First Cow_Synopsis
First Cow_Propos du réalisateur

EXTRAITS CRITIQUES

First Cow, le dernier film de l’Américaine Kelly Reichardt, situé au temps masculin et vindicatif des chercheurs d’or et des mythes fondateurs, trace la voie d’un rapport différent à l’histoire des états-Unis, loin du monumental, de l’édifiant, de l’univoque. Le format presque carré de l’image 4/3, déjà adopté par la réalisatrice pour son anti-western La Dernière Piste, renforce ce sentiment d’un film-portrait plutôt que fresque. First Cow est taillé non à la mesure du paysage (le format scope des westerns classiques) mais de la relation que l’homme peut entretenir avec son milieu de vie, et qui est nécessairement plus modeste.

Voyage immobile dans l’Oregon automnal du XIXème siècle, le film revisite en douceur et en détail les mythes fondateurs conquérants de son pays. Un nouveau sommet pour une cinéaste farouchement indépendante.

Laura Tuillier, Libération

First Cow est sans aucun doute le plus exquis poème de Kelly Reichardt. Un western gourmet et singulier dont l'envergure provient de la dimension intime. Une ode a' l'amitié́ comme remède a' l'individualisme forcené́, filmée comme une estampe japonaise, invitation a' ralentir le rythme et a' savourer. D'ores et déjà' un classique inoubliable.

Karelle Fitoussi, Paris Match

First Cow embrasse un périmètre restreint, une clairière non loin d’un village dont on ne verra que les maigres fondations. De ce territoire à peine civilisé, doit naître un nouveau monde. Cookie et King Lu sont des compagnons de fortune. L’un a le savoir-faire, l’autre, de la suite dans les idées. Ils se lancent dans le commerce de petits beignets fabriqués avec le lait de la première - et seule - vache du coin. Toutes les nuits, les deux hommes, volent le lait du ruminant docile à l’insu de son riche propriétaire qui s’avère être, le jour venu, leur meilleur client. Cette économie de bout de ficelles dessine les fondements absurdes d’un pays qui s’apprête pourtant à être le phare du monde. Magnifique.

D’après Thomas Baurez, Première

La réelle singularité du film provient de la faculté unique de Reichardt à inscrire ces personnages et leurs aventures dans la nature sauvage. Même les reconstitutions d’habitats humains ont des qualités organiques. Elles coïncident avec l’aspect sensoriel du film, qui fait de l’humanité un épiphénomène au sein du grand Tout... On assiste dans First Cow à une évanescence progressive qui va gagner ces deux amis perdus dont seule une promeneuse retrouvera les traces, deux siècles plus tard. Vision réaliste à la fois quotidienne et monotone de l’existence précaire de ces pauvres pionniers, la fable minimaliste de Reichardt pose un regard sensible sur la fragilité des hommes.

D’après Vincent Ostria, L’Humanité

Comment ne pas admirer le sens de l’économie de Reichardt, son extraordinaire acuité? à rebours des vastes transhumances du western classique, il ne lui aura suffi que d’un bovin pour capter une bascule historique majeure.

Raphaël Nieuwjaer, Cahiers du Cinéma


La cinéaste a fait de ce récit minimaliste un film grandiose par la beauté de sa mise en images, semblables à des tableaux de grand maître, et l’intelligence de son propos qui dessine en creux la naissance du capitalisme et de ses futures dérives.

Thierry Chèze, Ouest France

Un éclat brut de la production indépendante, tel qu’on n’en avait pas vu depuis John Cassavetes.

Jacques Mandelbaum, Le Monde

Synopsis

Propos de la réalisatrice