 7e art.

Nathalie Simon, Le Figaroscope

 

Un documentaire bourré d’énergie, d’humour et d’espoir.

Pierre Vavasseur, Le Parisien

 

Voilà un film assez extraordinaire qui convainc autant par ses qualités de cinéma que par sa portée politico-sociale – il a été diffusé sur France 2 le 15 novembre dernier mais mérite assurément le bel écrin du grand écran.

Les deux réalisateurs se sont immergés pendant quelques semaines dans une classe d’étudiants de Seine-Saint-Denis préparant Eloquentia, un concours annuel de prise de parole. Le film se déroule selon les codes à suspense d’une saison de téléréalité, depuis les premiers cours jusqu’à la grande finale (où Leïla Bekhti, Kerry James et Edouard Baer sont venus épauler les avocats du jury). Ce principe de compétition comporte aussi son revers qui est notre seule réserve : pourquoi désigner à tout prix un ou une vainqueur(e) alors que tous les protagonistes de départ (une douzaine) sont intéressants, émouvants, marrants, cultivés, brillants ? Sans doute parce que le film gagne en tension dramaturgique ce qu’il perd légèrement en notion “égalitaire”, et puis aussi parce que le concours est ainsi fait.

Heureusement, malgré cet écrémage, les réalisateurs consacrent du temps à chacun et À voix haute est ainsi un fantastique bestiaire humain : du kakou qui s’inscrit pour rigoler à la fille voilée lettrée qui admire Victor Hugo, de celui qui a survécu à la condition provisoire de SDF à celui qui considère que son père est le Chuck Norris de la résistance au cancer, de la minette qui veut devenir avocate à la jeune fille qui a des dons de comédienne, chacune et chacun est un théâtre en soi, un bloc d’humanité avec toutes ses lumières et contradictions.

Faut-il préciser que cet échantillon de population jeune et métissé du 9-3 dégomme les clichés “cailleras” qui lui sont couramment associés ? De Freitas et Ly n’oublient pas non plus les enseignants, de l’avocat au slameur, tous charismatiques et construisant une relation forte avec leurs élèves.

Ce que montre À voix haute sans la béquille du commentaire et par les seules vertus de l’observation et du montage, c’est que la maîtrise de la parole “est une arme” comme le dit Elhadj, l’un des aspirants, un outil qui vous donne confiance en vous, vous pose dans la société, accorde votre esprit avec votre corps, votre intériorité avec l’extérieur, vous permet de faire valoir un point de vue et de dialoguer avec autrui. Et chacun ici le prouve avec son style, en douceur ou en lyrisme, avec humour ou gravité, en hésitant et en se trompant aussi, comme autant de registres de performances d’acteurs étalonnés sur du vécu.

On sort de là regonflé à bloc par tant d’intelligence, de sensibilité et de bonne volonté de part et d’autre de la caméra. Ce film devrait être projeté de force aux électeurs du FN et à leur envers en miroir, les islamistes, et remboursé par la Sécu : voilà un médicament puissant contre la maladie des préjugés et du repli identitaire.

Serge Kaganski , Les Inrocks

 

Les réalisateurs d’À voix haute se sont fixé pour programme de changer le regard des spectateurs sur la jeunesse. Pour y parvenir, ils forcent souvent le trait, recourant à des effets de montage, à une bande sonore qui fait parfois ressembler cette expérience passionnante à un épisode de la série Glee. L’efficacité du procédé est immédiate, ses effets secondaires pas négligeables.

Thomas Sotinel, Le Monde

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