Synopsis :

Orphelin de père, sa mère mourant à l’hôpital, Pierre ne vit que pour le bien- être de sa petite sœur Nathalie, écolière studieuse et  pourvoit à leurs besoins en commettant divers méfaits. Au cours de l’un d’eux, Pierre fait la connaissance d’un riche promoteur homosexuel, Hubert Beaufils qui, contre ses faveurs, lui promet travail et sécurité financière. Sa mère étant morte, Pierre doit absolument trouver du travail pour conserver légalement Nathalie auprès de lui. Beaufils contacté maintient ses exigences.  Pierre le cambriole et dérobe un révolver qu’il brandit un peu plus tard devant ses amis gauchistes, Alain et Corinne qui ne rêvent que d’actions terroristes.  Sans emploi, Pierre assiste bientôt au départ de Nathalie dans un foyer de l’aide à l’enfance. Désespéré, il quitte leur logement et vit un temps à l’hôtel avant de mettre, seul, en pratique les théories d’Alain en abattant un soir Beaufils à la sortie de son bureau. Prenant la fuite sur sa moto, après avoir constaté la lâcheté l’Alain, Pierre va retrouver Nathalie. Ils passent ainsi la journée ensemble mais à la sortie d’un cinéma, la police les attend et les sépare de nouveau.

Les Fiches du Cinéma

GERARD BLAIN

Né à Paris le 23 octobre 1930, Gérard Blain débute au cinéma comme acteur dès l’âge de 13 ans dans de petits rôles. En 1955 , il joue au côté de Jean Gabin et de  Danièle Delorme dans le film de Julien Duvivier, Voici le temps des assassins. Figure emblématique de la Nouvelle Vague  il tourne dans Le Beau Serge (1957) et Les Cousins (1958) de Claude Chabrol. Il part ensuite aux Etats-Unis pour jouer au côté de John Wayne dans Hatari (1960) d'Howard Hawks.

Déçu par cette expérience hollywoodienne il revient en France et avec son ami André de Baeque, il écrit en 1971 son premier scénario, Les amis, tourné en 1971. Ce film bien accueilli par la critique est sélectionné au Festival de Cannes. En 1974, il réalise son deuxième Le Pélican  dont il est également l’interprète. Avec Un enfant dans la foule (1975) il confirme ses qualités de cinéaste avec des histoires simples où reviennent les thèmes de l'enfance, de la filiation paternelle et de l'homosexualité. Après Un second souffle(1978) et Le rebelle (1980) il signe Pierre et Djemilla (1987), film sur une histoire d'amour de deux jeunes confrontés à leurs communautés respectives. En 1994, il interprète dans Jusqu’au bout de la nuit un ancien détenu qui commet un nouveau forfait malgré son amour pour Maria et sa fille. Avec Ainsi soit-il il signe en 1999,  un dernier film incandescent et épuré. Cette même année le Festival de Locarno lui discerne le Léopard d’or pour l’ensemble de son œuvre. Il meurt à Paris le 17 décembre 2000 après une carrière tout entière consacrée au cinéma, avec plus d’une quarantaine de films comme interprète et de dix longs métrages comme réalisateur, dont deux pour la télévision.

«Un cinéma à hauteur d’homme»

Comme chez tout grand auteur, l’œuvre de Gérard Blain est très homogène, chaque film renvoyant thématiquement l’un à l’autre, de manière continue ou discontinue : Un enfant dans la foule précède biographiquement  Les Amis et se prolonge dans Le Pélican, Un second souffle annonce philosophiquement Ainsi soit-il, Le Rebelle conduit idéologiquement  à Jusqu’au bout de la nuit. Et Pierre et Djemila ancre ses inextricables racines dans l’œuvre entière.

Gérard Blain n’a jamais baissé le ton quant à sa soif d’absolu humaniste et artistique. Blain, contrairement à  Dreyer et à  Bresson n’est pas un cinéaste du sacré.  Mais bien plutôt un cinéaste de l’Homme.

Michel Cieutat  Le Cinématographe selon Gérard Blain

(Editions Dreamland)

Revue de presse