Pour le reconfort_Extraits critiques
Pour le reconfort

SYNOPSIS


Pascal et Pauline reviennent sur les terres de leurs parents après des années de voyage, et se retrouvent dans l’impossibilité de payer les traites du domaine. Ils se confrontent à leurs amis d’enfance qui eux, d’origine modeste, n’ont jamais quitté leur campagne. Et à Emmanuel surtout, qui veut racheter leur terrain au meilleur prix pour l’expansion de ses maisons de retraite. Entre les amitiés d’hier et les envies de demain, la guerre aura-t-elle lieu?


Tourné en quelques jours dans la campagne orléanaise avec ses camarades du Conservatoire, «scénario et sans l’aide du CNC», pour n’avoir de comptes à rendre à personne, et surtout pas aux institutions qui financent et polissent le cinéma français, le premier long métrage de l’intranquille Vincent Macaigne se veut fougueux et humble. À peine un film, mais «geste», comme se plaît à le décrire son auteur. […] Les habitués de son théâtre, plein de vacarme et de fureur juvénile, peuvent d’ailleurs ranger les boules Quies. À côté, Pour le réconfort est un film presque apaisé. Du moins en surface. Très librement adapté de La Cerisaie, de Tchekhov, il ravive avec à-propos la lutte des classes, qui n'a disparu que dans l'esprit des nantis.

De retour du Mexique et de New York, où ils ont joué les cigales, deux héritiers, frère et sœur, arpentent le domaine qu’ils envisagent de vendre à un ami d’enfance moins bien né qu’eux, devenu petit patron de BTP et ayant gardé une rancœur sociale. Il les voit comme «bourgeois qui jouent aux péquenots. Dans un paquet de pays et un paquet d’époques, ces mecs-là, on leur aurait coupé la tête».

Chez Macaigne, on dialogue peu, on s’invective, au milieu des champs, autour d’une table, dans une voiture. «putain de France, elle s’est construite sur des mecs comme moi», renchérit l’ex-prolo. «’es pauvre, tu resteras pauvre. Même si tu deviens riche, tu resteras pauvre», se défend le rentier. Voilà un film générationnel, qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses sur cette jeunesse française incapable de trouver sa place parmi les baby-boomeurs devenus papy-boomeurs triomphants. Pour tenir debout, elle peut compter sur Macaigne, rebelle sans cause et sans illusions, sinon celle de redonner un peu d’espoir.

Jérémie Couston, Télérama


Un problème d’héritage: entre racines et liberté…

«partie de ma famille est iranienne et ultra-politisée –dit V. Macaigne. Elle a beaucoup souffert pour cette raison, alors que moi, j’ai grandi en France, tranquillement; j’ai été préservé de tout ça. Du coup je me demande toujours ce que ça veut dire d’hériter, refuser d’hériter, ou devoir assumer un héritage, ce que c’est que la douleur familiale ou politique, l’injustice de l’histoire et ses affreux oublis, souvent je me suis répété pendant ce film qu’une famille heureuse, c’est une famille qui n’a pas encore hérité. À quel moment on prend ses responsabilités? À quel moment, nous pouvons nous faire voler notre vie par nos propres héritages? Comme si la bonne convenance, la bonne façon d’être ou de faire pouvait devenir nos propres tombeaux aussi... et finalement nous passerons une vie à essayer d’être libres et souvent sans jamais y parvenir vraiment. J’ai par ailleurs toujours été fasciné par le mythe biblique du fils prodigue. L’idée que le frère qui a fui, qui a dilapidé la fortune familiale, qui s’est souillé aux quatre coins du monde, est préféré par le père à celui qui est resté à la maison, qui a travaillé, qui a suivi les consignes du père. C’est une idée très immorale au fond. Mais nous sommes tous les enfants de Caïn finalement...».

Vincent Macaigne pour UFO Distribution

Vincent MACAIGNE

En 1999 il entre au Conservatoire supérieur d’art dramatique de Paris où il suit notamment les cours de Joël Jouanneau, Catherine Marnas, Claude Buchwald et Muriel Mayette.

Il monte sa première pièce Requiem 3, en 2007 et la reprend au théâtre des Bouffes du Nord en 2011. C'est avec la création de Idiot! en 2009, librement inspiré de L’Idiot de Dostoïevski, produite par la MC2 de Grenoble et le théâtre national de Chaillot, qu'il accède à une certaine notoriété.

Au théâtre, il crée l’événement au festival d’Avignon 2011 avec une adaptation d'Hamlet intitulée Au moins j’aurai laissé un beau cadavre.

Il passe à la réalisation la même année avec Ce qu’il restera de nous qui obtient le Grand Prix au festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand en 2012. Le film sort sur les écrans le 29 février 2012.


Il est, la même année, artiste en résidence à la Ménagerie de Verre à Paris. Dans le cadre du festival Étrange Cargo, il y présente un spectacle intitulé En manque, écrit à partir de Manque de Sarah Kane. En 2015, il réalise Dom Juan et Sganarelle (Locarno, compétition 2016), diffusé sur Arte.


Au cinéma, il fait partie avec Guillaume Brac, Justine Triet, Yann Gonzalez, Djinn Carrenard, Thomas Salvador ou encore Antonin Peretjatko d'une jeune génération de cinéastes français, mise en avant par les Cahiers du cinéma en avril 2013 et révélée au grand public lors du festival de Cannes 2013.


Cette même année, Vincent Macaigne est à l’affiche de plusieurs films du jeune cinéma d’auteur français; le journal britannique The Observer lui consacre à cette occasion un article qui le présente comme «nouveau Gérard Depardieu», et une figure de proue du renouveau du cinéma.


En tant qu’acteur, Vincent Macaigne est aussi un trait d’union entre les cinéastes de cette génération.


Pour le réconfort est son premier long métrage.

  

Extraits critiques

Vincent Macaigne, né le 19 octobre 1978 à Paris, est acteur, metteur en scène de théâtre, et réalisateur français.

Pour le réconfort