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02-04-Alam le drapeau_Entretien avec le réalisateur

Alam est, au fil de ses péripéties, un très bon film sur l'émergence de la conscience militante dans un contexte d'oppression, et pas seulement une charmante comédie aux accents politiques. Firas Khoury se situe à sa manière dans ce grand mouvement de la jeunesse palestinienne depuis quelques années, qui n'accepte plus les lâchetés, les abandons et les duperies de ses parents et grands-parents. Cette jeunesse veut se réapproprier une histoire occultée, refuse de se considérer partie prenante d'un pays qui a pour règle l’apartheid, cherche au-delà des contraintes de la séparation politique, juridique et territoriale à construire des ponts entre celles et ceux des frontières de1948, de Cisjordanie et de Gaza.

ORIENT XX1, Jean Stern

Premier long métrage du cinéaste, Alam  montre avec une remarquable intelligence les doutes d’une jeune génération en quête d’avenir et d’émancipation, dans une société marquée par le patriarcat.

L'Humanité, Pierre Barbancey

Le film éparpille a` bas bruit et avec intelligence les signes des grands combats dans le quotidien serré de cette poignée de gamins qu’on ne quitte jamais, et dont les actions sont toujours a` la lisière de l’héroïsme et du potache, pour concentrer dans un final très réussi toute la cruauté́ et la violence de leur situation.

Cahiers du Cinéma, Lucile Commeaux

  

Alam est un film politique qui emprunte à la comédie. Les cinq lycéens ont tout de pieds nickelés dans leur mission, aussi touchants dans leurs intentions que maladroits dans leurs actions. Les plus résolus peuvent flancher lors du passage à l'acte. Ils portent sur leurs épaules le poids de l'Histoire mais ils continuent d'être avant tout des adolescents dont les élans se cognent au monde des adultes et aux codes de la société. La résistance filmée par Firas Khoury a un visage humain

Jeune Afrique, Mabrouck Rachedi

  

Dans cette ville où la vente de falafels domine, où les cours scolaires sont bouleversés pour convenir au régime, la population palestinienne souffre de cette existence remplie de contraintes, forcée d’adopter ce mode de cohabitation qui ne leur convient guère. Décrocher un drapeau, le remplacer par celui de la Palestine devient une mission peu anodine signifiant autant l’amour d’une région qu’une forme d’insoumission face à un environnement régi par les lois d’Israël. Firas Khoury le prouve fortement, tellement ses protagonistes rejettent toute idée de se fondre dans ce type de société, de s’assimiler à d’autres coutumes ou traditions, et de voir toute une histoire détruite par la création de l’État israélien en 1948.

 L’ensemble de l’œuvre, sous son aspect militant, raconte ce qu’est avoir vingt ans dans une zone géographique minée par les années de luttes, nous explique comment un schéma de survie se construit pour affronter le quotidien, filme des jeunes tiraillés entre modernité et souvenirs d’un passé chaotique, revendiquant vaillamment une solide identité. Ce que dit Firas Khoury dans ce film se change effectivement en revendication, dans un État où brandir un drapeau crée répression et arrestations, où les droits semblent réduits à néant. Alam comporte un message identitaire stipulant cette forte appartenance, dénonçant un pouvoir autoritaire qui réprime toute manifestation ou autre événement et condamne le simple fait d’arborer fièrement un drapeau. Il évoque aussi cette permanente interrogation sur la question palestinienne qui revient régulièrement dans l’actualité comme une problématique majeure de l’époque contemporaine.

Movierama, Sylvain Jaufry

Firas Khoury capte les aspirations d’une jeunesse moderne, de manière très naturelle, entre logiques de groupes, glandouille, envie de drogues douces, moyens peu orthodoxes de se faire un peu d’argent (les passages les plus drôles du film...), désir d’indépendance des parents... Levant un coin de voile sur la disparition de villages palestiniens et leur purification en 1948, notamment au travers d’un moment de confrontation intense avec des “touristes” venus admirer le poumon vert créé sur leurs ruines, Alam résonne comme un appel à l'éveil politique, que la dernière scène autour d'un olivier en flammes vient encore renforcer symboliquement. Et il livre au passage une jolie réflexion sur la valeur et le rapport au drapeau, que l'on peut aussi bien hisser que brûler, symbole de libération mais aussi de soumission.

Abus de ciné, Olivier Bachelard

Synopsis

Propos du réalisateur

EXTRAITS CRITIQUES