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«Quand on a traversé un génocide, je crois que l’on n’en sort jamais complètement. On reste exposé à un terrible sentiment, enraciné au fond de la conscience, et toujours prêt à prendre le dessus. On sait que le mal existe. On voudrait être un homme ordinaire, avoir le cœur léger. Mais l’âme reste irradiée pour le restant de cette vie. Irradiée par l’indicible horreur de la négation de l’humain.»

Rithy Panh

« Je suis un  arpenteur de mémoires »

Rithy Panh, réalisateur, acteur, directeur de la photographie et scénariste, est né en 1964 à Phnom Penh (Cambodge). Le plus jeune d'une famille de neuf enfants, il a  onze ans quand les khmers rouges rentrent dans Phnom Penh  Envoyé dans les camps de travaux forcés, il parvint à s’enfuir et rejoint le camp de réfugiés de Mairut en Thaïlande et arrive en France en 1980. En 1985, il intègre l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques (IDHEC) à Paris. Son diplôme en poche, il tourne Site 2

RITHY PANH

En 1989, il retourne au Cambodge pour son premier documentaire, "Site 2", consacré aux camps de réfugiés où 180 000 cambodgiens, rescapés du génocide, survivaient. Là, il rencontre une mère, Yim Om, qui lui parle de sa douleur de survivante, de sa solitude et de son attachement à la rizière qu'elle a dû abandonner. La femme et la rizière seront les deux constantes de son œuvre. Chacun de ses films sera un hommage à la femme cambodgienne qui «vécu des choses terribles»  mais qui est aussi «de vie et d'espoir»

A travers ses fictions et documentaires, Rithy Panh tente de reconstruire la mémoire de son pays que le génocide a détruite. Pour cet arpenteur de la mémoire comme il se définit, le cinéma pourrait permettre aux cambodgiens de se «éapproprier leur identité et leurs racines.» C’est dans ce but, que Rithy Panh  a initié la création d’un "Centre de Ressources Audiovisuelles du Cambodge", le centre Bophana, inauguré en décembre 2006 et qui permettra au public cambodgien de consulter les archives collectées sur le Cambodge aux formats vidéo, audio ou photographique.


Filmographie :


1989 : Site 2 (documentaire)

1990 : Souleymane Cissé (documentaire)

1991 : Cambodge entre guerre et paix (documentaire)

1994 : les Gens de la rizière (Neak sre) (Long métrage fiction)

1995 : Cambodge, la famille Tan (documentaire)

1996 : Bophana, une tragédie cambodgienne (documentaire)

1999 : La prothèse in «ères sur un massacre :10 films contre 100 millions de mines» (court métrage)

1998 : Van Chan, une danseuse cambodgienne (documentaire)

1998 : Un Soir après la guerre  (long métrage fiction)

1999 : La Terre des âmes errantes (documentaire)

2000 : Quand la barque se brise, que la jonque s'entrouvre (TV)

2003 : Les Gens d'Angkor (documentaire)

2004 : S21, la machine de mort khmère rouge (documentaire)

2005 : Les Artistes du théâtre brûlé (documentaire)

2007 : Le Papier ne peut pas envelopper la braise (documentaire)

2007 : Un Barrage contre le Pacifique (film en préparation, d'après le roman de Marguerite Duras.)

«Depuis mon premier film, je ne cesse de remonter la piste qui mène au cœur de la même question qui a bouleversé mon existence et surtout celle de mon pays : pourquoi ?»

Rithy Panh

«Je ne fais pas de mémoire illustrée. Pour moi, il ne s’agit pas de fabriquer des mirages. Le cinéma documentaire est l’écriture que j’ai choisie pour témoigner. Je ne conçois pas mes films documentaires comme des oeuvres artistiques sur cette horrible chose qu’est le génocide. Je me sens comme un arpenteur de mémoires et non comme un fabriquant d’images.»

Rithy Panh

Cambodge

Les gens de la rizière

Un soir après la guerre