Tous au Larzac_Propos du réalisateur
Tous au Larzac_synopsis

PROPOS DU REALISATEUR

SYNOPSIS

EXTRAITS CRITIQUES

  

« Le cinéaste Christian Rouaud est revenu, tant d'années après, sur cette terre de résistance, pour interroger le passé à sa manière. Comme dans Les Lip, l'imagination au pouvoir, en 2007, son excellent documentaire sur une autre lutte de la même époque, il bâtit son film sur les témoignages des « anciens ». Leurs visages se succèdent, face caméra. A priori austère, cette forme se révèle passionnante : le montage, serré, vif, suit la chronologie des événements et les souvenirs se répondent du tac au tac pour former une véritable et palpitante épopée sociale. » Cécile Mury (Télérama : 23/11/2011)

 

« ...Le second élément déterminant de la réussite du film est le talent de Christian Rouaud, d'abord pour faire parler ces gens, mais plus encore pour transformer au montage cette parole collective en un art du récit d'une fluidité et d'une tension captivantes.

Il démontre à ce titre la même qualité que dans son film précédent, Les Lip, l'imagination au pouvoir (2007), également consacré à une lutte exemplaire des années 1970. La joyeuse intelligence de ces deux films consiste à montrer en quoi consiste cette exemplarité. » Jacques Mandelbauim (Le Monde : 22/11/2011)

« On aurait tort de n’accorder au niveau film de Christian Rouaud qu’un regard distrait. Evoquer son dispositif méthodique, efficace alternance de de témoignages filmés, d’archives éclairantes et de somptueux plans de campagne, ,ne suffit pas  à rendre compte de ce documentaire hawksien dont l’apparente transparence formelle, transcendée par un montage affûté de Fabrice Rouaud (complice habituel de Bertrand Bonello), est l’écrin d’une œuvre inspirée. Car, à l’opposé des slogans qui fleurissent pendant la lutte des paysans du Larzac contre l’État entre 1971 et 1981, le cinéaste ne se contente pas de ‘faire labour » et préfère, de toute évidence, évoquer des enjeux guerriers qui n’empruntent que partiellement les voies de la nostalgie militante et de la reconstitution archéologique. Bien que fin connaisseur des milieux qu’il évoque, Rouaud creuse plutôt le sillon de son beau film sur les Lip (Les Lip, l’imagination au pouvoir, 2007) dont Tous au Larzac s’affiche comme l’indispensable complément. Au regard de son pendant ouvrier, la chronique des luttes et des utopies paysannes prend alors une ampleur insoupçonnée. Le film se met au diapason de cet élan d’indignation dont le spectateur comprend très vite, en dépit de l’absence de tout didactisme, qu’il pourrait bien redevenir un modèle. »

Thierry Méranger ( Les Cahiers du cinéma : N° 672 :  novembre 2011) 

« Pour raconter ce grand feuilleton politique des années 1970, Christian Rouaud reprend exactement le même dispositif qu’il avait utilisé avec bonheur pour les Lip : un montage fluide d’images d’archives et d’entretiens in situ avec les grands témoins…. Les paysans et leurs complices racontent donc une histoire collective, qui devient sous nos yeux un film choral (les uns commencent une phrase, d’autres la terminent…), et les spectateurs de suivre ces aventures comme si c’était un film d’action à rebondissements. Plus encore que pour les Lip, Rouaud filme les protagonistes dans les mêmes décors que ceux que l’on aperçoit dans le film d’archives. On comprend alors leur attachement à cette terre étonnante, à ce paysage remarquable. Enfin, le réalisateur a demandé de nouveau à son fils Fabrice d’assurer un montage compréhensible pour les générations postérieures à cette page d’histoire. »

M. B. (L’Annuel du cinéma 2012)

« En pleine indignation générale et globalisée, voilà un film qui met du baume au cœur. Un documentaire enthousiaste, tout sauf naïf, qui fleure bon les archives et la France de Valéry Giscard d’Estaing. Durant deux heures, Rouaud déroule consciencieusement la chronologie de la lutte, sans omettre aucune étape. Le Larzac, ce n’est pas qu’un paysage magnifique couvert de cultures et de troupeaux, c’est aussi un terrain militaire où s’exerce l’armée… Les protagonistes de l’histoire - le couple Burguière, Marizette Tarlier, Léon Maillé, José Bové et bien d’autres - défilent devant la caméra de Christian Rouaud, nous communiquant un peu du souffle qui les tint en haleine durant une décennie. Le réalisateur entrelace archives et témoignages vivants de ces acteurs involontaires, transformant ainsi son film en chronique haletante. Avec ses images léchées d’une nature belle et sauvage, il nous emmène courir sur le Larzac d’aujourd’hui. Le blé verdoyant ondule sous le vent, on devine, derrière les pierres sèches des fermes et des bergeries, un foyer, une chaleur, de même que l’on sent, derrière cette terre, l’amour inconsidéré que lui portent des générations d’hommes pour lesquels partir a un goût d’exil improbable. »

Laure  Noualhat (Libération : 23/11/2011)

« Anarchistes, « maos », hippies, objecteurs de conscience et « gauchos » de toutes obédiences rejoignirent la lutte, se mêlant aux paysans du cru, pour la plupart catholiques pratiquants aux valeurs plutôt conservatrices, et à ces « pionniers » qui, portés par le contexte politique de l’époque, avaient fait le choix du retour à la terre. Drôle d’équipage pour une incroyable aventure humaine, que Christian Rouaud restitue ici à juste distance. Son humour et sa finesse n’ont pas échappé au Festival du film d’histoire de Pessac, dans la Gironde, où il a reçu trois récompenses, dont le prix du jury officiel et celui du public. ARNAUD SCHWARTZ (La Croix : 22/11/2011)