Un monde sans femmes_Propos du realisateur
Un monde sans femmes_synopsis

EXTRAITS CRITIQUES

  

  

« Pour questionner et observer ainsi l’intime, Guillaume Brac a choisi de filmer en se faisant encore plus petit que son sujet. C’est dans le goût de la discrétion que réside toute la particularité de ce Monde sans femmes : derrière sa fluidité narrative, le film, apparemment désarmant de simplicité, déploie une attention minutieuse, en épurant pour mieux capturer mouvements, paroles, silences et lumières pâles. »

Virgile Gauthrot (Le Troisième œil : N° 79 : mars 2013

 

«  La réussite du film de Guillaume Brac tient à plusieurs traits : si les acteurs sont tous excellents-les interprétations hallucinantes de Vincent Macaigne et de Laure Calamy, révélation comique dont l’hystérie sur le fil se révèle très émouvante, ne devant pas faire oublier que Constance Rousseau et Laurent Papot sont eux aussi très bons– l’écriture du film n’est jamais prise en défaut et la mise en scène sans afféteries se révèle très précise : les silences sont aussi haletants que les fulgurances comiques, le sens des situations est soutenu par un timing parfait. Qualité photosensible d’un cinéma de bord de mer, la lumière capturée par Tom Harari (en pellicule 16 mm) est à l’image du film tout entier suggérant la fin de l’été dans une douceur voilée de tristesse. »

Florence Maillard (Les Cahiers du cinéma N° 675 : février 2012)

 

« Certains films redonnent confiance dans l’avenir du cinéma français. Des films qui ne se noieraient pas dans l’éternel ressac de la Nouvelle Vague. Des films qui auraient la fraicheur superbe, la justesse désinvolte et le goût du dépaysement d’Un Monde sans femmes… Fi des théories pompeuses : on rit, on pleure, on s’étonne de vivre et on s’en réjouit finalement devant Un Monde sans femmes. Comme son personnage, Brac regarde vraiment les gens. Son cinéma s’élève de ce regard posé sur les choses, les êtres et le monde qui les unit. » 

F. Gf. (Positif N° 612 : février 2012)

 

« Un territoire singulier, aux délimitations délicatement charpentées, à la fois cinéphiles (abscisse Rohmer, ordonnée Rozier) et géographiques (un recoin balnéaire de la Picardie, tout de falaises immenses, de plages de galets, de parkings de supermarchés et de samedis soirs à se flinguer). Une science très sûre de l’écriture d’un genre, la farce dépressive, de toutes parts trouée de gags discrets et de pantelantes embardées dramatiques. Un sujet, le frottement fortuit de Parisiens en vacances picardes à leurs cousins de province, ni plus heureux ni moins paumés. Et, enfin, un brillant acteur fétiche (déjà !) : Vincent Macaigne, réalisateur, metteur en scène de théâtre, comédien à chérir entraperçu chez Garrel et Bonello, auquel Brac confie ici, d’un film à l’autre, la silhouette ébouriffée d’un seul et même héros. »

Julien Gester (Libération : 08/02/2012)

 

« Il faudra désormais retenir le nom de Guillaume Brac. Programmé avec Le Naufragé, un autre excellent court (24 min) tourné dans la même ville balnéaire et avec le même acteur principal, Un monde sans femmes est une remarquable entrée en cinéma...Brac saisit gracieusement tous les ressorts du jeu de la séduction, les insaisissables atermoiements du cœur, du désir et de la raison : les regards, les petits gestes, les non-dits qui en disent beaucoup, le langage inconscient des corps, les timidités, les malentendus, les chagrins rentrés, le marabout-de-ficelle des rapprochements des couples…Avec cette comédie mélancolique, Brac s’inscrit dans le sillage mousseux des grands cinéastes en R : le Renoir de Partie de campagne (filmage au naturel), le Rohmer de Conte d’été ou Pauline à la plage (le côté conte moral et saisonnier, en moins littéraire) et surtout le Rozier de Du côté d’Orouët et Maine Océan (la maladresse mélancolique comme valeur sexy, la “vacance” et les embruns qui oxygènent corps et cœurs). Références sans doute imposantes, mais dont Guillaume Brac se montre parfaitement digne. »

Serge Kaganski (Les Inrocks : 07/02/2012)

 

« Avec la délicatesse de la litote, Guillaume Brac caresse l’amitié, la filiation, la rivalité, la sociabilité, l’amour, la solitude ; il les embrasse d’un regard tendre et sans complaisance, à deux pas du naturalisme. Il fait croquer le sucre sous la dent, et fondre les fraises sur la langue. On ne pourrait pas dire d’Un monde sans femmes que c’est un grand film, pas dire non plus que c’est un petit film. On pourrait dire que c’est un film qui éclaire, que l’impression de proximité qui en émane nous le fait aimer immédiatement. Questions de valeur, d’étoiles ou de palmarès, ici on n’en a cure... Ce film est un écrin, sans doute à part, que les quelques notes de la bande originale contribuent à envelopper d’un délicat papier de soie, une boîte à soi qu’on peut ouvrir, froisser et refermer à sa guise, toujours avec soin, comme n’importe quel trésor qui nous appartient, auquel on tient. »

Gaell B. Lerays (Les Fiches du cinéma)