Les intranquilles
Les intranquilles_Extraits critiques

SYNOPSIS


Nous, les intranquilles est un film collectif qui commence au centre Artaud, centre d’accueil psychothérapeutique. Le groupe cinéma du centre raconte la maladie, la thérapie, son rapport au monde. Après un premier geste documentaire, le film devient participatif et met en scène son élaboration en collectif.

À travers leur autoportrait, les personnages cherchent à donner une image humaine de la folie. Ils s’amusent des idées reçues pour mieux les subvertir. En s’emparant tous ensemble du projet artistique, ils démontrent par l’exemple qu’un autre monde est possible.


On juge du degré de civilisation d’une société́ a` la façon dont elle traite ses fous, par Utopia


Il y a sans doute un autre regard a` porter sur la folie, que celui d’une forte croyance collective liée a` la peur, l’ignorance, véhiculée par les médias, les politiciens mais aussi la médecine. Sans doute un regard diffèrent a` aller chercher dans des lieux peu conventionnels comme la clinique de La Borde, initiée par Jean Oury, figure de la psychothérapie institutionnelle, ou encore le centre de jour Antonin Artaud a` Reims, ou` le fondateur Patrick Chemla, militant dans le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, intègre ses patients a` cette réflexion qui les concerne en premier lieu: quel est le sort que l’on réserve aux fous dans notre société́?


Ce n’était pourtant pas l’ambition du réalisateur Nicolas Contant que de répondre a` cette question. Au départ, il était question de faire un film d’ordre politique, de trouver un collectif qui œuvre avec la vision d’une société́ non-hiérarchique et une certaine teneur intellectuelle. Si l’on peut s’étonner du choix du réalisateur sur un centre psychiatrique pour évoquer une initiative citoyenne et solidaire, c’est parce que le lieu est aussi propice a` amorcer une aventure participative dans la fabrication d’un film.


Au centre Artaud, il n’y a ni blouse blanche, ni pyjama. Les médicaments, seulement si nécessaire, ne sont qu’un des éléments de la thérapie proposée par l’équipe de Patrick Chemla. L’enjeu est ici de tisser une relation les uns avec les autres qui permette une insertion a` long terme dans la ville et dans la vie. En s’emparant tous ensemble du projet artistique, les patients démontrent alors par l’exemple qu’un autre monde est possible tout en abordant leur réalité, la maladie, les soins qui reve^tent de multiples formes: revues de presse, ateliers d’art, sorties ou simples temps de partage autour d’un café.


A` travers leur autoportrait, ils vont chercher a` donner une image humaine, sensible de la folie. Une image recréée au moyen du dispositif cinématographique qui rendra possible la transformation et la mise en lumière de cet autre, fantasmé, caché, intranquille, miroir de soi entre l'infiniment grand et l'infiniment petit.


Nous, les intranquilles réve`le alors des sensibilités d’a^mes pour devenir peu a` peu un film collectif, politique (agissant donc dans la cité) qui témoigne d’une utopie concre`te au quotidien. Celle-ci nous rappelle cette citation du psychiatre Lucien Bonnafé, «juge du degré de civilisation d’une société a` la façon dont elle traite ses fous».

L’équipe d’Utopia / Avignon

Nicolas Contant

Nicolas Contant est directeur de la photographie, formé à l’ENS Louis Lumière. Son approche du cinéma se fait par la prise de vues, en prenant le temps de l’immersion. Comme cinéaste, ses films se situent à l’articulation du politique et de l’expérimentation formelle.

Son premier documentaire Sans savoir où demain nous mènera (57min, 2010), coréalisé avec Clémence Ménard, est un road-movie portant sur le rapport entre hasard et incertitude, qui prend la forme d'un essai.


Acte de naissance (54 min, 2012) est un portrait de femmes qui ont décidé d'accoucher chez elles.


Il a aussi réalisé quelques courts métrages, notamment +96 (6 min, 2012), contribution au projet collectif 100jours2012 qui a suscité chez Nicolas de nombreuses questions sur la création collective. Ce court porte sur la société de consommation et le sort des objets en bout de chaîne.


Il travaille également comme directeur de la photographies sur des documentaires (Le Saphir de Saint Louis de José Luis Guérin (Locarno 2015), Tonnerre roulant sur Bagdad de Jean-Pierre Krief (Arte), Les âmes bossales de François Perlier, etc.) comme sur des fictions (La fille et le fleuve d'Aurélia Georges (ACID 2014), Nevers d'émilie Lamoine, etc.).


Enfin, Nicolas Contant anime un atelier de prise de vues documentaire au master pro Documentaire: écritures des Mondes Contemporains de l’Université Paris 7.


Le Groupe Cinéma du centre Artaud est d’abord constitué de ceux d’Artaud que le film initié par Nicolas Contant a intrigués. Puis, dans l’esprit des groupes Medvedkine, le Groupe Cinéma, collectif informel et changeant, rassemble des individus, camarades, collègues, («, artistes et poètes»), tous concernés par la représentation de la maladie et volontaires pour une expérience de cinéma collectif.


On y retrouve notamment Heval, Sophie, Clément, Fred, Umut, Faustine, Marieta, Matthieu, Christelle, Sébastien, Olivier, Laetitia, Monique, Marilyn, Lucie, Jean-Baptiste, Pierre, Vincent, Naïma, Jocelyne, Dominique, Valentin, David, Martial, Reine, Anifa, Jacques, Geoffrey...

Nous, les intranquilles

Extraits critiques