Naufrages_espace_2

Synopsis

 

Trois astronautes américains sont envoyés, pour la première fois, à bord du nouveau laboratoire spatial de la NASA. Ils doivent y passer sept mois à réaliser diverses expériences en apesanteur et à tester la résistance de l’homme en vue des longs voyages spatiaux vers Mars ou Jupiter. Après cinq mois de présence, le chef de la mission spatiale, Charles Keith (Gregory Peck) décide de ramener l’équipage prématurément sur terre, suite au grand état de fatigue de ses astronautes.

Les trois hommes remontent alors à bord de leur capsule spatiale pour se diriger vers la Terre. Malheureusement, au moment d’allumer le moteur principal, celui-ci ne se déclenche  pas. L’équipage est coincé en orbite basse, sans moyens de rejoindre le sol et avec une faible réserve d’oxygène pour deux jours. D’abord résigné à perdre ses hommes, Charles Keith fini par accéder à la requête du Président des Etats-Unis d’envoyer une mission de sauvetage pour récupérer les trois astronautes

  

JOHN STURGES

POUR

« Il vaut avant tout pour ses westerns. Libre aux puristes de lui préférer Daves  ou Mann. Reste que Fort Bravo (1953) est l’une des meilleures analyses des guerres indiennes et qu’il y a dans Backlash (Coup de fouet en retour 1955) un superbe scénario de Borden Chase à implications freudiennes, que Règlement de compte à OK Corral  (1956) vaut la version de Ford par cette constante idée de la mort qui imprègne les personnages. (On longe régulièrement des cimetières tandis que  Laine chante la superbe complainte de Tiomkin), que Le Trésor du pendu (1958) contient un extraordinaire final, qu’il y a d’excellentes séquences dans Le Dernier train de Gun Hill, (1959) même si le film est trop  visiblement influencé par High Noon, qu’enfin on ne peut que rêver devant l’extraordinaire distribution des Sept mercenaires (1960) (Steve Mc Queen, James Coburn, Charles Bronson, Robert Vaughn, Brad Dexter alors peu connus) sans oublier le nostalgique Hour of the Gun (Sept secondes en enfer, 1967). Mais le film noir lui a également bien réussi avec une œuvre au suspense habile, Jeopardy (1953) et surtout Un Homme est passé (1954) qui opposait dans une bourgade perdue Spencer Tracy aux habitants solidairement responsables  du meurtre d’un Japonais. La bagarre entre Tracy (manchot pour les besoins du film) et Borgnine est restée dans les anthologies. Les  derniers films de Sturges ont pourtant traduit un incontestable essoufflement : Joe Kid (1971) et Chino (1973) sont trop marqués par l’influence du western –spaghetti, John Wayne paraît bien poussif dans MC Q (1973) et l’on ne croit guère au projet d’enlèvement de Churchill par un commando allemand dans L’Aigle s’est envolé (1976) son dernier film. Les héros sont fatigués. Mais les sept mercenaires continuent à chevaucher dans notre mémoire. »

Jean Tulard Dictionnaire du cinéma (R. Laffont 1982)


CONTRE

« On le prenait pour un calculateur dénué d’humour et de poésie, mais tacticien habile ; pauvre psychologue, mais soigneux manipulateur d’observations : tout cela pour quelques flèches bien ajustées dans Fort Bravo. Balayées par un coup de fouet en retour, même ces réserves ne sauvent plus la mise : le calculateur ne prend soin que des flèches de son box-office. Sa naïve roublardise du début (Jeopardy, où l’on voit une femme empêchée par toutes sortes de catastrophes s’accumulant jusqu'au mot ‘’fin’’ de sauver son mari prisonnier de la marée montante) s’est affirmée cynisme. Il ne craint plus de démasquer lui-même sa pauvreté d’esprit ni son bâclage. A mesure qu’il pense, il s’étrique : ses westerns (O.K. Corral, Magnificent Seven) manquent d’air, d’espace, d’hommes, de conviction… Mais c’est trop demander à ce songe-petit du gagne-gros, pour qui la mise en scène s’est réduite avantageusement à l’ersatz des transparences et du démarquage (de Gunga Din à Renoir). Après, il mise sur le culot (des acteurs) pour recoudre les morceaux. Au lieu d’un caporal, il en épingle cent, ou mille, et tout le monde est content de lui. Lui aussi : prétentieux personnage. »

Michel Mardore (Les Cahiers du cinéma N° 150-151 ; janvier 1964

N° spécial cinéma américain)