Lola_Extraits_critiques

EXTRAITS CRITIQUES

 SYNOPSIS


A Manille, deux femmes âgées se trouvent confrontées à un drame commun : Lola Sepa vient de perdre son petit-fils, tué d'un coup de couteau par un voleur de téléphone portable ; Lola Puring est la grand-mère de Mateo, le jeune assassin, en attente du procès...
















 Le cinéma philippin d’aujourd’hui

Après les deux vagues de l’âge d’or du cinéma philippin dans les années 50 et 70, celui-ci se trouve aujourd’hui battu en brèche par l’invasion des produits made in Hollywood et la chute vertigineuse des productions nationales annuelles passant de 200 à une cinquantaine. L’émergence de jeunes réalisateurs, tels que Lav Diaz, John Torres, Raya Martin, Jim Libiran, Auraeus Calo Solito permet d’espérer à un renouveau du cinéma philippin, sous réserve que leurs films, souvent tenus à l’écart des écrans commerciaux aux Philippines,  puissent trouver des distributeurs et être montrés, et pas seulement dans les festivals.

Brillante Mendoza, par ses films d’une grande originalité, s’est imposé sur le plan international comme l’une des figures majeures de ce renouveau du cinéma philippin.

Adepte du « cinéma vérité », il renoue ainsi avec celui qui en fut l’un des pères fondateurs dans les années 70, le cinéaste Lino Brocka avec notamment Insiang (1976), Jaguar (1979), Bona (1980).

Leurs films ont souvent une dimension documentaire, notamment dans la description des réalités socio-économiques des Philippines, films tournés en numérique, dans l’urgence, caméra à l’épaule, en décors naturels, avec des budgets dérisoires.

Brillante Mendoza













«Je ne vois pas un film comme un objet de perfection technique, pour moi c’est une affaire d’émotions et de transmission d’émotions. Ce que je veux, c’est qu’il y ait cet aspect documentaire réaliste »,

 

Né le 30 juillet 1960 à San Fernando aux Philippines, Brillante Mendoza étudie la publicité à l’université de Santo Tomas à Manille, puis entame une carrière de décorateur pour le cinéma, la télévision, le théâtre et la publicité. Il devient ensuite l’une des figures marquantes de la publicité philippine.

En 2005, il fonde sa société de production indépendante et réalise son premier long métrage Masahista, (Le Masseur) traitant de l’homosexualité. Léopard d’Or au Festival de Locarno). Dès ce premier film, Brillante Mendoza impose un style original que confirmeront ses œuvres postérieures : budget réduit, tournage et montage rapides (3 à 5 semaines), prises de vues caméra à l’épaule, utilisation de la pellicule ou de la vidéo numérique, approche documentaire.

Ses films suivants seront tous primés dans les festivals internationaux. Son deuxième long métrage, Kaleldo, brosse le portrait d’une famille philippine après une éruption volcanique. En 2006 il tourne Manoro, un film documentaire sur un enseignant d’une école primaire et sur les éléctions présidentielles.

John John (2007) le premier de ses films à être distribué en France, raconte une journée dans la vie de Thelma, une nourrice, habitante d’un bidonville de Manille. Elle doit remettre John John qu’elle élève depuis trois ans à un couple d’américains.  Tirador, (Slingshot) (2007), entièrement tourné caméra numérique à l’épaule dans les rues de Manille, décrit la vie d’une troupe de petits voleurs (tiradors) sur fond de campagnes électorales où les politiciens achètent les voix des habitants du bidonville.

 
Serbis (2008), coproduction entre les Philippines et la France est la chronique quasi documentaire du quotidien des occupants d’un cinéma diffusant des films pornographiques. Ce film marque le grand retour du cinéma philippin en compétition au Festival de Cannes en 2008 après plus de vingt ans d’absence.

En 2009 avec Kinatay, film choc, ultra violent, inspiré d’une histoire vraie sur les gangs de Manille, il remporte le prix de la mise en scène au Festival de Cannes.

En 2011, Brillante Mendoza tourne Otages (Captured), inspiré d’une prise d’otages aux Philippines en 2001, avec Isabelle Huppert dans le rôle d’une missionnaire qui se retrouve liée à une prise d’otages étrangers par le groupe terroriste d’Abou Sayyaf.