Un monde sans femmes_Extraits critiques

EXTRAITS CRITIQUES

SYNOPSIS

Une petite station balnéaire de la côte picarde, la dernière semaine d'août. En leur remettant les clés d'un appartement de location, Sylvain fait la connaissance de deux séduisantes jeunes femmes. L'occasion rêvée de sortir ne serait-ce que quelques jours d'une vie solitaire dont les femmes sont désespérément absentes. Très vite, Sylvain se rend indispensable à ses nouvelles amies. Mais les choses se compliquent lorsque les sentiments et surtout Gilles, un dragueur local sans scrupules, viennent s'en mêler. 


En 1ère partie


Le Naufragé

2009, 35 mm, couleur, 24 mn.
Réalisation et scénario : Guillaume Brac. Image : Claudine Natkin. Montage : Damien Maestraggi. Musique : Emmanuel Bonnat. Son : Emmanuel Bonnat et Vincent Verdoux. Interprétation : Julien Lucas, Vincent Macaigne et Adelaïde Leroux. Production : Année zéro.

Luc, cycliste amateur parisien, se voit victime d’une énième crevaison alors qu’il traverse une Picardie brumeuse. Sylvain, jeune homme du coin, s’arrête à ce moment-là. Il veut l’aider et lui offre des gâteaux pour la première fois.

 

La mise en scène tient en un élégant et troublant équilibre rythmé de longs plans entrecoupés d’ellipses, choix qui permet aux deux comédiens principaux d’avoir du temps et des espaces pour faire exister leurs personnages sans sombrer dans la caricature. Vincent Macaigne – dans le rôle de Sylvain – est d’un naturel et d’une justesse bouleversants. Et l’ambiguïté du personnage de Luc sera maintenue jusqu’à la dernière séquence où l’on ne sait plus si les pleurs de ce naufragé moderne sont le fruit d’une réelle prise de conscience ou le talent d’un cynique manipulateur. « 

Fabrice Marquat (Brefmagazine)

 

« J'ai décidé de tourner une suite au Naufragé, environ un an après l'avoir terminé. Ce n'était pas du tout prévu au départ, mais j'ai eu envie d'approfondir le personnage de Sylvain, de le confronter à ces femmes dont l'absence se faisait cruellement sentir dans Le Naufragé. Je souhaitais filmer Ault à une autre saison, avec une autre lumière, et avec des vacanciers sur les plages. Capter cette vie qui était absente, elle aussi, dans Le Naufragé, qui était un film en quelque sorte hors saison.

« J'ai pensé Un monde sans femmes de façon à ce que l'ensemble puisse constituer un long métrage en deux parties. Entre les deux films j'ai veillé à ce que tout soit «raccord»: Sylvain a la même voiture, la même maison, les mêmes vêtements, et il y avait un plaisir à retrouver les mêmes lieux, les mêmes personnages secondaires, d'un film à l'autre. Les deux films ont été produits avec très peu d'argent, avec des budgets de court-métrage. Et même de courts-métrages fauchés, c'est assez miraculeux de les voir aujourd'hui réunis en salles. C'est un jeune distributeur, Niz, qui les a repérés à l'issue du festival de Brive. C'est vraiment grâce au soutien de la presse et au bouche à oreille que ces films parviennent à exister, et même à tirer leur épingle du jeu dans un système généralement très dur pour les films qui échappent aux formats habituels. Je trouve cela très réconfortant. Et cela donne beaucoup d'espoir à de jeunes cinéastes autour de moi. » Guillaume Brac

Guillaume BRAC



« Au cinéma, j’aime les ruptures, les contrastes »


Après des études d’économie, Guillaume Brac rentre à la FEMIS dans le département production. En 2008 il co-fonde la société Année Zéro. En 2009, il écrit, réalise et produit Le Naufragé, court-métrage primé au festival Premiers Plans d’Angers qui précède Un Monde sans femmes (2011) lors de sa sortie en salle. Il a été également assistant réalisateur de Arnaud des Pallières (Parc) et de Emmanuel Mouret (Un Baiser s'il vous plaît). De décembre 2012 à février 2013, Guillaume Brac était en tournage dans l’Yonne à Tonnerre, titre précisément de ce premier long métrage, avec Vincent Macaigne et Bernard Menez. Tonnerre racontera l’histoire de Maxime, un musicien qui rend visite à son père et qui va vivre une histoire d’amour contrariée avec une jeune femme de 21 ans.


 Les débuts :


« J’étais à la FEMIS et j’ai tourné un petit court-métrage en 16 mm dès la première année, parce qu’il y a d’abord un tronc commun durant lequel tout le monde s’essaie à la réalisation. Ensuite je me suis retrouvé un peu cantonné dans mon département de production. C’était assez frustrant car je me suis rendu compte quasiment au moment où je suis rentré dans l’école que j’allais avoir beaucoup de mal à ne pas faire de films, que c’était ce que je voulais vraiment faire. La production était un choix de timidité et de raison. J’avais peur de ne pas être capable de tourner, que les gens pensent que je suis fou de vouloir être réalisateur, ce genre de choses-là… Alors qu’accompagner des gens qui avaient du talent, je m’en sentais le droit. J’ai ensuite réussi à faire un deuxième film en me débrouillant avec mon ami Christophe Régin, qui lui aussi était en production et voulait faire des films. J’ai réalisé Le Funambule, avec Julia Faure et Jérémie Elkaïm. Ce n’est pas très bon… L’envie de faire un film était si forte que j’ai voulu tout mettre dedans. C’était à la fois une histoire de couple et une histoire sociale : un jeune bourgeois qui rentre dans la police pour plaquer sa vie, son milieu et s’oublier dans des patrouilles de nuit. Bref, beaucoup trop de choses en 15 minutes, c’était mission impossible. Et surtout le film manquait d’humour, de vie. Depuis je suis un peu obsédé par ça. Même s’il y a des films magnifiques sans humour et sans vie (rires). »