03-02-Un corps sous la lave_synopsis
03-04-Un corps sous la lave_Propos du réalisateur

Appartenant moins au film d’aventures qu’au travail d’archive, Un Corps sous la lave glisse les images d’autres productions dans une intrigue dont on peine à y voir clair. Le produit hybride nous perd avec ses personnages et tient parfois plus de l’œuvre projetée sur les murs des musées. Malgré son sujet rare et sa courte durée (presque expéditive), ce voyage conceptuel nous échappe sans nous donner les moyens d’y participer.

Première, Bastien Assié


Le travail photographique sur les paysages (mer, roche volcanique, terre) mérite d’être salué. Mais l’ensemble reste obscur, trop crypté pour convaincre. Faute d’incarnation et de sensations, on reste comme sur le seuil de cette traversée qui vise l’hallucination façon Werner Herzog, sans y parvenir tout à fait.

Télérama, Jacques Morice

Il ne faut pas attendre d’Un corps sous la lave une aventure palpitante au service d'une course-poursuite de prisonniers échappés du navire de Christophe Colomb par leurs ravisseurs, mais une lente et belle réflexion sur le temps qui passe, la reconstruction hasardeuse d'êtres humains et le temps du deuil. Plus contemplatif qu'animé, ce premier film à deux voix en langue galicienne semble tout droit sorti de l'imagination d'un certain Bergman.

AVoir-aLire.com, Laurent Cambon

Filmé à Tenerife et Orense en langue galicienne, Un corps sous la lave est un film d'une puissance tellurique qui rend visible tous ces êtres marginaux pris dans le tourbillon de l'Histoire. Avec ce film doté d'une superbe photographie mettant en valeur des paysages aussi majestueux que ténébreux, les réalisateurs ont souhaité s'appuyer également sur des documents d'archives ainsi que sur ses images du film Alba de América (1951) de Juan de Orduña, une superproduction de l'époque franquiste qui magnifiait la figure du découvreur.

quetalparis.com, La Culture Latine dans tous ses états

Le duo de plasticiens Helena Girón et Samuel M. Delgado préfèrent une poésie brute et énigmatique aux réponses toutes faites. Le résultat est parfois frustrant d’aridité, mais il se dégage néanmoins de l’ensemble une atmosphère remarquable de triste menace, comme la prescience de la fin d’un monde sur le point d’être englouti par la mort, la colonisation, l’oubli. D’une beauté exigeante et parfois cryptique, Un corps sous la lave rappelle le travail d’autres cinéastes radicaux espagnols tels Lois Patiño (Red Moon Tide) ou Eloy Enciso (Longa Noite).

Le Polyesther, Gregory Coutaut


Il y a une sorte de tremblement qui est doux dans ce film, comme une vibration ardente mais calme ou l’écho assourdi d’une révolte lointaine. Film d’époque mais visant à l’intemporel, qui aurait pu être en costumes s’il ne cherchait la nudité, Un corps sous la lave de Helena Girón et Samuel M. Delgado enchevêtre ou parallélise deux pans, deux blocs de récits, radicalement réduits à la succession fulgurante d’une série de quelques visions.

Libération, Luc Chessel

Un corps sous la lave est moins une fiction articulée qu'un projet esthétique. En effet, les réalisateurs, Samuel M. Delgado et Helena Giron, dont c'est le premier long-métrage, sont d'abord des plasticiens et expérimentateurs qui hantent les espaces muséaux où ils présentent des expositions et installations en sus de leurs travaux filmés.

Ici l’emploi de la pellicule argentique en super 16 mm, préféré à la vidéo, accentue et appuie l’aspect pictural – dominante plus rouge des couleurs, densité fourmillante de l’image – du film, dont le récit, assez succinct, tourne autour de l’évasion de trois hommes de l’escadre de Christophe Colomb stationnée à quelques encablures d’une île des Canaries.

L’Humanité, Vincent Ostria

Synopsis

Propos du réalisateur

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