Tharlo : Le berger Thibétain_Extraits critiques
Tharlo : Le berger Thibétain

SYNOPSIS


Tharlo, la quarantaine, a une formidable mémoire qui lui permet de réciter « Le petit livre rouge » de Mao d’une traite sans reprendre son souffle. Il vit sereinement dans les montagnes tibétaines, entouré de centaines de moutons. Sa vie va brusquement basculer quand il doit se rendre à la ville afin de faire une photo d’identité nécessaire à l’établissement de sa première carte d’identité. Le photographe l’envoie chez une jeune et jolie coiffeuse qui, immédiatement, s’intéresse à lui et à sa queue de cheval. Mais est-elle vraiment sérieuse quand elle lui propose de s’enfuir ensemble pour Lhassa ou Beijing ? Toutes ses pensées désormais vont à cette jolie citadine et aux voyages vers le bonheur et les nouvelles découvertes qui les attendent...



Au Tibet, une nouvelle loi de la République Populaire de Chine contraint un berger à effectuer des démarches pour obtenir une carte d’identité. Afin de se faire photographier, il se rend notamment dans un salon de coiffure où il tombe sous le charme d’une jolie jeune femme… Sa quête donne lieu à une série de tableaux en noir et blanc: autant de plans au cordeau que le héros semble avoir du mal à habiter, tout comme il peine à trouver sa place dans un pays lui-même en pleine crise d’identité…

Télérama, Pierre-Julien Marest


On peut voir le film comme un document ethnographique, une sottie sur la méchanceté des femmes, ou une parabole sur la nocivité de la civilisation, mais difficile de ne pas admirer la beauté de la mise en scène de Pema Tseden, qui a tiré le sujet du film de son recueil de nouvelles, "Neige" (éditions Picquier)

Le Nouvel Observateur, François Forestier

Né en 1969, dans l’ancienne province tibétaine de l’Amdo, Pema Tseden (en tibétain: པད་མ་ཚེ་བརྟན། ou Wanma Tsaidan) est issu d'un milieu de pasteurs nomades semi-sédentaires. Comme nombre de Tibétains nés pendant la Révolution Culturelle et éduqués en tibétain pendant l’embellie des années 1980, il est doté d’un double capital culturel et linguistique tibétain-chinois.

À partir de 1991, il publie des articles sur la littérature et l’art tibétain dans diverses revues. Sa première nouvelle paraît en 1994.Un recueil de nouvelles intitulé Neige sera publié en janvier, 2013 traduit par Françoise Robin (l’ouvrage comprend Tharlo).

 

En 2002, Pema Tseden réussit le concours d’entrée à l’Académie du Film de Pékin, faisant de lui le premier tibétain à intégrer la section Réalisation. Son film de fin d’études, un court métrage intitulé Pâturages (2004) est couronné par de nombreux prix, tant en Chine qu’à l’étranger.

 

C’est le début de sa carrière de réalisateur. Ainsi reçoit-il le prestigieux prix Coq d’or pour le meilleur premier film avec son premier long métrage Le Silence des pierres sacrées (2005), où il évoque le risque de disparition progressive de la culture tibétaine face à la modernisation du pays. Après viendront Sur la route (2009) et Le vieux Chien en 2011.

 

Le 40e Festival international du film de La Rochelle de 2012 lui rend hommage, festival auquel il participe. Il reçoit en 2016 le Cyclo d’or et le prix INALCO du Festival international des cinémas d’Asie de Vesoul pour son film Tharlo.

Il « fait aujourd’hui figure », selon la journaliste Brigitte Duzan, « de premier réalisateur tibétain en Chine et précurseur de ce qui pourrait être un futur cinéma tibétain ».

Pema TSEDEN

 à propos de « Neige » :

Le cinéaste et romancier Pema Tseden a choisi de faire connaître l’identité tibétaine, loin des oripeaux folkloriques dont les dirigeants chinois autant que les Occidentaux l’ont affublée. Maniant la plume avec autant de bonheur que la caméra, il livre sept nouvelles écrites entre 1994 et 2011, bijoux d’humour et de poésie, qui déconstruisent les dogmes chinois (formidable berger récitant d’une seule traite « Servir le peuple » de Mao Zedong devant des bureaucrates médusés), mais aussi les croyances tibétaines (irrésistibles découvertes autour de la réincarnation d’un ami d’enfance) ou les mythes occidentaux (ineffable bobo américain dans la steppe).

Le Monde diplomatique, Martine Bulard

EXTRAITS CRITIQUES

THARLO

Le berger Tibétain