Amour_de_jeunesse_Extraits critiques
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Amour_de_jeunesse

 SYNOPSIS

 

Camille a 15 ans, Sullivan 19. Ils s’aiment d’un amour passionnel, mais à la fin de l’été, Sullivan s'en va. Quelques mois plus tard, il cesse d'écrire à Camille. Au printemps, elle fait une tentative de suicide.
Quatre ans plus tard, Camille se consacre à ses études d'architecture. Elle fait la connaissance d’un architecte reconnu, Lorenz, dont elle tombe amoureuse. Ils forment un couple solide. C’est à ce moment qu’elle recroise le chemin de Sullivan….

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REGARDS DE FEMMES (suite)

Collaboratrice aux Cahiers du cinéma de 2003 à 2005, Mia Hansen-Love, dans le numéro de septembre 2012 de la revue, consacré aux films de femmes,  nous donne ici son analyse.

« Nous, les femmes ». (Extraits)

« … Le monde, au cinéma , se divise de plus en plus souvent en tranches sociologiqu

es ou en communautés. Par exemple, celle des femmes et celle des hommes, séparés par un abîme infranchissable.

Cette vision binaire m’a toujours semblé dépourvue d’intérêt et de vérité. Elle a comme horizon le repli sur soi, et un univers dont l’affirmation identitaire et l’orientation sexuelle sont l’alpha et l’oméga.

Je pense faire un film aussi bien à propos d’un homme que d’une femme et ce sera  toujours avant tout un personnage, un être humain. Je crois dans l’élan vers autrui, le désir de l’autre comme étant au cœur de la fiction, et je crois tout autant à la solitude fondamentale de chaque être ; deux raisons pour lesquelles j’essaie de me tenir hors d’un rapport au monde déterminé par une forme de communautarisme qui nie les deux à la fois.

A mon sens, le vrai clivage est là. Non pas entre le cinéma des hommes et celui des femmes, mais entre les valeurs que les films véhiculent. Valeurs esthétiques, morales, humaines qui se révèlent dans l’écriture et les partis pris d’un film, et qui, lorsque celui-ci est réalisé par une femme, sont parfois reléguées loin derrière l’intérêt pour ce qui n’est pas propre au film, ce qui est le plus identifiable, mais ne se substitue pas à une véritable éthique - son aspect féminin.

Qu’est-ce qu’une vision féminine du monde ? Qu’est-ce qu’une vision du monde ? Entre ces deux questions, je préfère me poser la seconde : c’est avec elle que j’ai l’impression d’ouvrir une fenêtre, de respirer et d’avancer dans mon travail de cinéaste. »

Née en 1981, Mia Hansen-Love fait ses premiers pas au cinéma dans Fin août, début septembre de Oliver Assayas (1999), dans lequel elle interprète Véra. Un an plus tard, la jeune femme apparaît dans Les Destinées sentimentales, toujours sous la direction du même réalisateur, devenu depuis son compagnon. Elle y joue le rôle d'Aline, entourée de grands noms du cinéma français tels que Charles Berling, Emmanuelle Béart ou Isabelle Huppert. Encouragée par cette grande expérience, la jeune Mia intègre en 2001 le Conservatoire d'art dramatique du 10e arrondissement de Paris. Elle le quitte finalement deux ans plus tard pour écrire dans les Cahiers du cinéma, avec lesquels elle collabore jusqu'en 2005.

Parallèlement à sa carrière d'actrice, Mia Hansen-Love réalise quelques courts métrages comme Après mûre réflexion en 2003, sélectionné au Festival international du film de Locarno et au Festival Côté Court de Saint-Denis. Un joli succès qui lui permet de se faire repérer par Humbert Balsan. Le producteur décide en effet de financer son premier film. Après son suicide en 2005, le projet est repris par David Thion et Philippe Martin des films Pelléas. Mia Hansen-Love bénéficie aussi du soutien d'Elisabeth Depardieu et de la Fondation Gan. Le résultat : un premier long métrage, Tout est pardonné, sorti en 2007. Inspiré d'une histoire vraie, il dresse le portrait d'une famille ordinaire dont le père toxicomane - joué par Paul Blain - provoque le départ de sa fille et de sa femme, qu'il retrouve onze ans plus tard. Le film est présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2007 et reçoit le Prix Louis-Delluc de la première œuvre.

Deux ans plus tard, la jeune cinéaste est de retour sur la Croisette dans la section Un Certain Regard. Elle y présente son deuxième long, Le Père de mes enfants, un hommage à Humbert Balsan. En 2011, Mia Hansen-Love revient avec Un amour de jeunesse, présenté au festival de Locarno (Suisse). Au centre de l'histoire : Sullivan et Camille, deux adolescents éperdument amoureux l'un de l'autre brutalement séparés par le destin.

Source : Evene.com

MIA HANSEN-LØVE


« Ce qui me touche en tant que spectatrice ou cinéaste c’est avant tout de ressentir la réalité de la vie. »

Un amour de jeunesse