Le_lys_brise_3

David Ward GRIFFITH

(1875-1948)

«Fais tes films à ta manière. Mets-y ta marque. Prends une position et tiens-la. Tu te feras des ennemis mais tu feras de bons films.»

Extraits Critiques

Synopsis


Trois personnages s'affrontent dans le sordide décor de Whitechapel, un triste faubourg londonien: Battling Burrows, un champion de boxe, ivrogne et brutal, sa fille Lucy, pauvre fleur délicate au visage vieilli par les larmes, qu'il martyrise ignoblement, un jeune chinois, ChengHuan, timide et idéaliste, qui tient boutique d'antiquités dans le quartier.

Un jour la jeune fille, à bout de forces, va chercher refuge auprès du Chinois : celui-ci la transporte sur un luxueux lit de repos aménagé dans son arrière-boutique, parmi les fleurs et l'encens. Mais son père vient la reprendre et la torture à mort. Cheng-Huan arrive trop tard : il abat la brute d'une balle et emporte Lucy, mourante, dans ses bras. Après l'avoir embaumée pieusement, il se plonge la lame d'un poignard dans le cœur.

Elizabeth  Ramos Gonçalves

 

Après sa création en 2006, d’une musique d’accompagnement pour Le Mécano de la Général de Buster Keaton et en 2007 pour le Nosferatu de Murnau, Elisabeth s’est coltinée cette fois à cet autre monument du cinéma muet qu’est Le Lys brisé de Griffith.. Comme les fois précédentes, elle accompagnera au piano la projection de ce film.

Elle est élève  à l’Institut International Supérieur de Chant Lyrique ainsi qu’au Conservatoire National de Région de Rueil Malmaison, en formation musicale, direction de chœur, harmonie au piano, musique de chambre et analyse, matière où elle a reçu en 2009 la première mention à l’unanimité du jury.. Elle a créé le Centre Indépendant de la Voix où elle enseigne le chant lyrique et travaille comme rééducatrice de la voix en collaboration avec l’hôpital Foch.  Elle est également chef de chœur de deux ensembles parisiens : le chœur Melpomène et le chœur Accords Mutuels.

Elle collabore depuis peu avec le Centre d’Art Lyrique de la Méditerranée en tant que soliste. Récemment, elle a été entendue dans des extraits du Couronnement de Poppée de Monterverdi et dans l’opéra Carmen de Bizet au Théâtre des Variétés avec l’orchestre symphonique Ad lib sous la direction de Laurent Goosaert.  

« Né  d’un père qui fut officier sudiste  pendant la guerre de Sécession, il débute au théâtre et pendant une dizaine d’années se produit sur les planches à San Francisco, New York, Los Angelès. Devenu l’un des collaborateurs de l’American Mutoscope  and Biograph Company, il participe à la production  de plusieurs films de courts métrages soit comme auteur, soit comme acteur. En 6 ans, de 1908 à 1914 Griffith tourne plus de 450 films de courts métrages, passant de la comédie burlesque au western, de la parabole sociale à la reconstitution historique. Il s’attache à l’éclairage, à la profondeur de champ et au gros plan. Et instaure la technique du montage parallèle et de la montée du suspense. En 1915, dans Naissance d’une nation,  il décrit la guerre de Sécession, l’assassinat d’Abraham Lincoln et la naissance du Ku Klux Klan. Le film est tout à la fois un triomphe commercial -  plus de 850 000  personnes verront le film à New York - et le premier chef d’œuvre épique du cinéma américain. Accusé par certains de partialité envers les Etats du Sud, et même de racisme, Griffith répond en mettant en scène Intolérance (1916) qui évoque  dans une histoire réaliste et contemporaine, la vie du Christ, le massacre de la Saint Barthélemy et la chute de Babylone. Le film ne remporte pas le succès escompté par Griffith. Dans Les Cœurs du monde (1918), il décrit les horreurs de la guerre, puis abandonne les fresques spectaculaires au profit d’œuvres intimistes, parmi lesquelles Le Lys brisé (1919) et Le Pauvre amour (1919). Il retrouve dans ces paraboles sociales ou amoureuses la tendresse et la simplicité de ses courts métrages.

 Auteur consacré, Griffith participe en 1919 avec Charlie Chaplin, Mary Pickford et Douglas Faibanks à la fondation de United Artists Corporation. Mais ses difficultés financières s’accroissent et il se sent de plus en plus isolé à Hollywood...

Le premier film parlant de Griffith, La Révolte des esclaves et une très belle évocation de la vie d’Abraham Lincoln, mais un échec financier. En 1931, il tourne son dernier film, The Struggle, l’histoire d’un alcoolique. Le film ne bénéficie que d’une distribution confidentielle. Il meurt en 1948, oublié par Hollywood.

Source : Patrick Brion : Dictionnaire du cinéma (Larousse)