Love_3
A SWEDISH LOVE STORY_synopsis

PROPOS DU REALISATEUR

SYNOPSIS

EXTRAITS CRITIQUES

 

      « Tourné en 1969, ce qui lui donne à la fois un côté désuet et un indéfinissable charme, malgré un sujet éternel (la première romance), A Swedish Love Story est le premier long métrage de Roy Andersson (qui avait alors 26 ans).  Il obtint un phénoménal succès critique et public, notamment dans les pays scandinaves, puis le grand Prix du festival international de Berlin rendit célèbre son réalisateur.  Bergman lui-même salua son talent et sa maturité. Pourtant, son style est aux antipodes  des canons alors en vigueur : sa touche est très poétique, ses étranges personnages secondaires incarnent des figures de l’enfer (ici le père  à la fois dépressif et destructeur) ou de la mélancolie (la tante passive/agressive). Ce côté décalé, dont il était conscient, l’incita à produire ses propres films et pour se faire, il entama une carrière de réalisateur publicitaire. »

Natthalie Zimra (L’Annuel du cinéma 2010)

 

      « On a rarement vu un tel effet de réalisme, une telle coïncidence émotionnelle entre les personnages et la situation dramatique. Le désir, la honte, l’innocence, parfois la souffrance, se concrétisent dans l’évidence des situations. Rien n’est outré, tout se justifie. Le style tranché et net, d’une justesse imparable, fait penser à Pialat ; l’univers visuel, stylisé par une lumière douce, à un autre film suédois qui traitait également de l’amour de deux adolescents : Monika. Comme dans le film de Bergman, les deux adolescents se soustraient à la médiocrité du monde pour pouvoir vivre leur amour. Pendant ce temps les adultes offrent souvent le spectacle pitoyable et grinçant de gens englués dans leur étroitesse d’esprit. Alors que l’on fête l’écrevisse dans la maison de campagne des parents de Pär, le père d’Annika, commercial raté, cherche à refourguer un frigo. Le ton monte. Les masques tombent : chacun est un peu le clown grimé de son voisin ou le miroir déformant de son propre échec. »

Nicolas Giuliani (Kriticat.com)

      « La vie d'un cinéphile réserve parfois quelques surprises, des choses que l'on n'attendait pas. Ainsi la sortie de cette histoire d'amour suédoise, premier long de Roy Andersson (Chansons du deuxième étage, Nous, les vivants…), fait partie de ces chocs émotionnels qui vous font aimer encore plus le cinéma. Les vraies rencontres entre un film et un spectateur ne sont finalement pas si fréquentes. Tournée en 1970, cette passion adolescente entre une lolita à la beauté foudroyante et un blondinet à la désinvolture pasolinienne (on pense à l'acteur Nineto Davoli jeune) distille une grâce, une sensualité ainsi qu'un érotisme presque indécents, tant ces émotions semblent suspectes à nos (bonnes !) mœurs actuelles. Il faut ainsi voir la caméra déshabiller du regard la jeune actrice avec toute la suggestion nécessaire pour mesurer l'intelligence supérieure de la mise en scène. Tel le Kubrick de Lolita, Anderson trouve la bonne distance. L'ensemble imprime un rythme indolent dans lequel la violence s'immisce comme par effraction. Pas vraiment d'absurde ni de burlesque ici, mais une fausse légèreté qui enveloppe les êtres et les choses pour les révéler sans fard. Un chef-d'œuvre, ni plus ni moins ! »

Thomas Baurez (Studio Magazine : 28/05/2008)

      « Formidable observateur de son époque, Roy Andersson cerne en plans-séquences incroyablement éloquents la tragédie banale d’hommes et de femmes englués dans leur étroitesse d’esprit. Jusqu’au point d’orgue final – qu’on ne révélera pas – qui engloutit tout sur son passage. Le film s’était ouvert sur une scène à la campagne et se clôt sur une séquence bucolique – à ceci près que l’innocence incarnée par les deux jeunes protagonistes s’est entre-temps évanouie. Baigné d’une lumière solaire qui évoque Monika d’Ingmar Bergman, Une histoire d’amour suédoise laisse une étrange impression d’optimisme mêlé à une profonde mélancolie. A l’image du couple adolescent, encore étourdi par la découverte de leurs sentiments inédits qui affleurent, mais tout près de basculer vers l’âge adulte. Une œuvre profonde, portée par des interprètes d’une justesse époustouflante. »

Dossier de presse : Solaris film