JINPA
JINPA_Extraits critiques

SYNOPSIS


Sur une route solitaire traversant les vastes plaines dénudées du Tibet, un camionneur qui avait écrasé un mouton par accident prend un jeune homme en stop. Au cours de la conversation qui s’engage entre eux, le chauffeur remarque que son nouvel ami a un poignard en argent attaché à la jambe et apprend que cet homme se prépare à tuer quelqu’un qui lui a fait du tort à un moment donné de sa vie. À l’instant où il dépose l’auto-stoppeur à un embranchement, le camionneur ne se doute aucunement que les brefs moments qu’ils ont partagés vont tout changer pour l’un comme pour l’autre et que leurs destins sont désormais imbriqués à jamais. 


Si je te raconte mon rêve, tu pourras l’oublier ;

si j’agis selon mon rêve, sans doute t’en souviendras-tu ;

mais si je te fais participer, mon rêve devient aussi ton rêve.

Proverbe tibétain

  

« C’est un film sur l’éveil. Une fois éveillés, nous pouvons choisir notre route vers l’avenir. »

Pema Tseden

 

J’ai tué un mouton est l’histoire d’un conducteur de camion qui heurte un jour, sur une route déserte, un mouton surgi on ne sait d’où et le tue. Accablé de remords, il passe le reste du récit à tenter d’assurer la rédemption de son âme en facilitant la réincarnation du mouton.

Brigitte Duzan, Chinesemovies.com.fr

 

Le 25ème Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul a soufflé les bougies de cet anniversaire symbolique avec la surprise de la révélation de son palmarès : le Cyclo d’Or a été attribué au film Jinpa du réalisateur Pema Tseden. Durant l’histoire du FICA de Vesoul, c’est en fait la première fois qu’un cinéaste reçoit pour la seconde fois la plus haute récompense : Pema Tseden avait déjà reçu un Cyclo d’Or en 2016 pour son film Tharlo, sorti en salles en janvier 2018. (…). Leur point commun est l’utilisation de certains très longs plans fixes. Ici le chauffeur d’un camion sur une route déserte prend en stop un homme mystérieux qui dans un prochain village à l’intention de retrouver quelqu’un pour le tuer et se venger...

Kristofy, Le Blog d’Ecran noir


  

Pema TSEDEN

Pema Tseden a d’abord signé ses films Wanma Caidan (玛才旦), transcription phonétique de son nom en chinois. Le changement de nom n’a rien d’anecdotique, c’est une affirmation identitaire. Il a été le premier réalisateur tibétain en Chine, formé à l’Institut du cinéma de Pékin, et précurseur de ce qui est maintenant un cinéma tibétain en plein essor, sous son égide.

  

Né en 1969, Pema Tseden est originaire du village de Thrika, dans la préfecture tibétaine autonome de Hainan, à l’est de la province chinoise du Qinghai (Amdo). Les Tibétains de cette région ont une forte identité culturelle et parlent un dialecte qui est l’un des principaux de la langue tibétaine. Pema Tseden est imprégné de cette culture. Fils de nomades, il est le seul de trois enfants à avoir poursuivi ses études, en mandarin. Il est diplômé de l’Institut des Nationalités du nord-ouest, à Lanzhou (Gansu), et a fait des études bilingues tibétain-chinois. À partir de 1991, il a été interprète et a publié des articles sur la littérature et l’art tibétains dans diverses revues. Il a, en même temps, commencé à écrire des nouvelles, dont Tharlo, qui figure dans un recueil intitulé Neiges ; traduit par Françoise Robin, il sera publié en 2013.

Se sentant limité dans son expression et son public par la seule écriture, il passe au cinéma pour mieux témoigner de l’art et de la culture de son peuple. En 2002, il réussit le concours d’entrée à l’Institut du cinéma de Pékin, faisant de lui le premier Tibétain à intégrer la section de réalisation. Son film de fin d’études, Grassland (Pâturages) marque le début de sa carrière de réalisateur et a été couronné par de nombreux prix, tant en Chine qu’à l’étranger ; Le silence des pierres sacrées, primé en Chine même, porte pour la première fois au cinéma un film sur le Tibet, réalisé par un Tibétain et joué par des Tibétains dans leur langue. Viendront ensuite Sur la route (2009) et Le vieux chien (2011). Tharlo marque un tournant dans la cinématographie de Pema Tseden : c’est le premier film qu’il réalise en adaptant l’une de ses nouvelles ; c’est aussi un tournant dans son cinéma (film en noir et blanc, interprété par des acteurs connus localement au Qinghai). Il est récompensé par un 1er Cyclo d’or en 2016.

Jinpa a obtenu le Prix du meilleur scénario à l’issue de la 75ème Biennale de Venise. En février 2019, le film a décroché trois prix au 25ème festival de Vesoul : 2éme Cyclo d’or, prix de la critique et prix de l’INALCO.

 

D’après Brigitte Duzan, Chinesemovies.com.fr 

JINPA, un conte Tibétain

Extraits critiques