On l'appelait Roda_Extraits critiques
On l'appelait Roda

SYNOPSIS


Qu’ont en commun des artistes devenus mondialement connus, emportant la langue française sur des tempos et des rythmes allant du rock à la musique médiévale en passant par le mambo ou des mélodies entêtantes sur lesquelles nous dansons toujours ? Julien Clerc, Claude François, Pascal Obispo, Sophie Marceau, Johnny Hallyday, Juliette Gréco, Vanessa Paradis, Barbara, Mort Schuman, Julio Iglesias, France Gall, Angelo Branduardi, Alain Chamfort, Françoise Hardy, Christophe, Catherine Lara, Louis Bertignac… ou encore Roger Waters ! Qu’ont-ils donc en commun ? Une plume qui écrivait pour chacun d’eux : celle d’Étienne Roda-Gil. Le documentaire rend hommage à la créativité de ce « poète industriel » comme il aimait à se nommer et à l’incroyable visionnaire et témoin de son temps grâce aux entretiens menés par Charlotte Silvera, brutalement interrompus par la disparition de Roda-Gil le 28 mai 2004. 


Étienne Roda-Gil, surtout connu pour sa collaboration avec Julien Clerc, a aussi écrit de nombreuses chansons pour d’autres artistes dont Mort Shuman et Catherine Lara. Le secret de son succès réside dans la musicalité de ses textes et dans leur caractère surréaliste.

Frédérick Blais, auteurs et compositeurs de la chanson francophone.com

 

« Les chansons aident à vivre, d’autres aident à mourir. C’est beaucoup plus dur de reconnaître les chansons qui aident à vivre… » : plein cadre, face à la caméra de Charlotte Silvera, le parolier libertaire à l’abondante chevelure blanche, passe en revue ses centaines de créations, 750 selon un dernier décompte, dans le documentaire On l’appelait Roda. Celui qu’on qualifiait d’« écrivain au pays du Top 50 » laisse dans le patrimoine de la variété française des titres populaires aussi connus que « La Californie », « Utile », « Ce n’est rien », « This Melody », pour Julien Clerc, « Le Lac majeur » pour Mort Schuman, « Joe Le taxi », pour Vanessa Paradis, « Alexandrie, Alexandra » et « Magnolias for ever » pour Claude François. (…) Grand prix de la chanson de la Sacem, Prix Vincent Scotto, « Roda » est décrit dans le film comme un génie impétueux, écorché et mystérieux.

AFP

Charlotte Silvera

Auteure, réalisatrice et scénariste française, Charlotte Silvera commence sa carrière dans le documentaire vidéo avec sa caméra. Elle réalise des documentaires de 1974 à 1983 avant de tourner en 1984 Louise... l’insoumise, un premier long métrage qui a bénéficié d’un accueil critique favorable et a été primé dans plusieurs festivals. Puis elle s’attaque à la détention des femmes de droit commun dans Prisonnières.

Extraits critiques

De nos jours, on se demande encore si les sciences ont un sexe : Charlotte Silvera y répondait déjà en réalisant C’est la tangente que je préfère : dans le terreau du quart-monde du Nord de la France, a poussé une adolescente surdouée en maths qui monnaye tous ses talents.

 

Avec Les filles, personne s’en méfie, Charlotte Silvera illustre une dérive dans Paris, comme l’a décrite Étienne Roda Gil dans la chanson du film. En 2011, Charlotte Silvera signe un huis clos oppressant Escalade dans la veine hitchcockienne : des adolescents sans morale ni scrupules kidnappent leur proviseur.

 

Récompenses et distinctions :

Prix Georges-Sadoul 1984 pour Louise... l’insoumise ; Prix d’interprétation au Festival de Moscou 1985 pour Louise... l’insoumise

Prix Georges de Beauregard - Découvertes 88 pour Prisonnières

Prix du Meilleur espoir européen féminin au Festival de Genève 1997 pour C’est la tangente que je préfère 

  

On l'appelait Roda

Étienne Roda-Gil, c’est d’abord un corps. Un physique de vieux lion hirsute, vêtu d’un perfecto en cuir. Une cigarette toujours au bord des lèvres. Puis un esprit. Raffiné et rebelle, calme et tempétueux, d’une sensibilité que l’on pressent à vif. Tout chez cet homme respire le vécu, l’authenticité. « Roda » était une plume de l’ombre qui a mis ses lumières sur d’autres.(…) Le dandy-roc(k) Roda avait son rond de serviette à la très chic Closerie des Lilas, brasserie mondaine parisienne. C’est là que Charlotte Silvera, la réalisatrice de ce portrait volontairement empathique, lui donne rendez-vous. (…) Pour le reste, Charlotte Silvera filme cet ami dans son bureau, la rue, des bistrots plus anonymes... De ce complice, elle ne cherche pas à dresser un portrait linéaire et chronologique. Le style est vagabond. C’est Roda qui donne le tempo des confidences. Il parle de tout et de lui, de ses chansons, de ses amours, de la vie... Tous ces entretiens qui composent On l’appelait Roda datent de quelques mois avant sa mort. On remerciera au passage la réalisatrice de ne pas nous abreuver de témoignages people et forcément hagiographiques.

Thomas Baurez, Première