Le Bannissement extraits critiques

EXTRAITS CRITIQUES

SYNOPSIS

 

Un homme, sa femme et leurs deux enfants, quittent une cité industrielle pour la campagne d'où est originaire le mari et s'installent dans la vieille maison du père de celui-ci. En contraste avec la ville, ils redécouvrent la Nature, envoûtante. Et dans ces contrées splendides mais isolées, la violence éclate sans se faire entendre

 

J’ai une seule patrie : le cinéma

« On m’a fait remarquer récemment que je me mets en retrait de la culture russe. J’ai entendu des bêtises du genre, qu’en fait, je n’étais pas un réalisateur russe, que j’étais ingrat envers la patrie qui m’a choyé. Enfin j’ai formulé une réponse que je trouve appropriée ici : pour moi, je n’ai qu’une patrie : le cinéma.

Cette patrie est ce que je vois sur les écrans : il y a des personnes que je préfère éviter, d’autres qui deviennent de fidèles amis. Je ne considère pas le cinéma sous un angle géographique. »

Andreï Zviaguintsev (entretien paru dans gazeta.ru)

Le créateur ne doit pas se soumettre

« La fin du film ne fait pas l’unanimité au point que le comité de sélection du festival de Cannes m’a demandé d’enlever la scène finale (celle où les femmes chantent), demande présenté sous le format d’un bon conseil, manière droite et correcte, mais quand même, surtout qu’il y avait une certaine insistance ! Le producteur, qui a tous les pouvoirs en Russie, était impressionné et a hésité. Il était pour suivre le conseil des gens compétents. Je lui ai dit que j’étais contre, et l’ai persuadé de la garder. Arrivé à Cannes, il m’a dit que soit j’avais un fort caractère, soit j’avais peut être raison. Il ne savait pas mais il a confirmé qu’on la conservait. Je pense que j’aurais du mal à changer  quelque chose dans le film, sauf si c’est moi qui pense qu’il le faut vraiment. Mais le créateur ne doit pas se soumettre aux recommandations des autres. »

Entretien (dossier de presse)

ANDREÏ ZVIAGUINTSEV

« La lourde tâche du cinéaste, du créateur en général, consiste à essayer de rendre visible l’invisible »

Andreï Zviaguintsev est né le 6 février 1964 à Novossibirsk. Il termine ses études d’acteur en 1984 à l’institut de théâtre de Novossibirsk (atelier de Lev Belov), puis monte à Moscou et est diplômé, en 1990, du célèbre institut moscovite de théâtre GITIS (atelier d’Evgueni Lazarev).

Il travaille comme acteur dans deux projets théâtraux indépendants : en 1993 dans La Marelle de Julio Cortazar (le rôle de l’auteur) et, en 1997, dans Un mois à la campagne d’Ivan Tourgueniev (le rôle de Beliaev).

 De 1992 à 2000, il interprète des rôles secondaires dans des séries télé (Goriatchev et les autres en 1992-1994, Faisons connaissance en 1999, Kamenskaïa en 2000), ainsi que dans des films de cinéma (Le Chaton en 1996 et Chirli-Myrli en 1999).

En 2000, Andreï Zviaguintsev passe à la mise en scène en réalisant trois courtes nouvelles (Boussido, Obscure, le Choix) dans le cadre d’une série de la chaîne REN-TV intitulée La Chambre noire.


En 2003, il réalise son premier film de cinéma, Le Retour qui crée l’événement, étant invité aux festivals de Toronto, Montréal et Locarno et sélectionné en compétition au festival de Venise. C’est là que ce 1er film (qui était le 1er pour une grande partie de l’équipe de tournage) remporte le Lion d’or, ainsi que le Lion du meilleur 1er film assorti de la mention suivante : « Un film très subtil sur l’amour, la perte et le passage à l’âge adulte ».
Après Le Bannissement, son 2ème long-métrage, il réalise  Elena, sorti en salles le 7 mars 2012. Le film présenté à Cannes  reçoit  une ovation de la part des spectateurs et  obtient le Prix spécial du jury dans la sélection Un Certain regard.