Oslo, 31 août_Extraits critiques

SYNOPSIS


Anders sort d'une cure de désintoxication. Il s'est débarrassé de la drogue mais pas de la tristesse incurable qui le ronge. Saura-t-il revenir dans la vie ? Il fait une tentative pour retrouver un poste de journaliste. Sans beaucoup de conviction et sans succès. D'anciennes petites amies ranimeront-elles la flamme du désir ? Et cette femme sereine qui semble posséder le secret de la joie de vivre, pourra-t-elle le lui communiquer ? Ses vieux copains, toujours prompts à lever le coude, quelle tranquillité d'âme peut-il encore partager avec eux ?...

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ERIK LOCHEN

 

Dans Oslo, 31 août Joachim Trier cite  un film de  son grand père Erik Lochen.

Cinéaste mythique du cinéma norvégien, Erik Lochen (1924-1983), pratiquement inconnu  en France, n’a réalisé que  deux longs métrages : La Chasse en 1959, (édité chez Malavida et qu’un ami cinéphile m’a fait découvrir), élu récemment meilleur film norvégien de tous les temps et Objection en 1972  sorti également en DVD  chez Malavida.

 

 Deux films  de la Nouvelle vague nordique dont la forme quasi expérimentale (les séquences d’Objection ont été écrites pour que l’ordre des bobines puisse être  interverti à la projection) est surprenante.

Parlant de son grand père, Joachim Trier confiait à Libération lors de la projection de ces deux films au cinéma Le Panthéon  en mars 2012 à Paris que celui ci « ne savait rien de la Nouvelle Vague française, mais la Chasse a tout du film de son époque, porté par un vrai sens de la modernité et de l’expérimentation. Étant une figure intellectuelle de gauche, il n’était pas très raccord avec la Norvège d’alors, où il était par ailleurs difficile de faire des films. Il a donc beaucoup peiné à tourner à nouveau. Mais son film fut sélectionné à Cannes et a ainsi pu sortir en France».

Et d’ajouter (Cahiers du cinéma : mars 2012) : « J’ai commencé  à faire des films avant d’avoir vu les siens. Il est mort quand j’avais  9 ans et je ne l’ai jamais vu de son vivant comme un cinéaste… Certains font des rapprochements entre nos films, dans le traitement du temps ou l’expression d’un certain scepticisme vis-à-vis de la narration classique. »

Né en 1974 à Copenhague, Joachim Trier est élevé dans une famille de cinéphiles. Il manie sa première caméra (une Super 8) à l'âge de quatre ans et réalise alors des films d'animation avec son père, ce qui ne l’empêche pas de remporter à deux reprises le Championnat  de Norvège de skateboard dans sa jeunesse.

Bien qu'il soit originaire du Danemark et qu'il fasse ses films en Norvège, Trier apprend tout du cinéma en Angleterre, à la National Film & Télévision School où il obtient son diplôme et où il réalise et écrit un premier court métrage très remarqué, Still, en 2000. Un scénario co-écrit avec Eskil Vogt.

 Deux ans plus tard il tourne son second court métrage, toujours en Angleterre mais avec une équipe norvégienne, Procter. Un film qualifié de « thriller philosophique », nominé deux fois en tant que meilleur court métrage européen dans de grands festivals, et surtout remportant le fameux prix au Festival d'Édimbourg.

En 2006, Trier décide de passer à la réalisation d’un long métrage avec Nouvelle Donne, fruit d’un travail estimé à quatre ans d'écriture, coécrit avec le fidèle Vogt . Ambitieux, ce nouveau film dans lequel se croisent les destins de deux aspirants écrivains traite de la désillusion et des rêves de jeunesse déçus. Le film remporte pas moins de onze prix, dont celui de la meilleure réalisation et du meilleur scénario aux équivalents norvégiens des César.

 

En 2011, le cinéaste co-écrit, toujours avec Vogt, et dirige son deuxième film Oslo, 31 août, portrait d'un homme d'une trentaine d'années, en pleine crise existentielle. Le film est sélectionné au festival de Cannes dans la section Un Certain regard

 

Il prépare actuellement un film  américain, toujours  co-écrit avec Eskil Vogt, Louder than Bombs. «Mais un film américain personnel, un drame personnel précise -t’il, où nous essayons toujours d’explorer la forme en racontant l’histoire de plusieurs personnages avec des perspectives différentes sur les mêmes évènements.» 

JOACHIM TRIER

« Le cinéma est le lieu idéal pour parler de la solitude. »