01-02_De l'autre côté de l'espoir_synopsis
01-04_De l'autre côté de l'espoir_Propos du réalisateur

Son art du dépouillement n’a jamais semblé aussi utile. Dans un monde qui se raconte de plus en plus comme une série télé dramatique et bavarde, Kaurismäki va à l’essentiel. Des plans comptés, des dialogues choisis. «?», c’est le premier mot qu’on entend dans L’Autre côté de l’espoir: parti d’Alep, en Syrie, et arrivé à Helsinki caché dans un tas de charbon, sur un cargo, Khaled cherche des douches. Du savon d’abord. Avant d’essayer de reconstruire sa vie.

[.] L’Autre côté de l’espoir est un film plus juvénile que ses précédents, en même temps qu'il est très réfléchi, engageant sa vision du monde aujourd'hui. C'est le film de tous les partages. Entre la sombre réalité et la légèreté qui permet d'y survivre. Entre les souvenirs et le changement. Entre Khaled et Wikström. Un Syrien et un Finlandais qui, avec leurs cheveux gominés, ont belle allure. Leur héroïsme, c'est l'humanisme.

Télérama, Frédéric Strauss.

Le cinéaste finlandais choisit une nouvelle fois d’aborder la question des migrants fuyant la guerre pour chercher asile en Europe. Mais il le fait à sa manière, inimitable. Kaurismäki préfère raconter une histoire humaine avec poésie et tendresse, plutôt que d’illustrer un sujet d’actualité. Aki Kaurismäki est un grand styliste attentif au moindre détail, qui soigne les cadres et les couleurs de ses films.

Arte, Olivier Père

Aki Kaurismaki, au sommet de son art, renoue avec ce comique désespéré qui fait de lui le digne héritier de Charlie Chaplin.

L’Autre côté de l’espoir suit Khaled, un jeune réfugié syrien qui a dû fuir son pays au début de la guerre et s’est retrouvé par hasard en Finlande. Il raconte son histoire comme on réciterait une liste de courses: il a perdu tout ce qu’il avait et tente de retrouver sa sœur dont il a été séparé lors d’un contrôle à une frontière. La femme qui l’écoute est tout aussi impassible que lui.C’est la règle pour qui veut pénétrer le cinéma de Kaurismäki: il faut tout ravaler, ne rien laisser paraître.

C’est ce qu’explique un ami réfugié irakien à Khaled: il l’invite à essayer de sourire pour s’intégrer, car, ici, on expulse ceux qui sont tristes. Sauf que les personnages kaurismäkiens sont tout simplement trop épuisés pour avoir la force d’exprimer quoi que ce soit: le réel les a, semble-t-il, dépouillés aussi de cette capacité-là.

Le Monde, Murielle Joudet

Avec Aki Kaurismäki, tout est pareil et rien n’est jamais semblable. Ce qui est pareil, c’est la trame de ses films. Elle est immanquablement tissée de burlesque, d’absurde, de comédie et de drame. Quoiqu’on regarde de ce cinéaste, il est impossible de ne pas avoir la gorge nouée et de ne pas rire aussi, parfois d’ailleurs en même temps. Depuis Chaplin, personne ne sait parler, comme ce créateur, de la grandeur et de la petitesse de l’homme. [...] Ce qui est beau aussi, c’est sa façon de filmer, simple, efficace. Il faut dire que ses histoires sont tellement «ématiques» qu’elles n’ont pas besoin d’être soutenues par des mouvements intempestifs de caméra ou des montages spectaculaires.

Culture-tops, Dominique Poncet

Récit de chemins qui se croisent, apologie d’un optimisme rare: L’Autre côté de l’espoir dit beaucoup dans son mutisme exalté. Kaurismäki continue à jouer de l'ellipse jusqu'à en faire un élément constitutif de son film, un système filmique qui préfère l'humour et le loufoque au pathos. Ce faisant, il entérine un parti pris qui irrigue toute son œuvre. Embellir le désespoir derrière des récits faussement statiques, à la théâtralité héritée de Fassbinder, qui portent en eux toute la lumière d'un regard apaisé. C'est, encore une fois, la grande réussite de Kaurismäki.

aVoir-aLire.com, d'après RomainDubois

  

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