Le Bannissement extraits critiques

EXTRAITS CRITIQUES

Propos du réalisateur

«Le Bannissement, c’est simplement nous tous qui sommes bannis. C’est l’état dans lequel nous sommes tous» A. Z.

« Pour moi le spectateur est coauteur qui vient s'asseoir dans la salle. Si le spectateur sent quelque chose, si le film est entré en lui ou elle, c'est-à-dire que toutes les idées du film étaient déjà dans sa tête. Autrement dit, si le film ne vous touche pas, ce n'est pas votre film. Mais s'il vous touche, c'est-à-dire que tout est dans ta tête. Raconter de quoi il s'agit, n'a pas de sens. Si quelqu'un ne comprend pas de quoi parle le film, toutes mes explications ne feront que dévaloriser ce message et sont inutiles. Tout est déjà dit. Tout est dans le film. Il y a une phrase que j'aime bien: «nous regardons des films, mais les films nous regardent aussi».


Entretien radiophonique : La voix de la Russie

« Le cinéma commercial peut nous donner des possibilités très larges, mais dont je n’use pas. Il offre un langage universel que nombre de cinéastes utilisent, un langage fondé sur beaucoup de paroles, d’action, de mouvement, tout cela en vain. Le cinéma tombe alors dans le remue-ménage, quelque chose de trop ordinaire. Et le langage que j’essaie d’élaborer (ce n’est qu’une tentative pour l’instant) me permet de rendre l’invisible visible, l’imperceptible perceptible. Ce n’est pas moi qui ai inventé cela. La tragédie grecque est fondée là-dessus. »

Positif (février 2008)

L’essentiel dans ce film, c’est l’idée qu’un homme et une femme, pour se retrouver eux-mêmes, s’échappent dans la nature pour être plus vrais. Le scénario s’inspire d’une nouvelle de William Saroyan (Matière à rire) et cet élément n’est pas une idée personnelle. La société implique de jouer un rôle pour les êtres humains. Quitter la ville est une façon de faire tomber les masques. »

Entretien (Excessif.com)

 

« Il y a une croyance selon laquelle le deuxième film est toujours un échec, comme une sorte de baisse d’énergie. Mais il suffit de se mettre à travailler pour que tous ces

signaux et ces peurs reculent. Le syndrome du deuxième film est un mythe et il faut s’en débarrasser. La seule chose qui puisse te rendre justice est ce que tu fais, c’est-à-dire le film. C’est très exactement pour cette raison que le film est un but – et non le moyen de prouver quelque chose. »

 

 

« Je pense que chacun interprétera le film à sa manière, et c’est bien son droit. Je me souviens d’un commentaire d’une scène du Retour : « Un Russe ! Qui rentre chez lui après douze ans et qui boit du vin ! Pas de la vodka ! Je n’y crois pas ! » Ce regard est le résultat d’une interprétation directe, sans détours. La vodka relève de la vérité du quotidien ; le vin, d’une vérité d’une signification différente, une signification mythologique. Il en va de même ici. D’aucuns ont vu dans la scène finale avec les paysannes dans le champ le sens suivant : la Russie survivra à tout, surmontera tout. Cela me semble bizarre car la Russie n’existe pas dans ce film. En revanche existe le mythe de l’éternel retour, celui du cycle de la vie, du cycle naturel et chrétien. En nous focalisant sur des opinions particulières, nous nous assimilons à ces études pratiquées sur les groupes-tests. Il faut rester fidèle au film et non à des opinions entendues. C’est comme dans la vie : même un sage on peut ne pas l’écouter. On doit agir de toute façon en accord avec soi-même. Pour changer le film, je dois sentir cette nécessité de l’intérieur. »

 

« D’une manière générale, j’estime que les procédés techniques doivent être réduits au minimum dans un film. »

Entretien (Dossier de presse)