Pater_Extraits Critiques

Synopsis


 Pendant un an  ils se sont vus et ils se sont filmés. Le cinéaste et le comédien, le président et son 1er ministre, Alain Cavalier et Vincent Lindon. Dans "Pater", vous les verrez à la fois dans la vie et dans une fiction qu’ils ont inventée ensemble.

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Note d’intention d’Alain Cavalier rédigée sous forme de dix commandements. (Extraits)


Pater 1
Dieu le père, d'abord.
Enseigné au pensionnat religieux.
Par des prêtres que j'appelais : "Mon père".

Mon père biologique.
Dans mon adolescence,
Je le regarde exercer son pouvoir
Sur sa femme, sur mon frère et moi,
Sur ceux qui travaillent à ses ordres.

Pater 2

Mon père meurt.
Sans une vraie réconciliation entre nous deux.
Je l'ai entendu plusieurs fois crier :
- J'aurais pu être Président de la République !

J'ai respecté son courage d'aveugle, de paralysé.

Pater 3

Je rencontre un homme que j'estime.
Vincent Lindon, comédien.
Il m'attire.
Mais je ne veux pas reprendre

mon ancien métier de directeur d'acteurs...

J'ai une certitude : c'est mon fils.
Je suis son père.
J'accepte mon père et moi, enfin réunis.

Pater 9

Pour le film,
Les emprunts sont faits
à un grand nombre de politiques
de tous les temps.
Il n'y a aucun modèle précis.
Aucune représentation du pouvoir
comme au journal télévisé
comme dans les documentaires
comme dans les films et téléfilms.
Seulement deux êtres humains,
Lindon et Cavalier
Qui "imaginent" la volonté de puissance
et la proposent à un troisième :
le spectateur.

Pater 10

Ce film est au plus près
de Vincent Lindon et d'Alain Cavalier.
Sa vitalité à lui,
sa curiosité,
son humour.
Mon passé à moi,
mon ironie devant l'avenir,
ma confiance dans le cinéma.

Diplômé du département réalisation de l'IDHEC, il est assistant de Louis Malle (Ascenseur pour l'échafaud, Les amants) puis d'Edouard Molinaro en 1958. La même année, il écrit le scénario d'un court métrage tourné par Jean-Paul Rappeneau Chronique provinciale puis réalise son premier court métrage Un américain.

Dans ses deux premiers films, Le combat dans l'île (1961) et L'insoumis (1964), il s'inspire de l'actualité (la guerre d'Algérie) pour cerner une réalité contemporaine.  Le Combat dans l’ïle, censuré parce qu’il fait allusion aux violences de l’OAS, attendra son visa pendant un an.

 

L'échec commercial le conduit à rechercher le succès avec un cinéma plus "commercial ». Le policier Mise à sac (1967) ou l'adaptation du roman de Françoise Sagan, La chamade (1968), malgré la présence de Catherine Deneuve et  de Michel Piccoli, ne parviennent pas à hausser Alain Cavalier au rang des réalisateurs recherchés par les producteurs.

Après une interruption de sept ans,, il réussit à renouveler son œuvre avec des films à petits budgets mais où s’exprime l’originalité de sa personnalité et de son écriture (Le plein de super, 1975 et Martin et Léa, 1977..

Avec Ce répondeur ne prend pas de messages, 1978, il aborde avec ce film radical un cinéma quasi expérimental où il  évoque l’histoire d’un enfermement, le sien, suite à un drame personnel ( la mort de sa compagne).

En 1980,  avec Un étrange voyage, prix Delluc, il filme sa fille Camille de Casabianca à la recherche avec son père (joué par Jean Rochefort) d’une femme disparue entre Troyes et Paris. 

 En 1986, Thérèse, évocation dépouillée de sainte Thérèse de Lisieux, Alain Cavalier rencontre un succès  public et critique mérité qui lui vaut le prix du jury à Cannes en 1986 et six Césars.  En 1993,  retour à un cinéma ambitieux, avec Libera me, succession de plans sans paroles et sans musique. Le film n'est pas compris, c'est un échec.

Parallèlement,  avec Vies, (2000) il se lance dans une série de vingt-quatre portraits de femmes exerçant à Paris des métiers en voie de disparition (matelassière, cordonnière...). Cavalier tourne désormais seul grâce à la caméra DV  Il dit ne plus être un cinéaste, mais un « filmeur». En 2002, il mêle fiction et réalité dans René, où l'un de ses amis, comédien de 155 kilos, s'engage à perdre du poids. En 2004 sort Le Filmeur, journal intime filmé en vidéo sur plus de dix ans En 2009, il tente à travers son film Irène de faire revivre son ancienne compagne, disparue en 1972.

Alain CAVALIER

« Il y a quelque chose de totalement instinctif dans mon travail. Je fais des films parce qu'il y a des images que j'ai envie de tourner. »