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EXTRAITS CRITIQUES

« Il ne s’agit ni d’un film ‘’historique’’  ni d’une reconstitution d’époque ; nous sommes bien loin du réalisme et c’est ici que se manifeste avec éclat le talent du cinéaste. Ses Paysans ont un poids de vérité charnelle comme dans un film de Dreyer ; en même temps, ils parlent A COTE du naturel comme dans un film de Bresson. Il y a là à fois processus d’identité et effet d’éloignement… Mais Allio  a eu sans doute tort de laisser de côté les passionnantes et décisives implications des recherches effectuées par l’équipe de Michel Foucault : la signification sociale de ce crime et le débat sur la folie ou la lucidité du meurtrier. » Marcel Martin (Ecran 76 N° 52)

 

Ce qui est beau dans le film d’Allio, c’est cette attention raffinée aux objets et aux gestes. Les instruments du charpentier du grand-père, les fuseaux de la brodeuse, etc. sont l’objet de plans dont la calligraphie rappelle les plus grandes réussites de Borowczyk… C’est sans doute ce même souci qui a fait choisir à Allio des paysans normands pour interpréter les paysans de son film, tandis que les acteurs jouent tous les ‘’hommes en noir’’… Finalement, un film rare sur la condition paysanne, l’argent, l’héritage, la douleur d’un être, le bois, la laine et la toile. » Isabelle Jordan (Positif N° 189)

Le grand mérite d’Allio est d’approfondir son approche de l’histoire populaire en donnant la parole au grand silencieux de nos histoires officielles : LE PEUPLE. Se gardant sans cesse d’idéaliser son personnage, le milieu dans lequel il s’inscrit, il nous propose une œuvre populaire à tous les sens du terme, sans jamais tomber dans la vision populiste que le cinéma français aurait trop tendance à nous présenter lorsqu’il aborde, très rarement il est vrai, l’histoire du peuple. » Bernard Nave ( Jeune Cinéma N° 98)

« Un film d’une rare qualité, dont le cinéma français peut s’honorer. Les qualités plastiques du film, son esthétisme recherché, sa composition sont au service d’une recherche fondamentale : qu’est-ce que la justice ? Comment désigne t’on un coupable ? Et d’ailleurs qui est coupable, qui est criminel et pourquoi ?... S’il y a crime - et crime odieux —  il en reste le mystère. »

Samuel Lachize (Humanité dimanche 27/10/76)

 

« Disons le tout de suite, moi Pierre Rivière… est sans doute son film le plus achevé, le plus parfait. La subtilité de la construction - avec ses incessants passages du présent (la prison et l’interrogatoire des témoins) au passé (la description de la vie de famille de Pierre Rivière) - a la fluidité de l’évidence… Le résultat, c’est une vérité hallucinante des gestes, des regards, des démarches. Ces Normands d’aujourd’hui ne se sont pas seulement contentés d’extraire de leurs greniers et de leurs hangars vieux costumes, vieilles carrioles et vieux outils, ils ont retrouvé au fond d’eux-mêmes les gestes de leurs aïeux et, peut-être, un peu de leur psychologie. »

C.M. Trémois (Télérama 27/10/1976)

 

« Il ne circule que trois copies sur toute la France du film de René Allio auquel Nicolas Philibert rend hommage dans Retour en Normandie : Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère. Sorti en 1976, largement oublié depuis, ce film basé sur un fait divers survenu dans la campagne normande des années 1830 est une merveille cinématographique qui n'a pas mérité sa mise au placard... Je pense avoir été le seul spectateur de la salle à avoir moins de 50 ans, comme s'il s'agissait d'une vieillerie réservée aux nostalgiques… »

octobre 2007 :  http://lemeilleurdesmondes.blogs.courrierinternational.com/

 

« Le film d'Allio, d'une sombre beauté, fait aujourd'hui l'objet d'une reprise en salle. A voir de toute urgence. »

la rédaction Le Monde (10/2007)

Synopsis

Propos : René Allio