Le Bannissement Propos réalisateur
Le Bannissement Synopsis

PROPOS DU REALISATEUR

EXTRAITS CRITIQUES

 

« Applaudi dix minutes par le public à l'issue de la présentation du Bannissement en compétition officielle, Andreï Zviaguintsev a d'ores et déjà montré que la réussite du Retour n'était pas qu'un heureux hasard. Le cinéaste, 43 ans, signe à nouveau une oeuvre sublime. D'une maîtrise formelle époustouflante, d'une grande profondeur de questionnement, ce film, ample par sa durée (2 h 30) et son propos, a tout à coup élevé le niveau du festival en même temps que son public.

Le Bannissement est d'abord un choc visuel. Comment évoquer ce nouveau long métrage sans célébrer la force de ses images magnifiquement composées, de ses déplacements de caméras aussi précis que subtils, de ses choix de paysages et de décors mus par un principe de sobriété absolue, de ses lumières juste assez irréelles ? »


La-Croix.com (05/07/2007)

 

« Dans une vieille et grande maison perdue, une famille tente de profiter encore de quelques moments de bonheur avant qu'il ne soit trop tard. Cette catastrophe annoncée, c'est bien le problème du film. De la messe musicale aux silences très bavards, tout ici suinte une solennité empesée. Les acteurs - surtout Konstantin Lavronenko, Prix pour le moins intempestif d'interprétation masculine à Cannes - ne desserrent pas les dents, font une gueule d'enterrement. Peu de regards et de respirations qui ne soient synonymes d'absolu. Epure rime ici avec enflure - même l'intérieur de la similidatcha rappelle les photos d'un magazine de déco. »

Jacques Morice (Télérama)

« Hyperboles, métaphores ou ellipses, toutes les figures de la rhétorique cinématographique sont développées ici à l’envi. Cet académisme n’est pourtant qu’illusoire, car un flash-back assez tardif dans le récit (presque aux trois quarts) va faire basculer la vérité du film et nous obliger  à le relire et à le repenser avec un point de vue décalé, faisant émerger de cette rupture narrative une nouvelle strate de ce savant fatum. En effet, cette histoire de bannissement faisant exploser notre savante vision et voler en éclats les codes savamment élaborés qui balisent la mise en scène. Notre maturité et nos humanités cinéphiles sont comme moquées, éreintées, donnant au Bannissement une dimension ironique dont il semblait a priori tout à fait dépourvu, renvoyant peut être par là même au titre de la nouvelle de William Saroyan écrivain américain 1908/1981) dont est tiré le film : Matière à rire. »

Vincent  Thabourey (Positif N° 564 : février 2008)

« Tout comme Lumière silencieuse de Carlos Reygadas, Le Bannissement se situe du côté du cinéma contemplatif et mystique, doublé d’une grande recherche esthétique à chaque plan, comme si l’enjeu du film, au-delà de la simple anecdote dramatique, était à la recherche d’une étincelle de spiritualité que seul  le dispositif cinématographique pourrait être en mesure d’évoquer. C’est donc à une nouveau à une nouvelle forme d’expérience qu’invite Andreï Zviaguintsev qui signe son deuxième film après Le Retour il y a déjà plus de quatre ans. Son optique est cependant particulière et différente de celle du cinéaste mexicain, à qui on est bien obligé de le rapprocher dans un premier temps tant leurs démarches peuvent paraître similaires : une ligne narrative épurée, un petit groupe isolé, un lieu hors de l’espace-temps traditionnel (dans le cas présent, toutes les références géographiques sont soigneusement effacées)… La fin ouverte, évocation explicite du thème de l’éternel retour dans son sens le plus mythique, permet de plus non seulement d’éviter un discours trop moralisant, mais surtout de faire accéder le film à une véritable sérénité. »

Laurent Aknin (L’Avant-scène cinéma)

« Dans l’appartement citadin du couple, les êtres humains dialoguent, se font face ; la caméra arrondit les angles, et les arrière-plans, plus profonds, moins secs, mettent en scène un bonheur sans doute illusoire mais réel. Le principal décor est cependant cette campagne vierge d’urbanité : dans son retour à la nature, à l’enfance, à l’origine, Alex (interprété par Konstantin Lavronenko, prix d’interprétation à Cannes pour le rôle) redevient l’homme à la violence explosive. … Le Bannissement est l’exemple parfait du film contemplatif : il ne contient presque aucun dialogue et toute la tension dramatique est contenue dans le montage, la progression des hommes dans le paysage. Alex plonge dans l’incompréhension et retrouve sa bestialité naturelle tandis que Vera, déracinée pour le meilleur et pour le pire, fait la paix avec elle-même dans le lieu étranger. »


Ariane Beauvillard : critikat.com

SYNOPSIS