First Cow_Extraits Critiques
First Cow

KELLY  REICHARDT









Elle entre à l’école du musée des beaux-arts à Boston, Massachusetts, s’installe à New York (1988) et entre dans le milieu du cinéma (1989) en tant que directrice artistique pour L’Incroyable vérité, de Hal Hartley, dans lequel elle tient un petit rôle. En 1991, elle est dans l'équipe technique de Poison, de Todd Haynes. Elle enseigne parallèlement le cinéma à New York au Bard College.

En 1994, elle réalise son premier long-métrage, River of Grass, en toute illégalité et avec la police de Miami à ses trousses. Tourné en dix-neuf jours, il est cité comme l'un des meilleurs films de 1995 par le New York Daily News, le Boston Globe et le San Francisco Guardian. Le film est nominé au festival de Sundance.


Scénariste, elle choisit et travaille elle-même toutes les sujets de ses films. Elle réalise deux court-métrages, Ode (1999) et Then A Year (2001) et adapte Old Joy (2006) avec l'écrivain américain Jonathan Raymond, Elle finance le film grâce à un héritage et découvre l'Oregon, où se tiendra dès lors l'action de ses prochains films. Old Joy remporte le prix du film indépendant au Los Angeles Film Critics Awards, et est le premier long-métrage américain récompensé au festival du film de Rotterdam. Depuis ce film, elle monte systématiquement elle-même toutes ses réalisations.

Elle continue de travailler à partir des nouvelles de Raymond dans l’optique d’un cinéma inspiré des cinéastes des années 70 et indépendant, tant financièrement qu’artistiquement. Wendy et Lucy (2008) est récompensé à Cannes dans la catégorie Un Certain Regard et l'interprète principale, Michelle Williams, y reçoit deux récompenses. Après des courts-métrages, notamment Travis (2009), elle réalise l'anti western La Dernière Piste (2011), sélectionné à la Mostra de Venise.

Night Moves (2013) reçoit le grand prix du jury à Deauville. Réunissant un trio d'exception, ce thriller dramatique permet au public de découvrir deux inédits de la réalisatrice en France: River of Grass, qui n'a jamais été distribué chez nous, et le moyen métrage Ode. En 2016, Certaines Femmes suit quatre femmes faisant face aux challenges de leur vie dans une petite ville du Montana.


En 2019, Kelly Reichardt est choisie pour intégrer le jury du Festival de Cannes présidé par Alejandro González Iñarritu.


Deux ans plus tard sort son septième long-métrage, First Cow, adapté du roman The Half-Life de Jonathan Raymond.


D’après Allociné

Kelly REICHARDT


Née en 1964 à Miami de deux parents policiers, sa mère à la brigade des stupéfiants, son père à l’identification criminelle, Kelly Reichardt s’intéresse tout d’abord à la photographie, pour "faire bouger ces images" selon ses termes. Elle se sert de l'appareil photo paternel, ce même appareil qui lui sert quotidiennement à photographier des cadavres.

Le film s’attache essentiellement à l’amitié entre King-Lu et Cookie, qui se rencontrent en pleine forêt, alors que le second accompagne une bande de trappeurs s’apprêtant à vendre leurs peaux. Comprenant que King-Lu est en cavale, Cookie – dont la discrétion et l’allure méfiante le distinguent des autres – lui offre refuge. Ils se retrouvent par la suite aux abords du Royal West Pacific Trading Post, comptoir animé et pouilleux, où se pressent de nombreux Américains rêvant d’opportunités pour s’enrichir. La chance semble sourire aux deux hommes, lorsqu'ils aperçoivent une créature inattendue: une vache, dont on dit qu'elle est la toute première dans la région. Elle donne à Cookie et King-Lu l'idée de se lancer dans une entreprise risquée, à mi-chemin entre une activité honnête et une totale escroquerie. Tandis qu'ils gagnent de plus en plus d'argent, les deux acolytes devront décider s'ils poursuivent leur commerce douteux ou s'il est temps d'y mettre un terme et de prendre la fuite.


First Cow s’ouvre par une citation, attribuée au poète William Blake – «’oiseau a son nid, l’araignée sa toile, et l’homme l’amitié» –, également placée en exergue du roman The Half-Life (2004) de Jon Raymond dont s'inspire le film. La notion d'amitié comme phénomène s'imposant naturellement – espace mental où les humains se sentent chez eux – nourrit First Cow de sa force émotionnelle. Avec Cookie et King-Lu, Kelly Reichardt a trouvé deux personnages qui incarnent la loyauté et le dévouement, thèmes qui irriguent son cinéma depuis son premier long métrage, River of grass (1994), tragicomédie autour de deux amants en cavale.


Subtile étude de caractère, First Cow porte un regard nuancé et critique sur le capitalisme américain, en s’attachant à la mécanique impitoyable de l’offre et de la demande et en proposant une réflexion sur le fameux esprit d’entreprise. La caméra de Christopher Blauvelt reste près du sol, indiquant qu’il s’agit d’une parabole sur de piètres entrepreneurs, et prive le spectateur du Scope, traditionnellement associé au western. Car il s’agit ici de mettre l’accent sur l’intime, pas sur le spectaculaire et le mythe. Comme aucune autre cinéaste de sa génération, Kelly Reichardt signe des films dont la simplicité est trompeuse et l’ampleur mystérieuse. En un sens, leur envergure vient de l’intérieur.


Chloé Lorenzi, Dossier de Presse


Au début du XIXe siècle, sur les terres encore sauvages de l’Oregon, Cookie Figowitz, un humble cuisinier, se lie d’amitié avec King-Lu, un immigrant d’origine chinoise. Rêvant tous deux d’une vie meilleure, ils montent un modeste commerce de beignets qui ne tarde pas à faire fureur auprès des pionniers de l’Ouest, en proie au mal du pays. Le succès de leur recette tient à un ingrédient secret: le lait qu’ils tirent clandestinement chaque nuit de la première vache introduite en Amérique, propriété exclusive d’un notable des environs.

SYNOPSIS

Extraits critiques

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